Sous le thème : Redéfinir la courtoisie, la Société internationale de la littérature courtoise (SILC) tient du 24 au 28 juillet son XVIIe Congrès à l’Université de la Colombie-Britannique.
Au menu, notamment des conférences plénières grand public animées par des spécialistes de différentes branches de cette société qui s’apprête à célébrer son 50e anniversaire.
« C’est un congrès qui a la réputation d’être très ouvert, avec une perspective interdisciplinaire. Une semaine de débats en plusieurs séances avec la participation de chercheurs et experts de divers horizons. « On voulait avoir un bon équilibre entre des chercheurs établis et des jeunes chercheurs débutants. Tout ce beau monde est invité à explorer les pistes pour une redéfinition du concept de la courtoisie qui nous unit tous au sein de la société », indique Isabelle Delage-Béland.
Pour cette spécialiste de la littérature française, ce congrès a une signification particulière. La SILC s’approche de son demi-siècle d’existence. Ce qui justifie le thème de ce congrès. « Il ne nous a pas paru inopportun que le prochain congrès international ait pour thème Redéfinir la courtoisie. Depuis presque un siècle et demi, la courtoisie est l’un des concepts les plus fondamentaux des études en littérature médiévale », explique le comité d’organisation qui se compose également de deux autres universitaires, Patrick Moran et Anne Salamon.
Isabelle Delage-Béland s’attarde sur les principaux événements de ce congrès et notamment les conférences plénières grand public avec la participation des spécialistes : Raúl Álvarez-Moreno (UBC), Isabelle Arseneau (McGill University), Yasmina Foehr-Janssens (Université de Genève), Sharon Kinoshita (UC Santa Cruz), Nathalie Koble (École Normale Supérieure de Paris). Elle évoque les principales thématiques au programme, entre autres, Le cycle des Sept Sages de Rome : histoire des textes et invention romanesque, Dix leçons de littérature médiévale pour penser les relations amoureuses, La fine amour est-elle hétérosexuelle ?,
La courtoisie au féminin : redéfinir le sujet courtois par le genre. À ce propos, à noter la projection vidéo intitulée : Marie in the Margins qui est un hommage à Marie de France, considérée comme étant la plus ancienne auteure connue d’aventures en Angleterre. Cet événement met en lumière aussi les contributions culturelles et créatives des femmes scribes et illustratrices du XIIe siècle.
À noter aussi l’événement autour de l’auteure Christine de Pizan et son œuvre La Cité des dames avec Lori J. Walters (Centre d’études médiévales, Université de Toronto ; professeur émérite, Florida State University), l’ensemble Servir Antico, sous la direction de Catalina Vicens (artiste en résidence, Early Music Vancouver) et la soprano Suzie LeBlanc (directrice artistique et générale d’EMV).
Le congrès sera marqué également par la table ronde autour de la célébration des 50 ans de la SILC.
À ce propos, les organisateurs affirment que le paysage critique a bien changé depuis la fondation de cette société, et les nouvelles perspectives des dernières décennies ont profondément transformé le rapport que nous pouvons avoir à la courtoisie. « Les études de genre et les études queer jettent un éclairage nouveau sur l’hétéronormativité courtoise, tandis que les approches féministes nous aident à mieux cerner la dialectique d’émancipation et d’objectification qui structure l’écriture courtoise », notent-ils.
Une place de choix pour la francophonie
« Étonnamment, la littérature médiévale peut nous donner des leçons très pertinentes concernant ces enjeux modernes. On découvre dans les textes médiévaux les échos d’enjeux qui nous préoccupent de nos jours », précise Isabelle Delage-Béland. Elle évoque les préoccupations actuelles concernant la diversité culturelle et les enjeux de l’inclusion. À signaler que le congrès sera aussi marqué par les rencontres des différentes branches de la SILC notamment en Amérique du Nord et en Europe et par la tenue de l’Assemblée générale de cet organisme international. Et pour joindre l’utile à l’agréable, les échanges intellectuels seront agrémentés par plusieurs visites organisées dans la région de Vancouver. « Après ces années de pandémie où nous avons dû faire notre recherche en isolement, nous avons hâte de vous offrir cette occasion de nous rassembler dans une atmosphère conviviale où nous pourrons développer ou renouer des contacts professionnels et personnels en personne », souligne le comité organisateur.
Abordant la place de la francophonie dans ce congrès bilingue (anglais/francais), Isabelle Delage-Béland qui est aussi membre du comité de direction du Centre de la francophonie de l’UBC, l’un des partenaires principaux de ce congrès, se réjouit du fait qu’une bonne proportion des séances se dérouleront dans la langue de Molière : « On est tellement ravi d’avoir reçu autant de propositions de participation en français. »
Pour plus d’information visiter : https://icls2023.arts.ubc.ca