L’intelligence artificielle (IA), bien qu’elle fasse beaucoup parler d’elle, j’avoue, dans les grandes lignes, ne pas savoir de quoi il s’agit. En fait, même si je le savais, par manque d’intelligence naturelle de ma part, il y a de grandes chances que ce phénomène, qui prend de plus en plus d’ampleur dans nos vies, échappe à ma compréhension.
Ma connaissance sur le sujet est donc très limitée. J’ai beau lire, m’instruire, me renseigner, rien n’y fait; je ne saisis pas, le concept me fuit. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler puisque tout le monde en parle. Alors, parlons-en.
IA ressemble étrangement au bruit qu’émet l’âne dont le braiement a pour onomatopée « iii ahn ». « Trêve d’ânerie » me lance, la mort dans l’âme, comme dans un rêve, une voix dont je ne connais pas l’origine et qui me laisse perplexe avec tous ces accents circonflexes. Est-ce déjà l’intrusion de l’IA dans ma vie ?
Quand on parle de IA, de quoi est-il question ? Donnez-moi quelques secondes de réflexion avant de vous répondre. Mes méninges, ma cervelle, mon cerveau doivent se mettre en marche et au diapason; cela peut prendre du temps contrairement à l’intelligence artificielle qui, elle, démarre au quart de tour.
Afin de me mettre à jour et de combler mes lacunes, j’ai cru bon de me lancer dans une sérieuse recherche sur la question. Il me fallait tout d’abord trouver une définition. NetApp, un site sur internet me l’a fournie : « L’intelligence artificielle (IA) est un processus d’imitation de l’intelligence humaine », y écrit-on avant de poursuivre « Son but est de permettre à des ordinateurs de penser et d’agir comme des êtres humains ». Et d’ajouter un peu plus loin, comme si je devais m’en réjouir « L’IA (avec son évolution logique, le machine learning) et le deep learning représentent l’avenir de la prise de décisions. ». Autrement dit, ce sont les ordinateurs avec l’aide de l’IA qui, dans un avenir pas trop lointain, vont me dire quoi faire et comment agir.
Ben, voyons, vous m’en direz tant. Non content de nous imiter, l’intelligence artificielle avec l’aide ou par l’intermédiaire des ordinateurs va se faire un plaisir de penser pour nous et surtout se permettra, par la voix, le style et la réflexion, de s’installer à notre place. Qui dit mieux ? Le genre humain est en voie de perdre sa pertinence, sa légitimité.
Avec une touche de sarcasme vous pourriez facilement avancer l’idée que, sachant où en est le monde actuellement, avec les leaders que l’on a, ce ne serait pas une mauvaise chose si l’IA prenait la relève. Je vous l’accorde. Dans une certaine mesure ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. Nous, les êtres humains, avons accompli, ne l’oublions pas, des merveilles aussi. Pensez à l’invention de la brosse à dents, de la cocotte-minute, du fouet, de la cuillère à café, du fil à couper le beurre et du tire-bouchon (j’omets à dessein, car nous ne sommes pas des saints, la bombe atomique et les armes à feu).
Que l’IA veuille me remplacer pour faire la vaisselle ou toute autre corvée de ce genre, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais je perçois d’un très mauvais œil la possibilité que ce nouvel outil songe assister à ma place à un spectacle de marionnettes ou à un film de l’ancienne vague. En aucune façon je ne pourrais accepter d’être privé d’un opéra de Verdi. (Par contre, à la limite, je laisserais IA se faire passer pour moi lors de la présentation d’une œuvre de Wagner). Pire encore : imaginez un seul instant que l’intelligence artificielle puisse se substituer à vous durant votre nuit de noces. Je suis convaincu qu’à juste titre vous trouveriez cela inacceptable.
IA soulève donc de sérieuses questions d’éthique qu’il va falloir régler sous peu. Le temps presse car les avancées de cet outil de substitution massive semblent ne pas connaître de limites. À l’image du nucléaire ou du clonage, l’intelligence artificielle doit être tenue sous contrôle. Magistrats et politiciens, à vos lois, vous avez du travail sur la planche.
Avant d’en finir avec cette technologie possiblement affligeante, par curiosité, j’ai voulu savoir à qui j’avais affaire. Je me suis rendu sur le site ChatGPT qui m’a immédiatement mis en contact avec IA. À cette dernière, j’ai demandé de me fournir une chronique sur elle. En moins de temps qu’il n’en faut pour tourner la page j’ai obtenu sa réponse.
À vous de deviner maintenant si la chronique que vous venez de lire est le fruit de l’imagination de IA ou du Castor castré. Vous donnez votre langue au Chat(GPT) ?