L’écosystème de l’île de Vancouver dans sa splendeur

Alors que l’automne s’installe et les occasions de sorties en extérieur fanent, le premier recueil de la photographe de nature basée sur l’île de Vancouver, Catherine Babault, vient à point. Sorti le 5 octobre, Vancouver Island Wildlife, A Photo Journey, est une invitation à partir sur les traces des animaux de l’île et de ses paysages. Portrait d’une observatrice engagée.

Catherine Babault a grandi au contact de la nature et a très vite choisi de mener une vie consacrée « à l’exploration des recoins inconnus et de la vie sauvage ». Après avoir vécu dans plusieurs provinces canadiennes, elle s’est installée sur l’île il y a dix ans.

« L’île est un endroit de rêve pour une photographe de nature passionnée comme moi : on y trouve l’une des plus fortes concentrations de biodiversité de la Colombie-Britannique. La variété de sujets à photographier est infinie » explique-t-elle.

Le livre est composé de 160 photographies prises à pied, en raquettes, en hydravion ou par bateau et organisées en deux chapitres : « Sur la côte » et « Dans la forêt », en miroir de la géographie locale.

« Je fais toujours connaître ma présence à l’animal pour éviter les surprises
et le laisser juge de mes intentions… » | Photo de Catherine Babault

Si un livre de ce genre n’est pas chose nouvelle, elle précise que le sien se distingue en ce sens où il couvre une variété d’animaux endémiques bien plus importante qu’à l’accoutumée : « En général, ce genre de livre montre surtout les animaux les plus iconiques comme ours, aigles et baleines. Mon livre contient aussi des photos de la flore et de certaines espèces menacées ou en voie d’extinction. Mon livre est unique. »

Voir sans être vue

En vertu de ce principe de respect de la faune et de la flore qu’elle s’applique, la démarche photographique de Catherine Babault est toujours réalisée dans le respect du sujet qu’elle vient observer : « En tant que photographe de nature, je me sens responsable d’apporter ma contribution à la sauvegarde de cet endroit extraordinaire. Quand je prends des clichés d’animaux, ce sont eux qui choisissent la distance qui nous sépare. S’ils se rapprochent, je reste calme et silencieuse. J’anticipe leurs mouvements et je réfléchis à mon cadrage. »

Et, dès les clichés obtenus, celle-ci se retire discrètement. Elle conçoit que cela peut, de fait, prendre plus de temps et demander plus d’efforts. Cela n’enlève rien au résultat, et donne la satisfaction d’avoir adopté la bonne attitude, affirme-t-elle.

Elle n’empiète jamais non plus sur les limites de cette approche et parle d’ailleurs de « défi », lorsqu’il s’agit de photographier la faune sauvage : « Pour ce livre, je m’étais lancé le défi de capturer des moments candides chez des espèces élusives », et étoffe son propos en rappelant que « même si on est bien préparé, on ne peut prévoir ce qu’il se passera une fois rendu sur le terrain. Parfois on revient bredouille ».

Cependant, ses années d’expérience lui facilitent la tâche, et en particulier ses recherches, qui lui permettent aujourd’hui de connaître parfaitement les habitudes de vie de ses sujets, leurs empreintes, leurs appels, leurs cycles de migration et de reproduction, etc.

« Je fais toujours connaître ma présence à l’animal pour éviter les surprises et le laisser juge de mes intentions. Je suis toujours flattée lorsqu’ils m’ignorent complètement. Il m’est déjà arrivé que l’animal se rendorme. »

Catherine Babault | Photo de Catherine Babault

Entre recueil intimiste et manifeste écologique

La photographe ne dévoile pas seulement la vie fascinante de ces animaux et des instants magiques passés en leur compagnie, elle propose aussi l’image avec du propos, bien que suggéré et non écrit.

En effet, elle explique avoir voulu faire ce livre l’année dernière, dans le but, à la fois de dresser le portrait de l’écosystème de l’île de Vancouver, et aussi d’en promouvoir sa conservation. Elle pense aussi qu’il est primordial que non seulement les habitants mais aussi les visiteurs en soient conscients. Son objectif est de réussir à sensibiliser le public à la responsabilité collective de protection et de restauration de cet endroit, aujourd’hui mais aussi pour les générations futures.

Et elle parle en connaissance de cause : « Dès que je suis en excursion photo, je vois clairement la pression que l’on met sur les différents écosystèmes ».

S’il y a un résultat tangible qu’elle souhaiterait déclencher avec ce livre, elle répond : « J’espère encourager toute personne avec un appareil photo à avoir une pratique éthique, que ce soit proche ou loin de chez lui. »

Vancouver Island Wildlife, A Photo Journey, un voyage au cœur du monde sauvage de l’Île de Vancouver, peut être commandé sur le site www.catherinebabault.com