En 2015, 77 millions de touristes étrangers se sont rendus aux États-Unis, soit une augmentation de 3,3 % par rapport à l’année précédente. En 2012, le gouvernement fédéral américain s’est à nouveau impliqué dans la promotion touristique après avoir, pendant quelques années, laissé ce domaine au seul secteur privé. La campagne, nommée Brand USA, visait à attirer 100 millions de touristes étrangers par an d’ici 2021. Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’industrie touristique s’inquiète.
Au palmarès des nationalités de visiteurs étrangers qui viennent aux États-Unis, ce sont, bien sûr, les Canadiens qui arrivent en tête. Vingt millions l’an dernier, mais c’est une baisse de 10 % par rapport à l’année précédente, sans doute à cause de notre dollar anémique. L’industrie touristique américaine pouvait se consoler en pensant au marché mexicain. Dix-huit millions de Mexicains sont venus en vacances aux É.-U. en 2015, soit une hausse de 8 % comparé à 2014. Trump les ayant abreuvés d’insultes pendant la campagne présidentielle, il est logique de penser qu’ils seront moins nombreux à venir à Disneyland, comme quoi, un Donald peut faire de l’ombre à l’autre. La Floride craint particulièrement de payer cher son choix électoral car, dans cet état éminemment touristique, le marché latino-américain est très important. Un virgule six million de Brésiliens ont visité la Floride l’an dernier, mais aussi près d’un million de Colombiens, presque autant d’Argentins, un demi-million de Vénézuéliens et 430 000 Mexicains.
L’industrie touristique américaine s’inquiète aussi à propos du marché européen. Des sondages effectués le lendemain des élections indiquent qu’un quart des Britanniques et près de la moitié des Allemands se disent moins enclins à choisir les É.-U. comme destination de vacances maintenant que Trump a été élu. On se souviendra également qu’en juillet, Donald Trump a affirmé qu’il sera nécessaire d’effectuer des contrôles plus exigeants sur les Français et les Allemands car ces deux pays étaient gangrenés par le terrorisme. Le nombre de visiteurs chinois continuera-t-il d’augmenter si les relations entre Pékin et Washington se détériorent ? Est-ce que les richissimes Arabes, les poches pleines de pétro-dollars, continueront à faire leurs emplettes dans les magasins de New York alors que Trump affirme que les musulmans ne sont pas les bienvenus en Amérique ?
Les publications spécialisées dans l’industrie touristique citent des spécialistes du secteur disant qu’une baisse de 24 % du nombre de touristes étrangers se traduirait par une perte de 43 milliards de dollars pour l’économie américaine. Certes, la majorité des vacanciers étrangers ne se priveront pas de la statue de la Liberté, du Grand Canyon et des plages hawaïennes à cause de la politique, mais si l’image du pays est négativement affectée, cela se traduira sans doute par une baisse du nombre de visiteurs. Mais d’autres sont résolument optimistes et pensent que « the Donald » n’a fait que mentir à ses « déplorables » électeurs et qu’il n’a en fait aucunement l’intention de décourager l’arrivée d’étrangers, les poches pleines de fric, qui risquent de dépenser leur argent dans les hôtels Trump. Donc, il ne s’en prendra qu’aux étrangers pauvres. Est-ce à cela que ressemble une « bonne nouvelle » dans l’Amérique de Donald Trump ?