L’initiative « Culture en classe », lancée par l’organisme Canadian Parents for French (CPF) offre aux élèves des écoles d’immersion française de la province des expériences culturelles uniques. Ce projet ambitieux, soutenu par un financement annuel de 226 200 $ en provenance des gouvernements fédéral et provincial, s’étend sur deux ans et vise à renforcer le lien des jeunes avec la langue et la culture françaises au cours d’activités enrichissantes qui vont bien au-delà des salles de classe traditionnelles.
Paul T Tshilolo – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Avec « Culture en classe », CPF souhaite promouvoir le bilinguisme en apportant directement aux élèves des spectacles, des ateliers et des activités culturelles immersives en français. Jason Howe, directeur général de Canadian Parents for French, explique que l’initiative est née d’une volonté d’élargir les horizons éducatifs des élèves en immersion française. « L’idée est de montrer aux élèves que la culture francophone ne se limite pas aux livres et à la classe », affirme M. Howe. « Nous leur donnons une occasion d’interagir avec des artistes et des membres de la communauté francophone pour leur faire découvrir qu’elle existe également autour d’eux. »
Une initiative pour enrichir l’expérience éducative
Le projet vise donc à ouvrir une fenêtre sur le monde francophone en dehors du contexte scolaire, en facilitant l’organisation d’ateliers interactifs dans les écoles. Ces activités, allant de la musique à l’architecture, permettent aux élèves de découvrir divers aspects de la culture tout en les aidant à développer leur maîtrise de la langue française. « Nous travaillons avec les écoles pour identifier les activités qui intéressent les élèves, et avec nos membres bénévoles, nous organisons les visites des artistes », précise le directeur général de CPF.
Un soutien pour les écoles et les artistes
Le financement permet aux écoles de collaborer avec des prestataires culturels francophones et d’organiser des ateliers et spectacles pour les élèves, avec l’appui des bénévoles de CPF répartis dans toute la province. Parmi les artistes engagés dans le projet, Maïa Tarassoff, fondatrice de Petit Architecte, joue un rôle majeur. Elle propose aux élèves des ateliers d’architecture et de design, leur offrant l’occasion de travailler avec des architectes francophones.
« Nous proposons des ateliers d’une demi-journée où les élèves découvrent les bases de l’architecture, comme la création de maquettes », raconte Maïa Tarassoff. « Nous intervenons dans des écoles de Vancouver, Richmond, Whistler, et d’autres régions de la province, avec trois ateliers par semaine. Le mois d’octobre est particulièrement chargé avec notre projet de maquettes pour l’Halloween, et nous avons déjà planifié une quinzaine d’ateliers dans différentes écoles. »
Un projet qui établit des liens entre les élèves et la communauté francophone
Pour Madison Algard, enseignante dans la vallée de Fraser, ce projet est une occasion exceptionnelle. Diplômée d’un programme d’immersion française mais anglophone de naissance, Mme Algard confie que ce projet lui a permis d’entrer en contact avec des francophones et de rapprocher ses élèves à la communauté francophone. « En tant que nouvelle enseignante, je profite de toutes les occasions pour enrichir mon enseignement et offrir à mes élèves une autre vision du français », explique-t-elle. « La plupart de mes élèves n’ont pas de lien direct avec la francophonie, donc ces ateliers sont essentiels pour les exposer à des aspects concrets de la culture francophone. »
Madison Algard s’efforce de montrer à ses élèves que le français est plus qu’une simple langue d’enseignement. Grâce à « Culture en classe », elle a la possibilité de leur faire découvrir des usages divers et créatifs du français.
« Ces ateliers montrent à mes élèves qu’on peut utiliser le français de plusieurs manières, et ils apportent une dimension nouvelle à leur apprentissage », ajoute-t-elle.
Les défis et les possibilités d’une immersion culturelle
Mettre en œuvre un tel projet dans un environnement anglophone comporte certains défis. Organiser des visites culturelles dans de nombreuses écoles réparties dans toute la province demande une planification logistique complexe. De plus, le manque d’interactions fréquentes avec la communauté francophone dans certaines régions pose un autre obstacle. Toutefois, le directeur général de CPF et son équipe restent déterminés à surmonter ces difficultés. « C’est un projet ambitieux, mais nous sommes motivés par le désir d’aider les élèves à découvrir la richesse de la culture francophone », déclare Jason Howe.
Pour les artistes et les enseignants, ce projet représente une grande chance de créer un lien durable entre la langue et la culture. En somme, « Culture en classe » cherche à valoriser le bilinguisme et à encourager les jeunes à s’engager activement dans l’apprentissage du français au moyen d’expériences authentiques et culturelles.