Si vous me voyiez à l’école, je serais très probablement entouré d’amis asiatiques. Mais même s’ils se ressemblent tous plus ou moins, leurs racines s’étendent à travers le monde entier. L’un d’entre eux est un étudiant étranger d’origine vietnamienne et un autre a grandi dans une région rurale du Japon. Je pense qu’avoir des amis de tous les horizons est assez génial. De temps en temps, vous entendez parler de tout ce que font leurs familles et cela vous rappelle à quel point les gens sont différents et combien la vie des autres est fascinante. Bien sûr, aucune de nos pratiques culturelles ou de nos teintes de peau n’affecte réellement notre vie de tous les jours.
Nous passons encore notre temps à nous plaindre de nos devoirs et à planifier des sorties pendant les fins de
semaine. Nous ne parlons pratiquement pas de nos origines car elles ne sont tout simplement pas pertinentes la plupart du temps.
Le fait est que je ne m’étais jamais vraiment rendu compte que Vancouver était une ville singulière grâce à la pluralité de ses résidents : j’ai toujours pensé que la diversité ethnique vivante à l’école et dans la vie de tous les jours se retrouvait partout à travers le monde. Je me suis fait des amis de toutes les origines et j’ai mangé de drôles de mets étrangers à l’école sans hésiter. La diversité n’était pour moi qu’un concept scolaire bidon, quand j’avais dix ans. Ce n’est que lors de mes voyages à l’étranger que j’ai compris que le Canada, et en particulier Vancouver, était incroyablement particulier par sa diversité. Celle-ci s’est faite de moins en moins apparente lorsque j’ai voyagé dans d’autres grandes villes canadiennes, sans parler du reste du monde. Prenez par exemple le Japon, j’y étais au printemps dernier, et même durant la saison touristique, voir un visage blanc ou noir parmi la foule, c’était comme retrouver l’eldorado.
Depuis que je suis au secondaire, j’ai remarqué que le mot “ diversité” devient de plus en plus abstrait. Nous avons parfois une journée multiculturelle pour « célébrer la diversité », mais personne n’assiste vraiment aux événements. Nous discutons de son influence sur notre pays, mais nous ne discutons jamais de la manière dont l’idée nous affecte au niveau individuel. Peu à peu, j’ai cessé de la voir autour de moi et le mot n’est devenu qu’un terme académique à débattre en classe d’activités sociales, mais pas quelque chose que je vis tous les jours.
Il est un peu difficile de définir comment le concept de la diversité a eu un impact sur ma vie personnelle. Il y a de petits détails, comme le fait que mon ami ne pouvait pas venir avec moi au barbecue parce qu’il suit le jaïnisme. Les conséquences sur mon caractère et ma personnalité sont possiblement plus grandes. Et si je n’avais jamais déménagé au Canada ? Eh bien, je serais probablement dans une salle de classe avec 29 autres enfants chinois quelque part à Xi’An. Nous n’aurions pas pu en apprendre davantage sur les coutumes et les traditions des autres cultures, mais je n’aurais certainement jamais fait l’expérience directe du Diwali ou de la Pâque juive. Comment cela me changerait-il en tant que personne ? Comment cela affecterait-t-il mon groupe d’amis ? Vivre à Vancouver m’a exposé à différentes cuisines et festivals, oui. Mais plus important encore, c’est que je me sens maintenant plus à l’aise avec ces autres communautés et cultures.
Je ne pensais pas trop à la diversité avant d’écrire ceci. Je ne remarquais même pas son existence. Elle est tellement omniprésente ici, à Vancouver, qu’elle fait partie entièrement du vécu au quotidien de notre société. C’est facile à repérer une fois que vous commencez à chercher. Je la vois partout, dans la cafétéria de l’école qui vend du souvlaki, jusqu’au chant de l’hymne national en anglais et en français. Bien que nous ne puissions pas voir ou entendre le concept lui-même, celui-ci est une partie prenante du décor de cette belle ville.
Traduction par Barry Brisebois