Après plusieurs années à Vancouver, on croit parfois avoir tout vu, des évènements les plus originaux aux festivals les plus imaginatifs, mais le Festival Judío qui se tiendra entre le 2 et le 9 août au Centre Peretz pour la culture juive séculaire risque bien de nous donner de nouvelles raisons d’être surpris !
À l’initiative de David Sulski, le manager général du Centre, il revient cette année après 12 années d’absence. Le premier s’était déroulé en 2004, déjà à l’initiative de M. Sulski, et la dernière édition avait eu lieu en 2006 mais des dissensions internes l’avaient arrêté. Le retour de M. Sulski à la tête de son organisation le fait renaître cette année avec un programme bien plus fourni et de nombreux participants attendus. « Nous attendons plusieurs milliers de personne pour cette édition, » nous explique-t-il « la communauté juive de l’Amérique du Sud s’est beaucoup développée ces dernières années pour de nombreuses raisons, et elle est bien plus importante aujourd’hui ».
À qui demande s’il faut comprendre l’espagnol pour participer, il rassure : les non-hispanophones n’auront aucun problème pour tout comprendre car l’ensemble des activités seront en anglais. Quant aux projections, elles seront sous-titrées dans la langue de Shakespeare.
Sur pellicule
Côté films, on peut constater la richesse culturelle et toute la diversité de cette communauté qui s’étend du Mexique à l’Argentine grâce à des projections de films de réalisateurs à la fois juifs et sud-américains. Au programme, Los Gauchos Judios, sur les cow-boys juifs d’Argentine d’origine russe installés à la fin du XIXe siècle et The Fire Within sur les Séfarades du Maroc venus planter du caoutchouc au Pérou et qui finirent par intégrer profondément la population locale, ou encore la comédie mexicaine Nora’s Will sur les relations familiales compliquée liées au décès supposé d’une mère manipulatrice. Certaines pages sombres seront évoquées dans The German Doctor, qui retrace l’histoire en Argentine du tristement célèbre médecin du camp d’Auschwitz, Josef Mengele et de sa traque par les services du Mossad israélien. À noter que le film An Unknown Country d’Eva Zelig sera projeté le 7 août, et que la réalisatrice sera présente pour une séance de question/réponse avec le public. Ce dernier film retrace le destin de membres de la communauté fuyant les persécutions nazies et qui trouvent refuge en Equateur, pays vraiment méconnu à l’époque.
Pas de danse et musique
Il y aura également une exposition de l’artiste Liliana Kliner, membre de la communauté, mais aussi des cours et des démonstrations de danse, en particulier du tango. Ainsi, de vrais professionnels proposent d’explorer toutes les richesses et les nuances de cette danse, le tout bien entendu accompagné de nourriture et de boissons.
« On l’ignore souvent, mais le tango s’est énormément développé en grande partie avec des artistes juifs, en particulier en Argentine où la communauté est très nombreuse » nous explique l’organisateur. Ces démonstrations se feront au rythme de musiciens comme Amijai Shalev, de Buenos Aires, mais aussi d’artistes locaux. Le tango ne sera cependant pas le seul style musical abordé, il sera accompagné de nombreuses variantes mais aussi des styles tout à fait différents comme la samba brésilienne, la Maracatu, le Frevo, l’Afoxe et le Baião. « Certains styles sont vraiment uniques à la communauté juive de l’Amérique du sud, comme le klezmer, une musique originaire d’Europe de l’est, mélangée aux rythmes brésiliens » continue-t-il.
Entre ces diverses activités, il y aura également de nombreuses lectures et conférences, en particulier pour parler de la situation de la communauté juive au Venezuela au cours de la crise subie par le pays depuis plusieurs années. D’autres concerneront les thérapies transgénérationnelles et l’analyse des rêves, le tout étalé sur toute la semaine. Enfin des ventes de livres et d’objets d’arts compléteront le programme.
Pour plus d’information, visitez le : www.peretz-centre.org