Pour plusieurs, l’Ukraine est seulement un des nombreux anciens pays de l’Union soviétique. Que pourrait nous raconter le lecteur moyen de la vie quotidienne dans cette terre lointaine ?
Mais pour Lyn Tretiak, une ancienne directrice d’école, l’Ukraine n’est pas seulement un ancien territoire de l’Union soviétique, c’est un pays qu’elle aime beaucoup et qu’elle a souvent visité. Son art est une illustration de la vie quotidienne dans la campagne ukrainienne et de tout ce qu’elle voit dans ses voyages. L’artiste peintre utilise différentes méthodes, comme l’aquarelle, l’acrylique et les pastels, pour peindre son expérience de l’Ukraine. Ce pays qu’elle nous montre dans ses oeuvres est rempli de couleurs. On peut y voir des bâtiments magnifiques, des vieilles dames dans des calèches tirées par des chevaux, et de la nature à perte de vue. C’est l’Ukraine tel que dépeinte par Madame Tretiak.
À la recherche de sa famille
L’artiste explique que sa passion pour l’Ukraine vient d’un voyage avec son mari, d’origine ukrainienne, dans l’année 2000.
« J’ai toujours poussé mon mari à retourner en Ukraine pour essayer de retrouver sa famille et c’est comme ça que nous avons rencontré Hannah, sa cousine germaine, dans le village de Hytusko-Turcianske », explique-t-elle.
Ce premier voyage n’était que le début d’une longue relation avec la ville des ancêtres de Monsieur Tretiak.
« Nous nous sommes rappelé comment les villageois nous ont aidés à trouver Hannah et nous voulions leur montrer notre gratitude, donc nous avons commencé à envoyer de l’argent pour qu’ils puissent améliorer leur école », raconte l’artiste.
Ce voyage marqua le début d’une longue et belle relation entre les Tretiak et le village de Hyuto-Turcianske.
Une abondance d’histoire
Il est clair que l’artiste aime profondément ce lointain pays, et cherche à partager la vie ukrainienne avec les Canadiens. Une de ses oeuvres est un triptyque qui représente des scènes souvent observées en Ukraine : une vieille femme avec une vache, un village avec une église surmontée d’un dôme et un champ avec un chat.
La raison pour laquelle l’artiste partage ces scènes c’est parce que ce style de vie est en voie de disparition.
« De nos jours, les jeunes préfèrent passer leur vie dans les grandes villes », note-t-elle.
Mme Tretiak veut ainsi préserver une partie de cette vie rurale qui disparaît rapidement.
Lors d’un festival de culture ukrainienne, plusieurs personnes sont venues la voir en lui disant que ses portraits de Hannah (la cousine de son mari) leur rappelaient leur propre grand-mère.
« Ils me disaient, ces portraits ressemblent exactement à ma grand-mère, elle trayait toujours les vaches le matin », se remémore l’artiste.
Ses oeuvres, émotionnelles, les rendent d’autant plus réalistes. Elles représentent un quotidien ukrainien imbu de culture.
« Ils sont très fiers de leur culture », partage l’artiste.
Partout dans son art ces icônes culturelles sont représentées, soit par des cigognes ou divers châteaux, ou encore, les danses et les costumes de jeunes cosaques.
« Mon expérience dans le village de Hyuto-Turcianske a complètement changé ma perspective sur comment aider les pays en développement. Il faut aider le village entier et ça aide tout le monde », avoue l’artiste.
Ce village n’est pas extrêmement développé mais on peut maintenant y trouver de l’électricité fiable et des téléphones portables. C’est pour ça que Madame Tretiak investit du temps et de l’argent dans leur école. Cet investissement et son art montrent à quel point l’Ukraine et la culture ukrainienne sont désormais une part intégrale de Mme Tretiak.
Ses oeuvres sont exposées à Place des Arts, jusqu’au 21 octobre 2020.
Pour plus d’information visitez : www.placedesarts.ca