Le spectacle de danse Shiva (he)/Shakti (she) explore la dualité du dieu Shiva dans la mythologie hindoue

Présenté au Dance Centre de Vancouver les 6 et 7 décembre 2024 à 20 heures, le spectacle Shiva (he)/Shakti (she) explore la dualité du divin ainsi que l’histoire liée au dieu Shiva dans la mythologie hindoue. Une célébration par la danse de l’équilibre des énergies, masculine et féminine, immobile et fluide, réunies dans une chorégraphie de danse traditionnelle du sud de l’Inde, le Bharata natyam.

Kiruthika Rathanaswami et Malavika Santosh. | Photo de Dance Centre

Pratiques religieuses

Originaire du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, le Bharata natyam est un des nombreux styles de danse classique du pays. Intrinsèquement liée aux pratiques religieuses dans cet État indien, cette danse peut être utilisée comme outil de narration pour représenter les divinités et mythes de l’hindouisme, mais aussi pour apprécier la dextérité des danseurs. « Dansé par les devadasis (femmes dévouant leur vie au service d’une divinité dans un temple hindou, N.D.L.R.) comme une offrande dans les temples du sud de l’Inde, le style fut aboli et puis a connu une nouvelle naissance au début du [vingtième] siècle », explique Jai Govinda, chorégraphe du spectacle Shiva (he)/Shakti (she). Danseur et enseignant de Bharata natyam, Jai Govinda ajoute que ce style est maintenant dansé et enseigné à travers le monde, y compris à Vancouver. Formé aux Grands Ballets Canadiens dans la province de Québec, Jai Govinda a découvert plus tard le Bharata natyam et a consacré son talent et son énergie à partager sa passion pour ce style de danse avec un plus grand public, mais aussi auprès de nouvelles générations de danseurs. Kiruthika Rathanaswami et Malavika Santosh, les deux danseuses qui présentent le spectacle Shiva (he)/Shakti (she) sur scène ont été formées par le maître danseur pendant plus de vingt-cinq ans. « Elles ont toutes deux dansé en tant que solistes et dans plusieurs de mes productions de groupes », précise le chorégraphe. En assurant la relève de danseurs de Bharata natyam, Jai Govinda assure la pérennisation mais aussi la vitalité de ce style de danse traditionnelle, et le rayonnement de cette pratique à l’extérieur de l’Inde.

Dimensions philosophiques et spirituelles

Animé d’un profond intérêt pour les philosophies indiennes, Jai Govinda se lance dans l’apprentissage du Bharata natyam en 1980 à Montréal, tout de suite attiré par les aspects philosophiques et spirituels de cette danse. Pour ce spectacle de danse, le chorégraphe s’inspire de la mythologie entourant le dieu hindou Shiva, représenté sous une forme masculine et associé à l’énergie masculine, mais aussi à Shakti, présentée comme l’énergie féminine de Shiva ou une extériorisation de la féminité de Shiva, ou parfois comme l’essence même d’une énergie féminine. Shiva est une des divinités les plus importantes du panthéon hindou et peut également avoir une place spéciale dans le cœur des danseurs. « Shiva est aussi connu sous le nom de Nataraja, le Seigneur de la Danse », explique Jai Govinda, avant de poursuivre: « L’union et les symboles variés de Shiva Shakti sont à l’essence même de l’advaita, [une] philosophie de l’hindouisme. Le yin, le yang, l’immuable, [le] fluide, le masculin et le féminin unis sous la forme de Ardhanareeshwara. » L’advaita décrite par le danseur et exprimée dans sa chorégraphie est une philosophie originaire de l’Inde prônant l’unité indivisible de l’être, rejetant ainsi le dualisme que peuvent être l’immuable, le fluide, le masculin et le féminin. Suivant cette philosophie, Shiva Shakti est alors « l’ambiguité de la répresentation d’une force suprême, Dieu homme ou femme, avec ou sans forme, avec ou sans nom », souligne le chorégraphe. Sur scène, les mouvements précis et étudiés de Kiruthika Rathanaswami et Malavika Santosh deviennent alors une exploration artistique d’une énergie créatrice liant féminin et masculin, cherchant l’équilibre ultime de ces forces. « Ardhanareeswara est généralement interprété en solo, le danseur montrant à la fois le côté mi-homme et mi-femme. En présentant cette œuvre avec deux danseurs, on crée une nouvelle imagerie qui permet au public de visualiser l’unité des énergies opposées », ajoute Kiruthika Rathanaswami, l’une des danseuses présentant Shiva (he)/Shakti (she) sur scène.

Subjugué par la beauté

Sous la direction de Jai Govinda, chaque mouvement des danseuses reproduit des siècles de traditions artistiques du sud de l’Inde, tout en partageant l’intemporalité des concepts explorés. Extrêmement expressif, le Bharata natyam a la capacité d’émouvoir un large public, même sans connaissance de la mythologie hindoue. C’est d’ailleurs la première chose qui a marqué Jai Govinda, alors habitué au style de danse classique des Ballets Canadiens : « J’ai été subjugué par la beauté et [la] complexité du style de danse. Le langage des mains, les jeux de pieds, les formes géométriques dans l’espace, et son aspect narratif et philosophique.» Le Bharata natyam utilise de nombreux mudras, ou gestes symboliques des mains utilisés dans de nombreuses pratiques spirituelles en Inde, ajoutant une riche symbolique au style de danse, mais aussi des expressions du visage très marquées, faisant de ce style traditionnel un langage corporel pour pouvoir dialoguer avec le divin extrêmement expressif et accessible à tous les spectateurs.

Pour plus d’informations, visiter: www.thedancecentre.ca/event/dvaita-shiva-shakti

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