Le groupe de musique Celtique Beòlach viendra présenter son nouvel album All Hands le 31 janvier prochain au Rogue Folk Club. Après plus de 20 ans de collaboration, comment cette formation arrive-t-elle à encore se renouveler et se produire à guichet fermé ?
Rencontre avec Mac Morin, le pianiste et un des membres du quatuor Beòlach.
Les quatre membres du groupe, tous originaires de la Nouvelle-Écosse – région du Cap Breton – ont tous grandi immergés dans la musique celtique dès le berceau. Descendants de plusieurs générations d’immigrés écossais, chaque réunion de leur communauté était autant d’occasions de se retrouver en musique, surtout avant la venue d’internet, où se rassembler était le principal moyen de véhiculer et de transmettre la culture musicale. La musique celtique est souvent synonyme de convivialité, que ce soit pour célébrer un mariage ou un événement familial qui se transforme assez vite en fête de quartier. De ce groupe d’amis, Mac Morin est le seul qui vit encore au Cap Breton.
« Les aléas de la vie, soit personnels ou professionnels font que nous nous sommes dispersés à travers le Canada » raconte le pianiste.
Une rencontre il y a deux décennies qui scellera leur amitié musicale
Tout commence au festival International Celtic Colors en 1998, et qui a lieu chaque année en octobre pendant une dizaine de jours. Le festival se prolonge chaque jour jusqu’aux petites heures du matin, et se termine par une scène ouverte à tous, et c’est là que les musiciens se rencontrent pour un moment d’improvisation qui marquera leur destin. Des six musiciens ayant participé à cette rencontre musicale, seuls quatre font encore partie de la formation actuelle du groupe : Wendy MacIsaac – violon, piano, danse; Mac Morin – piano, danse, accordéon; Màiri Rankin : violon, danse; et Matt MacIsaac : cornemuse, flûte, guitare. Les artistes se sont beaucoup produits sur scène, jusqu’à une dizaine de concerts par an. Ils ont observé une pause artistique de 2000 à 2007 pour se consacrer à des projets personnels ou à voyager. Mais cette passion commune pour la musique a chaque fois fini par les rassembler.
« Nous avons dû être inventifs pour pouvoir répéter et préparer des concerts alors que nous étions tous physiquement sur plusieurs fuseaux horaires différents » explique Mac Morin. « Nous avons même une fois répété par vidéoconférence. Gérer les échos et les problèmes de connexions n’était pas simple ».
Renaître de ses cendres tel le phoenix
Beòlach est un terme gaélique écossais qui a deux significations. La première est Jeunesse Vivante, qui est le nom de groupe que les musiciens ont choisi pour représenter leur dynamique d’il y a plus de 20 ans. Mais l’autre signification est Braises en Cendre. Sachant que le dernier album sorti en octobre 2019 est le premier en plus de 15 ans, cette dernière est donc bien à propos.
« C’est comme si quelque chose de brûlant renaissait de quelque chose d’éteint », s’amuse à dire l’accordéoniste.
Il explique aussi avec passion qu’ils aiment réarranger de la musique traditionnelle. Trouver certains fragments de musiques anciennes et les mettre bout à bout pour créer quelque chose de nouveau. Ce sont souvent les violons ou la cornemuse qui prennent les rênes et entament les structures des chansons, accompagnés en complément par la guitare ou le piano. Seulement 20 à 30 % du répertoire est constitué de musique contemporaine, le reste ayant quelques centaines d’années. Mac Morin explique qu’au fil des ans ils ont dû adapter leur style de jeu pour passer d’une musique fluide à des interprétations plus structurées, rythmées et colorées. Le pianiste mentionne également la particularité de leur style musical.
« Nous jouons des airs, uniquement musicaux et parfois dansants, qui se distinguent de chansons, qui ont des paroles », spécifie-t-il.
Pour plus d’informations sur Beòlach, visitez le site www.beolach.ca
Pour plus d’informations sur la performance qui se tiendra fin janvier, et une plongée dans la musique traditionnelle celtique, visitez le site www.roguefolk.bc.ca.