Parlons sport. Après tout, pourquoi pas ? Puisque, que ça vous plaise ou pas, cet été, à moins de désastres majeurs ou de catastrophes cataclysmiques, les activités sportives vont tenir le haut du pavé de l’actualité mondiale. Il ne sera pratiquement question que de cela. Préparez-vous, prenez toutes les précautions nécessaires, approvisionnez-vous en denrées non périssables autant que possible, l’été 2024 sera relevé.
Guerre en Ukraine, guerre à Gaza, guerre entre Biden et Trump ou entre Trudeau et Poilievre, incendies de forêt, sécheresse et que sais-je encore, poussez-vous s’il vous plaît, faites place aux grands événements sportifs de cet été, à savoir, par ordre d’arrivée : l’Euro 2024, le championnat d’Europe de foot tenu en Allemagne (du 14 juin au 14 juillet) ; toujours au foot : la Copa America 2024, coupe à laquelle le Canada participe (du 20 juin au 14 juillet) ; la 111ième édition du Tour de France (du 29 juin au 21 juillet), dure épreuve réservée aux cyclistes et non aux automobilistes; le tournoi de tennis de Wimbledon à Londres (du lundi 1er juillet au dimanche 14 juillet) où les vedettes de cinéma et têtes couronnées s’affichent en toute vanité et, pour couronner le tout, les Jeux olympiques d’été à Paris (du 26 juillet au 11 août). Qui dit mieux ? Sportifs de salon, à vos postes de télé, l’été 2024 va briller dans tous ses éclats. (Avec trois de ces épreuves prenant fin le 14 juillet, les Français ne vont pas apprécier qu’on leur vole la vedette le jour de leur fête nationale. De quoi s’insurger et reprendre la Bastille).
Tout sportif de fauteuil qui se respecte sera aux anges et vivra au paradis ces prochains mois. Aussi embarrassant que cela puisse paraître, je l’admets, j’appartiens à ce monde d’avachis, de gloutons des grands événements sportifs. Comme des millions d’autres gens, je vais rester là cloué devant mon écran et me laisser sombrer dans l’indolence la plus totale. Ce n’est pas tous les étés que l’on me comble à ce point-là. Pas question donc d’aller me faire bronzer sur les plages du bord de mer. Chacun ses priorités. Je me contenterai d’être vautré chez moi tout en admirant ces athlètes à la forme physique exceptionnelle dont la détermination ne peut être remise en question ainsi que leur mental d’acier.
Quelques remarques sur les différentes épreuves qui s’en viennent.
L’Euro 2024 : 24 pays participent à ce championnat. L’Ukraine sera là. Pas la Russie. Le Vatican non plus.
La Copa America : Messi, la perle du football argentin, va-t-il jouer ou préférera-t-il s’abstenir comme il le fit lors de la rencontre entre son équipe de Miami et celle des Whitecaps ? Vancouver l’attendait avec ferveur. J’imagine que le Messi en question aime bien se faire prier.
Le Tour de France : 111ième édition. Ces trois 1 (111ième) à la queue leu leu ressemblent à des coureurs prêts pour le sprint final après avoir creusé l’écart avec le peloton. Fait exceptionnel : cette année, la Grande Boucle ne se terminera pas à Paris sur les Champs-Élysées mais à Nice. How nice.
Le tournoi de Wimbledon. Tradition oblige, c’est écrit noir sur blanc : les joueuses et les joueurs ne peuvent pas choisir leur accoutrement. Ils doivent absolument se vêtir de blanc. En ce qui me concerne c’est blanc bonnet et bonnet blanc.
Finalement, la XXXIIIe olympiade de Paris. Principales questions de ces Jeux : Est-ce que la Seine sera assez saine pour s’y baigner et combien d’athlètes seront pris en flagrant délit de dopage durant les jeux ? Avertissement : aucune médaille ne sera décernée à celle ou celui qui répondra à ces deux questions.
Ce n’est donc pas demain la veille que l’on me verra participer à ces compétitions. Celles-ci, autant l’admettre, peuvent très bien se passer de moi alors qu’il m’est quasiment impossible de me passer d’elles. Une sensation de fébrilité mêlée à un sentiment d’euphorie me gagne déjà avant même le début des épreuves. J’allais dire hostilités mais je me suis retenu car, quand il est question de sport, prétendument, on ne se fait pas la guerre, on ne s’entretue pas; on concourt, on compétitionne (Québec), on s’affronte. Il est question d’adversaire et non d’ennemi. Appréciez la nuance.
Qui plus est : « l’important ce n’est pas de gagner mais de participer » nous a enseigné le baron Pierre de Coubertin peu conscient à l’époque qu’il se mettait le doigt dans l’œil en avançant cette maxime. Tout a basculé le jour où les athlètes sont passés du statut d’amateur à celui de professionnel.
Inutile de le cacher, ces épreuves sportives n’ont qu’un but : faire de l’argent et non du bronze. De vraies mines d’or ces rencontres. Cela ne m’empêchera pas de me reposer sur mes lauriers.