Lentement mais sûrement nous approchons du Nouvel An. 2016 se meurt et n’en a plus pour longtemps. La future année pointe déjà son nez. Je la vois venir à petits pas sur la pointe des pieds. Tranquillement elle se prépare avec l’intention non avouée de nous réserver quelques surprises, bonnes ou mauvaises.
Comme toutes ses sœurs qui l’ont précédée, elle nous voit venir de loin et n’est pas prête à nous dévoiler les entourloupettes qu’elle nous réserve. Ne pouvant prévoir l’avenir, je m’accroche au passé pour mieux me retrouver.
Par nostalgie, mais aussi par curiosité, j’ai revisité certaines de mes chroniques parues au cours de cette année qui s’apprête à rendre l’âme. J’ai relevé quelques passages qui ont marqué l’actualité d’une année généralement mouvementée et, dans l’ensemble, plutôt décevante.
Pour le premier numéro de La Source paru en 2016 je m’étais alors directement adressé à l’année en ces termes : « La question des réfugiés, à moins d’un miracle de la diplomatie internationale, demeurera encore à votre agenda. Je suis curieux de voir comment vous allez, à votre tour, gérer le flot permanent de tous ces exilés, fuyant les guerres civiles, à la recherche de terres d’asile tout en mettant leur vie en péril. Cette tâche, peu facile et ingrate, devrait quotidiennement vous maintenir en alerte ». Ce fut effectivement le cas pour une bonne partie de l’année. Dernièrement toutefois, bien que toujours pressante et troublante, la terrible situation des réfugiés ne semble plus obtenir l’intérêt général qu’elle mérite. À moins d’une catastrophe majeure ou spectaculaire du type photo-op, le sort des réfugiés se retrouve souvent relégué au second plan. Espérons qu’en 2017 il en sera autrement. Cette situation demeure préoccupante et exige toute notre attention. Sous l’ère Trump, l’homme sans cœur et plein de reproche, une vigilance constante et accrue s’impose d’autant plus.
Au mois d’août dernier se tenaient les Jeux olympiques de Rio. De toute évidence il était hors de question de ne pas en faire mention. Comme ils ont lieu tous les quatre ans, j’ai cru bon, à l’époque, d’y ajouter mon grain de sel. « Aucuns Jeux Olympiques, à ma connaissance, n’ont connu autant de mauvaise publicité avant la cérémonie d’ouverture. Le Brésil, il y a encore quelques années de cela, faisait rêver. Rio particulièrement. Vous pensiez carnaval et samba. De nos jours, fraude et Zika deviennent les facteurs de référence et soulèvent dès lors l’inquiétude ». Avec le recul, que nous reste-t-il de ces jeux ? En ce qui me concerne, j’en retire surtout la belle performance de nos athlètes canadiens, en particulier celle de André De Grasse, un sprinter hors classe qui a su faire preuve de beaucoup de classe face à Usain Bolt, le sprinter le plus rapide du monde. De Grasse s’est accroché et a fini par décrocher une médaille d’argent. Il y avait de quoi être fier.
Dans l’ensemble, subjugué par les élections présidentielles américaines, j’avoue avoir quelque peu négligé la politique canadienne. Les tourments qu’a connu le Nouveau Parti Démocratique ont attiré mon attention suite au désastreux congrès qu’a vécu leur chef Thomas Mulcair. « Le Parti, c’est clair, ne sait plus sur quel axe danser. Les partisans du bond en avant (leap manifesto) ne sont pas prêts à faire marche arrière. … La division est donc profonde. Les enjeux aussi. L’avenir du Parti est en jeu. Survivra-t-il ? ». Oui, le Parti survivra, mais dans quel état ? Chose certaine, nous ne sommes pas prêts de voir un Parti soi-disant socialiste prendre le pouvoir à Ottawa. Attendons de voir quel genre de zigoto les néo-démocrates vont élire pour les guider aux prochaines élections fédérales. Mulcair, au fond, n’était pas si mauvais que ça. Tant qu’à faire, puisque le Parti ne prendra pas le pouvoir avant longtemps au fédéral, pourquoi ne pas rester avec un excellent chef de l’opposition qui a fait ses preuves ? Question qui restera sans réponse.
Et puis, bien sûr, je n’ai pu ignorer et passer sous silence l’élection présidentielle américaine qui vaudra sans doute à Donald Trump d’être nommé prochainement l’homme de l’année par le magazine Time. J’en ai eu la gueule de bois : « Depuis l’élection de Trump la menace, plus personne ne rigole. Le bouffon, c’est sérieux, ne fait plus rire. Donald deviendra, le 20 janvier 2017, le 45e président des États-démunis et divisés d’Amérique. En quinze jours ma surprise a fait place à de l’effroi. » Il y a de quoi, j’aimerais aujourd’hui rajouter. Le mec Donald s’entoure d’une équipe qui n’est pas sans rappeler le monde de Darth Vader de la Guerre des étoiles. Il est possible que nous soyons entrain d’assister à la montée d’une reichtitude sauce américaine. Vous pensez que j’exagère ? On en reparlera en 2017.
Rarement, contrairement aux années précédentes, le nom de Christy Clark a été mentionné dans mes colonnes. Justin Trudeau a fait quelques apparitions mais elles ont été rares. Je le regrette et m’engage à me rattraper en 2017. Les occasions se présenteront, j’en suis certain.
À toutes et à tous, bien en avance, joyeuses fêtes et bonne et heureuse année. À l’an prochain.