Le mois de novembre souligne le mois de la sensibilisation aux Métis. Le Nelson Museum, Archives & Gallery (NMAG) a marqué l’occasion en incluant, pour la première fois, le mot « Métis » dans une exposition lancée lors de la Journée Louis Riel du 16 novembre. « Truth & Reconciliation » explore l’histoire des populations autochtones et leurs liens avec la région de l’Intérieur de la Colombie-Britannique.
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Selon la Métis Nation BC (MNBC), « les Métis ne sont pas simplement des personnes d’ascendance mixte; ils proviennent de communautés historiques qui ont émergé avant que le Canada ne soit le Canada. Il existait des réseaux de communication distincts qui partaient de l’ouest de l’Ontario et traversaient le pays pour atteindre la Colombie-Britannique. Bien que liés au commerce de la fourrure et aux communautés des Premières Nations, les Métis sont reconnus comme étant distincts et séparés de leurs ancêtres européens et des Premières Nations. »
Louis Riel, dirigeant métis éminent, homme politique et fondateur du Manitoba en 1870, est reconnu pour sa résistance aux politiques du gouvernement canadien et pour son rôle dans la défense des droits et de la culture des Métis.
Le parcours d’un musée vers l’inclusion
Lesley Garlow est originaire des Six Nations, à proximité de la rivière Grand dans le sud-ouest de l’Ontario. La responsable de la décolonisation et de la justice sociale du NMAG, issue des Goyogouins du clan de la Tortue par sa mère et d’ascendance mixte par son père, exprime son soulagement de voir enfin les Métis représentés au sein de l’institution.
Elle explique que, jusqu’à présent, les expositions dépeignaient les Métis comme des « commerçants de la fourrure » ou des « explorateurs », sans souligner leur enracinement historique au sein des communautés. « Pour offrir une représentation fidèle de l’histoire locale, il est essentiel de reconnaître le rôle crucial des Métis dans le façonnement du patrimoine canadien. »
Pour elle, Louis Riel est une icône autochtone. « Les Métis et les Premières Nations sont des peuples différents, mais toujours autochtones du Canada. Ce que Louis Riel a accompli en naviguant habilement entre son identité d’ascendance mixte, les sphères coloniales et celles de la gouvernance autochtone, a fait de lui un leader véritablement dynamique. »
Elle explique que la Journée Louis Riel honore sa mort et celle de sept autres dirigeants autochtones. « En commémorant ces décès, certains d’entre nous, en tant que peuples autochtones, reconnaissons qu’ils étaient prêts à mourir pour défendre leurs droits issus de traités. ‘’C’est un très bon exemple de collaboration entre les Métis et les Premières nations pour affirmer notre souveraineté et l’obligation légale de la Couronne à l’égard des peuples autochtones. »
Mettre fin à la honte
Andrea Legg, membre du MNBC et de la West Kootenay Métis Society, a surmonté la honte générationnelle. « En grandissant, ma grand-mère niait tout lien avec les autochtones. Ce n’est qu’à l’âge adulte, lorsque ma tante a retracé notre lignée, que j’ai pris conscience de mes racines. Aujourd’hui, mes enfants sont fiers de leur héritage, ce qui représente un changement à 360 degrés entre la honte du passé et la fierté que nous ressentons aujourd’hui. »
Selon elle, la nation métisse a donné à ses enfants des possibilités dont ils n’auraient pas bénéficié autrement. Elle souligne des initiatives telles que l’Imagination Library qui distribue chaque mois des livres soigneusement choisis aux enfants jusqu’à l’âge de cinq ans, le matériel culturel offert, pour s’adonner au perlage ou à la gigue, et les fonds octroyés pour des activités parascolaires.
Pour elle, être métisse signifie embrasser un héritage mixte, de résilience. « Les communautés métisses, historiquement connues sous le nom de « peuple des réserves routières », ont souvent vécu sur d’étroites bandes de terres publiques le long des routes, exclues des terres de réserve et incapables de revendiquer des terres ailleurs, une situation impensable. »
Réfléchissant à sa propre expérience, Andrea Legg ajoute : « Cette histoire n’a pas eu d’impact négatif sur moi, j’en suis tellement éloignée. Pour moi, vivre en tant que Métis aujourd’hui est presque un privilège. »
Pour plus d’informations : www.mnbc.ca