Depuis juin 2021, les autorités policières de Vancouver ont mis en place une politique « Égalité, diversité et inclusion (EDI) » pour garantir un traitement et des pratiques équitables pour tous et éliminer les préjugés et la discrimination basés sur les traits de caractère de certains groupes spécifiques de la population. Cette initiative du VPD est loin de passer inaperçue puisqu’il y aura une présentation, tel que sollicité par les organisateurs de la conférence annuelle de l’Association internationale des chefs de police à San Diego en Californie du 14 au 17 octobre 2023.
Marc Béliveau
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
On ne peut minimiser l’importance de l’adoption d’une politique EDI pour moderniser les pratiques policières et y apporter des corrections. Le défi est de taille, mais la haute direction du Service de police de Vancouver croit fermement aux mérites de cette approche.
Tout d’abord, il était indispensable de revoir le manuel des pratiques policières, qui comporte des milliers de pages et touche à plusieurs aspects des services policiers du recrutement du personnel jusqu’aux méthodes de menottage des prévenus.
Selon le chef de police adjoint Steve Rai, responsable de ce programme, il juge essentiel de moderniser les pratiques policières. Il croit que le programme EDI offre trois caractéristiques essentielles : soit éliminer les stéréotypes et les préjugés contre des groupes spécifiques, promouvoir l’égalité sous toutes ses formes et harmoniser les pratiques policières de Vancouver avec les pratiques les plus respectueuses à l’échelle internationale.
Est-ce un idéal à atteindre ? « Au contraire, répond Steve Rai, c’est une nécessité et une obligation. Ce programme existe dans la plupart des 500 plus grandes entreprises nord- américaines. Pourquoi ? Afin de mieux répondre aux attentes intergénérationnelles. » Il poursuit en ajoutant : « Les jeunes d’aujourd’hui, âgés de 25 ans, veulent travailler pour des entreprises qui reflètent leurs valeurs, respectent la diversité culturelle et où les chances d’avancement sont égales pour tous ».
« Cela explique pourquoi les entreprises les plus prestigieuses cherchent à recruter les meilleurs et les plus brillants candidats au sein de leur personnel. Et c’est précisément ce que veut aussi le service de police de Vancouver », conclut Steve Rai.
La mise en œuvre de cette politique nécessite la révision des pratiques policières et offre des formations continues à son personnel policier. Cette approche est également soumise à un comité externe pour validation, regroupant des experts universitaires afin d’assurer les meilleurs résultats possibles.
Comment mesurer les résultats ?
Cette responsabilité incombe à Simon Demers, le directeur de la planification et de la recherche. Pour lui, « il y a déjà beaucoup de données importantes à analyser. De plus, il est possible d’avoir recours à des groupes de discussion, de faire appel à des observateurs extérieurs et d’organiser des sondages d’opinion ». Il y a aussi le taux de satisfaction, qui pourrait représenter une baisse du nombre de plaintes ou un taux de satisfaction comparatif au sein d’un groupe spécifique où il y a plusieurs cas de victimisation ».
Un rapport annuel sera également soumis à la Commission de police de Vancouver, qui est composée des membres du public. L’an prochain, il y aura des consultations auprès du public et de divers groupes communautaires. Le soutien du public est essentiel et tout changement dans les pratiques policières est immédiatement mis à la disposition du public.
En somme Steve Rai souligne : « Personne ne doit se sentir menacé par cette initiative. Ce n’est pas empiéter sur les droits des anglophones ou des francophones ou en faveur des droits des autres. C’est une question d’égalité ».
Pendant ce temps, la haute direction du Service de police de Vancouver peaufine sa présentation lors de la conférence annuelle du plus grand rassemblement de policiers au monde. L’un des défis sera d’adapter le message à un large public américain, où les policiers ont souvent une formation militaire et, par conséquent, sont moins familiers avec les politiques multiculturelles qui existent au Canada.