Salmon Arm, une petite ville d’environ 18 000 habitants située aux abords du lac Shuswap, à l’intérieur de la Colombie-Britannique, est une destination prisée par les vacanciers. Plus de 400 kilomètres de rivage abritent une vingtaine de parcs provinciaux et offrent des possibilités illimitées de loisirs nautiques. Mais le secret le mieux gardé serait la communauté francophone, avec certains francophones qui y habitent depuis plus de 20 ans !
Élodie Dorsel –IJL- Réseau.Presse – Journal La Source
Rencontre avec Louise Wallace Richmond, une conseillère municipale francophone
Louise Wallace Richmond, une conseillère municipale à Salmon Arm, est elle-même résidante de la ville depuis plus de 20 ans. Originaire du Québec, elle nous raconte son expérience en tant que francophone dans cette municipalité de la Colombie-Britannique.
« Plus ça va, plus j’en vois, des francophones ! Du Nouveau-Brunswick, du Québec et même de la France. L’école d’immersion a vraiment été un centre de rassemblement pour se trouver et se connaître », exprime-t-elle. Louise participe souvent à des visites avec les classes d’immersion pour montrer aux élèves que la francophonie existe en dehors des cours de grammaire. « Souvent la réaction est – “Quoi, il y a des gens qui parlent français à l’extérieur de l’école ?!” – et ça me fait rire », souligne la conseillère. « Il y a vingt ans, c’était rare d’entendre du français, maintenant c’est un couple de fois par semaine. »
Louise est fière de pouvoir accueillir les officiels et les visiteurs en français. « Quand la GRC est venue en juillet passé ou même quand le groupe musical Le vent du Nord est passé, ils sont toujours surpris que je les présente en français ! Ça aussi m’apporte beaucoup de fierté. » L’intérêt croissant pour la francophonie reflète également une diversité grandissante à Salmon Arm. « Depuis quelques années, il y a vraiment un renouvellement de la diversité de la population avec des événements comme la Fierté gaie et la Journée de la diversité le 27 juin. »
Tranche de vie francophone
Lise Ouimet, francophone, et son mari Wayne Peace, francophile, font partie de ceux qui sont restés. Résidants retraités dans une communauté anglophone, ils continuent de parler français entre eux. « J’ai été enseignante de carrière, j’imagine que c’est de là que vient l’importance et mon dévouement à garder ma langue », affirme Mme Ouimet. Après avoir vécu 29 ans au Yukon, le couple cherchait un climat plus clément. « Dernièrement, je fais du bénévolat à l’école d’immersion où je rencontre d’autres francophones. Je regarde la télévision en français, et tous les matins je lis les nouvelles en français ! »
Ce qui fait plaisir à Lise, c’est de voir comment les jeunes en immersion se rattachent à la langue. « Les adolescents qui travaillent à l’épicerie me reconnaissent et sont toujours très motivés de partager une petite conversation en français avec moi. Je crois que pour eux, c’est intéressant d’appliquer dans la vraie vie ce qu’ils apprennent à l’école. »
Cependant, elle souligne que les occasions de pratiquer le français sont limitées. « Quatre fois par an, il y a des films francophones qui passent au petit cinéma de la ville, mais je n’y vois pas beaucoup de jeunes. Il faudrait trouver une activité qui les intéresse plus. »
Une communauté francophone en croissance
Salmon Arm est une ville dynamique avec un riche patrimoine naturel et une communauté francophone qui grandit. Grâce à des personnalités publiques comme Louise Wallace Richmond et des initiatives communautaires, la francophonie continue de s’épanouir. Les histoires de résidants comme Lise Ouimet montrent l’importance de préserver et de célébrer la langue française, même en milieu minoritaire.
« Et je suis chanceuse d’avoir un mari anglophone d’origine qui a accepté de parler en français avec moi tout au long de ces années ! » s’exclame Lise en guise de conclusion.Avec une population de plus en plus cosmopolite et des initiatives pour célébrer cette pluralité culturelle, Salmon Arm incarne bien sa devise : petite ville aux grandes idées.
