Alea jacta est, nous avons franchi le Rubicon. Pas de retour en arrière, le sort en est jeté. Autant en assumer les conséquences. 2017 a subi le sort funeste qui lui était réservé pour céder sa place et son règne à 2018 que nous avons accueilli les bras ouverts et les doigts croisés.
Mais oui, soyons magnanimes, donnons la chance au coureur comme on doit se dire à Peongchang en Corée du Sud qui s’apprête à accueillir les XXIIIe Jeux olympiques d’hiver en février. La Russie, pour cause de dopage organisé, sera absente de ces jeux. Ainsi en a décidé le Comité international olympique. Certains athlètes russes toutefois, ceux qui n’ont rien à se reprocher, seront par contre admis mais ils ne représenteront pas leur pays; des apatrides en somme. Voilà Poutine et sa Russie enfin punis. C’est bien fait, na na na, Vladimir t’avais qu’à pas tricher.
Puisqu’il est question de Russie, restons-y encore un peu car c’est là-bas que se déroulera pendant un mois (du 14 juin au 15 juillet), la coupe du monde de football. Va-t-on procéder à des analyses d’urine auprès des joueurs ? La Russie, sous l’ordre du Chef suprême, pourrait, je dis bien pourrait, car elle en est capable pour se venger de tous les déboires sportifs jusqu’alors encourus, contaminer les tests des footballeurs non russes et les déclarer positifs, donnant ainsi la victoire finale au pays hôte. Supposition exagérée ? Scénario farfelu ? Avec Poutine, ancien officier du KGB expert en entourloupettes de tous genres et dont le sac à malices s’avère inépuisable, nous pouvons nous attendre à tout, même à l’invraisemblable. Oui, je sais, j’ai l’esprit tordu. Mais, que voulez-vous, je suis ainsi fait. La FIFA s’en fout. Elle va faire fi de tout ça.
Ouf ! me voilà enfin débarrassé du venin qui m’animait depuis la disparition de 2017. Je peux maintenant jeter mon dévolu sur l’année qui s’en vient. 2018, soyez la bienvenue. N’étant ni Nostradamus ni ne possédant une boule de cristal je ne peux donc prévoir, à l’exception de quelques évènements déjà signalés, ce que nous réserve cette année.
Attendons-nous toutefois, je ne pense pas trop m’avancer, au renouvellement de quelques atrocités et au déclenchement de plusieurs catastrophes auxquelles nous sommes malheureusement habitués, le tutti-frutti des fléaux que le ciel nous inflige, bon an, mal an : attentats terroristes sanglants, tremblements de terre imprévisibles, incendies et ouragans dévastateurs, conflits armés mal gérés, déclarations à l’emporte-pièce de certains chefs d’États, usurpations de pouvoir, fraudes enfin dévoilées, conflits d’intérêts démasqués et que sais-je encore ? Nous n’y échapperons pas. Malgré cela et aussi déprimant que cela puisse paraître à priori, nous continuerons à aller de l’avant en chantant, en buvant, en dansant, en travaillant, en dormant comme si de rien n’était. Il ne faut pas nous en vouloir, nous sommes ainsi faits.
La véritable question que l’on se pose néanmoins à cette heure-ci est celle-ci : est-ce que 2018 sera aussi dur à supporter que les années précédentes ? J’ose croire que non. Du moins je l’espère car, comme on le dit communément, l’espoir fait vivre ou, vu la tournure qu’a pris le monde ces dernières années, l’espoir nous force à vivre en mode de survie.
À cet effet, pour assurer ma survie, je me suis plié à un exercice très familier en début d’année : j’ai pris des résolutions, dix au total, toutes inscrites sur ma tablette mise à ma portée alors que l’on m’avait sommé au sommet du mont Seymour. Elles n’engagent que moi, un être sans foi ni loi.
1. Je ne prononcerai pas par pur plaisir le nom de Trump en vain.
2. Je ne passerai pas de vacances tous frais payés à l’invitation de l’Aga Khan.
3. Je n’écrirai aucun article dérogatoire sur le mariage princier entre Harry et Meghan même si l’envie de le faire me démange énormément.
4. Je consommerai moins d’électricité afin de ne pas précipiter la construction du barrage hydroélectrique du site C en Colombie-Britannique.
5. Je ne déménagerai pas mes pénates de Vancouver (ma capitale de prédilection) à Jérusalem.
6. Je ferai des pieds et des mains pour remplacer au pied levé tout sénateur indépendant qui aura perdu la tête.
7. Je mangerai du pot-au-feu plutôt que de fumer du pot une fois la loi sur le cannabis passée.
8. Je dénoncerai toute personne non-interdite de séjour dans les pays des paradis fiscaux.
9. Je ne convoiterai pas la propriété de mon voisin au risque de faire augmenter le prix de l’immobilier à Vancouver.
10. Je ne jetterai pas la première pierre vers celui ou celle qui m’aura volé mes 10 résolutions du nouvel an.
Voilà qui est fait, Alea jacta est. Il est grand temps d’attaquer 2018 de plein fouet.