Le compte à rebours a débuté, les derniers ajustements grammaticaux apportés, la voix posée, à quelques jours du concours la tension monte. Le concours oratoire provincial francophone est de retour pour sa 34eédition. Organisé par l’association Canadian Parents for French, (CPF), le chapitre de la Colombie-Britannique et du Yukon, cet évènement est devenu un incontournable. Les salles de classe de l’Université Simon Fraser, sur le site de Surrey, accueilleront le 6 mai les élèves prêts à en découdre avec les mots.
Cette année, environ 85 000 étudiants répartis sur le territoire canadien sont attendus, dont 232 participants à la phase provinciale ouest, partagés en 24 catégories. Ce concours, Darian Pang le connait bien, elle y a participé pendant six ans, avant d’en devenir la coordinatrice de projet, fière avocate du bilinguisme.
Faire sortir le français de la salle de classe
Peu d’élèves francophiles ont l’occasion de pratiquer le français en dehors de leur salle de classe. Ce concours est une bonne occasion de se brancher à la communauté francophone de la province, de constater qu’ils peuvent y prendre part. CPF promeut l’apprentissage du français auprès de la jeunesse pour en faire des citoyens canadiens libre d’expression et de choix. Les élèves proviennent des écoles d’immersion et du français de base de la sixième à la douzième année, ainsi que des programmes francophones. Ils bénéficient de 2 à 4, ou bien de 3 à 5 minutes, selon les catégories, pour exprimer leur talent d’élocution sur un sujet libre devant un jury. « Cette année nous avons pas mal de sujets sur le féminisme, beaucoup sont curieux de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Il y a aussi la drogue, les rêves, les réseaux sociaux, c’est intéressant de voir comment un même sujet peut être traité de manières différentes », explique Darian.
Si la compétition leur donne du cœur à l’ouvrage, ce sont les gagnants de la 12e année qui pourront participer à l’échelon national, le 3 juin prochain à Gatineau au Québec. Avec, à la clé, divers prix tels qu’une médaille bien sûr, mais aussi des bourses d’étude. Les professeurs comme les parents sont sollicités en amont pour aider les participants à atteindre leurs objectifs. Et parfois sans vraiment comprendre un mot de français, ce qui a été le cas des parents de Darian : « je faisais asseoir mes parents pour m’écouter même si ils n’avaient pas la moindre idée de ce que je disais, pendant six ans ».
Un soutien qui les accompagnera au-delà des salles de classe, car ce sont également les avantages de ce concours que d’acquérir de l’assurance à l’oral en public. Une qualité qu’ils manieront au quotidien, avec en prime une ouverture en français.
Concours d’art oratoire, le 6 mai 2017
SFU, campus de Surrey