Ils sont plus de 50 000 élèves à fréquenter les programmes de français langue seconde à travers la Colombie-Britannique. Jamais l’engouement pour ces programmes n’aura été aussi élevé. Mais les districts scolaires peinent toujours à recruter des enseignants et surtout à les retenir. C’est le défi de taille qui mobilise les efforts des membres de l’organisme Canadian Parents for French en Colombie-Britannique qui compte plus de dix mille membres et une quarantaine de sections locales.
Hassan Laghcha
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
« Les programmes de français langue seconde sont toujours des plus populaires. La demande demeure très élevée. L’évolution est constante. Mais, l’offre ne suit toujours pas la demande. Malheureusement, il n’y a pas assez de places pour répondre à toutes les demandes d’inscription d’élèves », dit Jason Howe, directeur général du CPF-CB & Yukon. Il relève la cause principale, soit la pénurie d’enseignants qui entrave le développement de ces programmes.
À ce propos, il nous a dressé un premier bilan de l’initiative « Accueil chaleureux » lancée en décembre dernier pour maintenir en poste les enseignants de français langue seconde (FLS) dans les écoles publiques en Colombie-Britannique, avec la participation du gouvernement du Canada et du ministère de l’Éducation de la Colombie-Britannique.
Une initiative novatrice
« On a maintenant une quarantaine d’enseignants qui font partie de ce programme, dit-il. Nos bénévoles, dans différentes communautés, veillent au bon accueil des nouveaux enseignants pour les aider à mieux s’intégrer socialement et culturellement. » Jason Howe précise que ce programme vise notamment les districts scolaires situés à l’extérieur de la région du Bas-Fraser et de la vallée du Fraser, compte tenu des difficultés d’intégration des professeurs de français, langue seconde, qui s’installent dans de petites communautés.
Le directeur général du CPF-CB, Jason Howe explique le déroulement de ce programme qui permet aux hôtes communautaires de faire connaître les nouveaux enseignants à la communauté lors de sorties organisées au cours de l’année scolaire. Cette initiative permet d’établir des liens sociaux et aide les enseignants à apprécier la vie en région. « Le programme met à la disposition de ces enseignants des fonds servant à promouvoir des activités au profit de leurs élèves et des communautés d’accueil sur la culture francophone et la langue française. Ce qui les rend encore plus enthousiastes à mettre en valeur l’enseignement du français au sein de leurs nouvelles communautés d’accueil », ajoute M. Howe. Ce dernier souhaite vivement que ce projet soit repris et obtienne le financement nécessaire pour une deuxième année, en raison des résultats préliminaires des plus encourageants.
L’existence de disparités régionales
La popularité des cours d’immersion en français en Colombie-Britannique varie d’une région à l’autre. Selon Jason Howe, c’est sur l’Île de Vancouver que l’on enregistre le taux le plus élevé d’élèves inscrits aux programmes d’immersion en français. En effet, le taux est de 15% de tous les étudiants inscrits dans les écoles publiques de l’Île. La région du nord-est de la province a le taux le plus faible, avec seulement 7%. À souligner aussi que dans la vallée du Bas-Fraser, qui comprend Vancouver, le taux de participation est inférieur à la moyenne provinciale, qui est près de 9 %.
Rappelons qu’au cours de l’année scolaire 2021–2022, plus de 53 000 élèves étaient inscrits dans un programme d’immersion française en Colombie-Britannique, soit près de 10% des élèves inscrits dans les écoles publiques de la province.
Un autre volet expliquant ces statistiques, ce sont les négociations parfois laborieuses avec les différents districts scolaires, chacun ayant ses priorités. Dans cette perspective, les parents ont un rôle déterminant dans les initiatives visant l’implantation d’un programme d’immersion en langue française. Selon Jason Howe, « il y a au départ la volonté des groupes de parents prêts à se mobiliser pour persuader les dirigeants des districts scolaires d’offrir un programme d’immersion en français.Au CPF, notre mission est d’offrir des ressources et appuyer ces initiatives démontrant aux dirigeants de ces districts l’intérêt et bien-fondé de ces programmes d’immersion dont le développement renforce un atout culturel majeur pour le Canada, soit le bilinguisme. »
Pour plus d’information, consulter le site du CPF : https://bc-yk.cpf.ca/en/