S’il n’est pas toujours facile de faire partie de la minorité linguistique d’une province, il arrive parfois qu’être membre de cette même minorité assure des conditions favorables dans certains domaines.
C’est le cas des francophones qui scolarisent leurs enfants au Conseil scolaire francophone. « Il existait un plan au CSF pour faire face à des crises comme celle que nous traversons. Nous l’avons adapté en début d’année lorsque nous avons entendu parler de la COVID-19 », explique Pascale Cyr, coordonnatrice aux relations publiques du CSF. C’est ce plan qui a été mis en marche dès le 13 mars. « Nous avons de la chance quelque part car les élèves avaient relâche du 16 au 27 mars, ce qui nous a donné du temps pour nous préparer et peaufiner les mesures ».
Une de ces chances réside dans le fait que la quasi-totalité des élèves ont le très grand avantage de déjà disposer d’ordinateurs ou d’iPads en période normale, ce qui a permis aux écoles de s’adapter très rapidement à la fermeture des classes. La totalité des écoles gérées par le CSF ayant dû clore leurs portes, l’enseignement a pu se poursuivre à distance et les rares élèves qui ne disposaient pas de terminaux informatiques ont pu s’en procurer « de manière sécuritaire » auprès de leurs établissements. « Même de la maternelle à la quatrième année, il y a au moins un iPad pour deux », remarque Pascale Cyr. Les plus jeunes ne devraient donc pas prendre de retard sur leurs aînés.
Cependant la situation n’est pas uniforme partout dans la province. « Dans chacune des écoles de la province, les équipes pédagogiques gèrent la situation en accord avec les besoins des élèves », explique-t-elle. Ainsi dix écoles proposent encore des systèmes de garde pour les enfants des travailleurs essentiels. Parmi elles, on retrouve les écoles de la région du Grand Vancouver, mais aussi celles de Comox, Kelowna, Squamish, Port-Coquitlam, North Vancouver, Victoria et quelques autres à travers le pays. Ces services sont aussi étendus aux besoins en nourriture pour les élèves qui en dépendent. Certaines écoles préparent ainsi des paniers repas à emporter, quand d’autres arrivent à en livrer à leurs élèves et aider ainsi ceux qui en ont le plus besoin.
Un enseignement en ligne à la pointe
Pour ce qui est des cours, l’équipe pédagogique privilégie une approche non-horaire du travail, et préfère fixer des objectifs d’acquisition des connaissances qui varient énormément en fonction des élèves et des niveaux. Pour communiquer avec leurs élèves, la vidéo et les sites du CSF et des écoles sont privilégiés. Des applications telles que le logiciel gratuit Zoom permettent des contacts réguliers entre prof et élèves, en plus de vérifier l’avancée sur les compétences apprises. Les élèves sont en général appelés à étudier ainsi environ cinq heures par jours. Les cours sont mis à jour de manière continue par le CSF et les écoles. Selon Pascale
Cyr, « Le CSF avait dès avant la crise un outil en ligne très utilisé sur lequel l’équipe pédagogique est très présente et, après nos vérifications, nous avons pu constater à tel point il est parfois difficile d’accéder au site du CSF lors des heures de cours en raison du très grand nombre de connexion simultanées (il faut parfois s’y reprendre plusieurs fois pour ne pas retourner sur le moteur de recherche) ». Cela est-il dû au site en lui-même qui reçoit beaucoup de demandes simultanées, ou au très gros trafic qu’Internet supporte en ce moment ? Le mystère plane. Interrogé sur une éventuelle réouverture des écoles, le CSF n’a pas souhaité donner de dates. « Nous suivons en cela les recommandations du ministère de l’éducation de la province », explique le CSF. Il n’en reste pas moins que le CSF ouvrira un nouvel établissement en 2020–2021. En effet, l’annexe Maquinna, que l’on appelle aussi l’annexe verte et qui dépend de l’école Anne-Hébert à Vancouver va devenir indépendante, et un établissement à part entière.
Lorsque viendra le moment de tirer des leçons de cet épisode de confinement, il est certain que l’expérience du CSF pourra être étudiée par de nombreux autres conseils, voir des académies hors du pays en fonction des résultats, pour le moment encourageants, qu’il produit.