À l’occasion d’une rencontre le 25 mai 2022 à Vancouver, les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique ont annoncé conjointement un investissement de plus de 4, 7 millions de dollars pour l’amélioration de l’éducation postsecondaire en français en Colombie-Britannique.
Cette annonce faite à Vancouver s’inscrit, selon le gouvernement fédéral, dans le rôle de premier plan de l’éducation en tant qu’un élément clé pour assurer l’égalité des deux langues officielles dans le système de l’éducation, et ce, de la petite enfance jusqu’aux études postsecondaires. Dans le cadre de son soutien des communautés de langue officielle en situation minoritaire et pour le maintien de la vitalité de la langue française, le Gouvernement fédéral souligne son ambition de travailler avec des partenaires et investir dans le système de l’éducation en français, surtout dans les établissements postsecondaires.
C’est dans cette perspective que l’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, a annoncé le mercredi 25 mai 2022 durant sa visite en Colombie-Britannique un investissement de plus de 4,7 millions de dollars en appui à l’éducation postsecondaire en français en Colombie-Britannique. Pour l’occasion, la ministre Petitpas Taylor était accompagnée de Kelli Paddon, députée à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique de Chilliwack-Kent; d’Yvon Laberge, président du Collège Éducacentre; de Kevin Hall, président et vice-recteur de l’Université de Victoria; et de Joël Castonguay-Bélanger, chef du département de français à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et membre du conseil d’administration du Centre de la francophonie.
Il faut souligner qu’en collaboration avec l’Université de Victoria, le Collège Éducacentre et l’UBC, l’investissement financera un projet triennal de renforcement des capacités ayant pour but d’améliorer l’enseignement en français grâce à de nouveaux programmes et cours, notamment en formant des professeurs de français et en perfectionnant leurs compétences. De plus, le projet vise à améliorer les services offerts aux étudiants francophones en leur fournissant un soutien à l’éducation accru et des activités culturelles bonifiées.
Grâce au projet triennal, les établissements postsecondaires pourront également mettre en valeur la forte présence de la communauté francophone en donnant un accès accru à l’information et aux ressources en français, tant sur le campus qu’en ligne.
Notons que le projet est financé dans le cadre de l’Entente Canada–Colombie-Britannique relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la seconde langue officielle (de 2020-2021 à 2022-2023).
Dans la même veine, un programme culturel sera mis sur pied, et la coordination et le maillage entre les partenaires universitaires et les organismes communautaires seront améliorés. Les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique investiront respectivement 2 605 384 dollars et 2 113 260 dollars, tous deux sur trois ans, pour un total de plus de 4,7 millions de dollars.
Pour rappel, le budget de 2021 prévoyait un investissement de 121 millions de dollars sur 3 ans (de 2021-2022 à 2023-2024) afin de soutenir l’éducation postsecondaire de qualité dans la langue de la minorité. Ces nouveaux investissements seront octroyés principalement dans le cadre de mécanismes de coopération intergouvernementale existants en vue d’aider les provinces et les territoires aux prises avec des besoins pressants et de stabiliser le secteur de l’éducation postsecondaire de langue minoritaire.
Par ailleurs, lors de sa visite en Colombie-Britannique, l’’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles, n’a pas manqué de souligner en grands traits le coup d’envoi aux consultations nationales qu’elle a donné le mardi 24 mai au campus de Vancouver de l’Université Simon Fraser. Ces consultations visent à renouveler le Plan d’action pour les langues officielles et elle tenait à mettre en avant à quel point il importe de continuer à investir dans l’éducation postsecondaire.
« L’investissement que j’ai annoncé (ce mercredi 25 mai…N.D.L.R) sera fort utile pour combler les besoins de la communauté francophone de la Colombie-Britannique en matière d’éducation. De plus, il permettra d’augmenter la visibilité du français sur le campus, car les ressources et le soutien nécessaires seront accrus», indique l’’honorable Ginette Petitpas Taylor, la ministre fédérale des Langues officielles.
Il faut rappeler que le 1er mars 2022, le gouvernement du Canada avait présenté selon la ministre un projet de loi bonifié visant l’égalité réelle entre les langues officielles du Canada pour adapter la Loi sur les langues officielles à une société en évolution. Ce projet de loi vise, entre autres, à répondre au déclin du français au pays; à clarifier et à renforcer la partie de la Loi sur les langues officielles concernant la promotion des langues officielles; et à appuyer les communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Quant au gouvernement provincial de la Colombie-Britannique, l’honorable Anne Kang, ministre de l’Enseignement supérieur et des Compétences de la Colombie-Britannique a choisi d’insister sur le fait que « le français est profondément enraciné dans l’histoire du Canada. C’est pourquoi le gouvernement de la Colombie-Britannique est fier d’aider les établissements postsecondaires à offrir de nouveaux programmes, comme le programme de formation des enseignants de français de l’Université de Victoria, ainsi que des activités culturelles passionnantes en français sur les campus de l’Université de la Colombie-Britannique avec des invités francophones, des activités et des ateliers liés à l’enseignement en classe. Selon la ministre, cet investissement dans les établissements postsecondaires c’est pour que les apprenants francophones puissent poursuivre leurs études dans les deux langues officielles du Canada », a-t-elle fait remarquer.
Pour l’honorable Jennifer Whiteside, ministre de l’Éducation, des Compétences et de la Formation de la Colombie-Britannique, une autre ministre provinciale qui était présente à l’événement, cette annonce conjointe est une reconnaissance du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique de l’importance pour les conseils scolaires de recruter des enseignants francophones et de répondre à la demande croissante en matière de programmes de langue française dans les écoles. Par l’entremise de ce partenariat de financement fédéral-provincial triennal, Ottawa et Victoria travaillent ensemble pour investir dans des programmes d’enseignement de niveau postsecondaire de langue française de sorte que plus d’étudiants pourront étudier et être formés en vue d’enseigner dans la langue française en Colombie-Britannique, déclare Jennifer Whiteside.
Du coté des acteurs de la francophonie de la Colombie-Britannique, M. Yvon Laberge, président du Collège Éducacentre, un des récipiendaires du milieu éducatif de cet investissement, a fait remarquer que « nous vivons à une époque où il est particulièrement difficile d’attirer et de fidéliser des employés; cette aide financière nous aidera à consolider les fondations de notre établissement, qui est en pleine croissance. De plus, précise-t-il, le Collège Éducacentre collabore avec le Conseil scolaire francophone afin de répondre au besoin accru d’aides pédagogiques spécialisées en français en Colombie-Britannique. Grâce à ces fonds, nous serons en mesure de répondre au besoin en élaborant, avec la communauté francophone et pour elle, une programmation destinée à former plus d’étudiants qui pourront exercer cette profession en forte demande.»
Il est à noter que le Collège Éducacentre est le seul collège de langue française en Colombie-Britannique. Il offre ses cours et ses programmes en ligne, et seulement en français. Fondé en 1976, le Collège est un organisme sans but lucratif depuis 1992.
On retrouve le même son de cloche de reconnaissance du côté de l’Université de la Colombie-Britannique par la voix de M. Santa J. Ono, président et vice-recteur. Pour lui, c’est très apprécié l’engagement du gouvernement du Canada et du gouvernement de la Colombie-Britannique à soutenir les professeurs et les étudiants de l’UBC dans la préservation de la langue française, l’augmentation des possibilités d’études en français et le renforcement des capacités du programme du Centre de la Francophonie.
Grâce à ce financement, les chercheurs et les professeurs de l’UBC seront en mesure d’augmenter le nombre de ressources pour les étudiants en français et en ligne et d’activités culturelles. Ils pourront aussi accroître la visibilité du Centre de la Francophonie afin de coordonner les partenaires éducatifs et les organismes communautaires et de faire du réseautage.
Notons que l’UBC occupe la 34e position du classement mondial des universités (Times Higher Education) et figure, avec 2 autres universités canadiennes, dans la liste des 50 meilleurs établissements d’enseignement supérieur.
En accord avec ses autres homologues du milieu universitaire et collégial, le président et vice-recteur de l’Université de Victoria, Kevin Hall, abonde dans le même sens. Il affirme que « cet investissement renforce le rôle de l’Université de Victoria et il permettra de mieux répondre aux besoins académiques et éducatifs de la communauté francophone de la Colombie-Britannique. Nous sommes fiers de jouer un rôle de catalyseur dans l’offre de programmes culturels qui reflètent la richesse de notre région et renforcent les liens entre les établissements postsecondaires et les organismes communautaires. »
À titre d’information, l’Université de Victoria est l’une des principales universités canadiennes à forte densité de recherche. Elle compte plus de 22 000 étudiants de premier cycle et de cycle supérieur et se hisse en tête des universités canadiennes de ce niveau dans le classement mondial sur l’employabilité des universités de 2021 (Times Higher Education) quand il est question de préparer les étudiants à l’emploi.
Rappelons que cette aide du gouvernement fédéral est accordée par l’entremise des Programmes d’appui aux langues officielles, dont l’objectif est de favoriser l’épanouissement des communautés francophones et anglophones qui vivent en situation minoritaire et de promouvoir le français et l’anglais dans la société canadienne.