L’Association des juristes d’expression française de la Colombie-Britannique (AJEFCB) entame un nouveau chapitre avec la nomination de Jean-Philippe Rheault comme directeur général, qui succède à Joel Tremblay après 15 ans à sa direction. Fort de 25 ans d’expérience dans le secteur à but non lucratif, Jean-Philippe Rheault a pris officiellement ses fonctions le 2 décembre 2024, à la veille du 25e anniversaire de l’association en 2025.
Marc Béliveau – IJL. Réseau.Presse – Journal La Source
À l’approche de son 25e anniversaire, l’AJEFCB entend poursuivre ses efforts pour favoriser l’accès à la justice en français en Colombie-Britannique. Selon la présidente du conseil d’administration, Sandra Mandanici, il est important de saluer la contribution importante de M. Tremblay durant son mandat à la tête de l’organisation.
« Au fil des années, souligne-t-elle, l’AJEFCB a acquis la réputation d’un organisme novateur au service des besoins juridiques de la population francophone de la Colombie-Britannique, et nous devons une grande partie de ces succès aux efforts de M. Tremblay. » Parmi les initiatives qui illustrent cette innovation, elle cite notamment « l’application mobile Juri, la création de la trousse de procès simulés “La Cour en cours”, ainsi que la mise en place d’un service de consultations juridiques gratuites destiné aux francophones de la province ».
Prochains défis
En poste depuis le début décembre, le nouveau directeur général, Jean-Philippe Rheault rappelle que « l’organisme poursuivra ses efforts pour améliorer l’accès à la justice en français dans cette province. L’un de ses dossiers prioritaires, dit-il, sera d’établir une collaboration avec le Procureur général afin de réviser la traduction du règlement lié à la Loi sur le divorce, entré en vigueur le 1er décembre. Nous hébergerons bientôt la version française sur notre site une fois la révision terminée. »
Il rappelle aussi que « plusieurs des membres de l’AJEFCB sont disponibles pour des consultations gratuites en français dans des cas de séparation et de divorce dans la province ». Il mentionne également d’autres dossiers: « Poursuivre nos ateliers de terminologie juridique en français et collaborer à nouveau avec des organismes comme Réseau-Femmes, Inform’Elles et la Société de développement économique de la Colombie-Britannique (SDECB) ».
Un engagement envers la francophonie
La passion de Jean-Philippe Rheault pour le rayonnement de la francophonie et la protection de ses droits s’inscrit pratiquement dans une tradition familiale. Son grand-père n’était autre que Marcel Trudel, historien célèbre et auteur d’une cinquantaine d’ouvrages sur la Nouvelle-France.
Professeur aux universités Laval et d’Ottawa, Marcel Trudel a formé toute une génération de jeunes historiens de son époque. Son œuvre maîtresse demeure « L’Histoire de la Nouvelle-France », publiée en plusieurs tomes. Il s’est particulièrement distingué par ses écrits sur les deux siècles d’esclavage au Canada français, ainsi que sur l’influence de la Conquête sur la société canadienne-française.
L’influence de son grand-père, reconnu comme l’un des maîtres éminents de l’historiographie contemporaine du Québec, a sans doute éveillé chez ses petits-enfants une profonde fierté et une conscience aigüe du respect de leurs droits.
En Colombie-Britannique, Jean-Philippe Rheault a activement collaboré avec le Conseil jeunesse francophone de la C.-B. : il a été entraîneur d’improvisation à l’école André Piolat et s’est engagé comme bénévole lors de la soirée finale de « Pacifique en chanson ». Il a œuvré également dans le secteur associatif, travaillant successivement avec les associations de chiropraticiens et de traducteurs et interprètes de la C.-B.
Il affirme avoir toujours eu à cœur « les intérêts des francophones, ne manquant jamais une occasion d’interpeller le Commissaire aux langues officielles lorsque les droits des francophones sont bafoués. Que ce soit aux douanes de Surrey et White Rock ou même dans un comptoir de Postes Canada de la région métropolitaine, il se fait le défenseur d’un service public respectueux de la langue française ».
Soirée du 25e anniversaire
Le 5 février 2025, l’AJEFCB prévoit célébrer 25 ans d’accès à la justice en français en Colombie-Britannique. Des invités de marque sont attendus, notamment le juge en chef de la Cour suprême du Canada, Richard Wagner, le juge en chef de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, Léonard Marchand, et une juge de la Cour d’appel du Québec, Lori-Renée Weitzman. Un récital du pianiste virtuose canadien Jean-Philippe Sylvestre suivra, en prélude d’un souper offert par l’AJEFCB.
Pour rappel, l’Association des juristes d’expression française de la Colombie-Britannique regroupe 80 membres, incluant avocats, notaires, interprètes, paras juridiques et juges.
Pour plus d’information : https://ajefcb.ca/