Chutzpah! The Lisa Nemetz International Jewish Performing Arts Festival propose en ce moment à Vancouver des semaines intensives d’art et de culture.
Festival international, oui ! Mais parmi ces talents venant du monde entier, une sélection d’artistes locaux est prête à vous faire découvrir ou redécouvrir la scène culturelle de Vancouver.
Divertissement local
Pour Mary Louise Albert, la directrice artistique du festival, supporter les artistes locaux est non seulement important, mais surtout rafraîchissant. Ayant elle-même été danseuse professionnelle pendant vingt ans, elle est bien placée pour en parler : « [Le festival] présente du travail qui n’est pas forcément tout le temps visible ici. Ou alors, c’est une avant-première et l’on aide à faire en sorte que le spectacle soit prêt pour qu’il puisse aller en tournée ». Une bonne occasion pour découvrir des performances inédites et sortir un peu des terrains battus. En hébreu, Chutzpah signifie « audace » ; un nom qui illustre à merveille la dynamique du Festival.
Portraits d’artistes dansants
Ce que l’on remarque dans la programmation du festival, c’est que les Canadiens aiment danser. Tara Cheyenne Friedenberg et Silvia Gribaudi ont ouvert les festivités avec une avant-première intitulée : empty.swimming.pool. Un spectacle mariant danse et comédie. Tara est basée à Vancouver, Silvia en Italie. Grâce à elles, on assiste à un intéressant mélange culturel, en association avec The Dance Centre de Vancouver.
Deux jours plus tard, le spectacle Telemetry de Shay Kuebler, aussi basé à Vancouver, était présenté. « C’est la 3e année que l’on offre une avant-première de son travail. On l’a aussi parrainé avec une résidence. » Pour Mary Louise, Telemetry est « un travail complet avec une grande palette de danses : contemporaine, jazz, claquettes… et des composantes électroniques très intéressantes. »
Même la fille de Mary Louise Albert, la chorégraphe Rebecca Margolick, participe aux festivités. En mai, la performance birds sing a pretty song sort du moule : danse interactive et musique live sont au programme. Avec ces éléments, Rebecca Margolick explore deux sujets très locaux : l’intimité et la solitude. Ces spectacles de danses éclectiques présentent ce que Vancouver a de meilleur à offrir. Mais au fond, ce qui importe au Festival, ce n’est pas d’où proviennent les artistes, mais plutôt leurs talents. « Le critère principal est d’être de haut calibre. Ils peuvent être des talents en herbe, mais ils doivent être d’un certain niveau », poursuit-elle.
Retour du compositeur prodige
Parmi les différents concerts, on remarque la présence de Landon Braverman, un Canadien ayant obtenu son succès majoritairement à l’étranger. Né et ayant grandi à Vancouver, Landon compose maintenant des comédies musicales à New York. « Parce que j’écris un spectacle à New York ne veut pas dire que ce n’est pas canadien. D’ailleurs, mon but est que mes spectacles n’appartiennent pas à un pays en particulier, mais bien qu’ils soient universels. »
On peut se demander : qu’est-ce qu’un artiste local ? Doit-il habiter la ville ? Y être né ? Et si être un artiste local ne serait pas tout simplement avoir un lieu qui nous est cher et qui inspire notre art ? « Les valeurs que j’ai apprises, la musique avec laquelle j’ai grandi et l’environnement qui m’a entouré, tout cela inspire ma musique et mes histoires. »
C’est donc avec plaisir que Landon revient au Canada pour partager des chansons inédites tirées de son dernier projet, The White Rose. « Je remarque de plus en plus que mon travail est centré autour de personnages qui recherchent leurs propres identités – un endroit ou un foyer où ils peuvent s’épanouir. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence. J’ai eu la chance de vivre dans plusieurs endroits mais Vancouver sera toujours mon chez-moi ».
Chutzpah! aspire à un art éclectique et d’avant-garde. À quoi peut-on donc s’attendre ? « La danse est contemporaine, d’un haut niveau technique. La musique est une large palette : musique du monde, jazz, rock. Côté théâtre, c’est très provocateur, informatif et profond. Il y a tout un éventail de performances. Les prix sont raisonnables pour que les gens viennent voir plusieurs spectacles » conclut Mary Louise Albert.
Il n’y a rien de tel que des artistes locaux pour nous faire apprécier la richesse de notre propre ville et lui attribuer ses justes mérites. Chutzpah! en est la preuve. En présentation jusqu’au 11 mars, le festival continue toutefois d’organiser des événements tout au long de l’année sous l’appellation Chutzpah!PLUS.
Pour découvrir les différents artistes locaux du Festival : www.chutzpahfestival.com