Les causeries arc-en-ciel : un espace inclusif pour les francophones queer de l’Ouest canadien

Depuis un an, un rendez-vous mensuel apporte un vent de fraîcheur et d’inclusion à la communauté francophone de Vancouver. Organisé par le Centre culturel francophone de Vancouver et Francoqueer, les causeries arc-en-ciel visent à offrir un espace serein et accueillant pour les francophones et francophiles queer ainsi que leurs alliés.

Image des participants aux causeries arc-en-ciel a la bibliothèque du centre culturel francophone de la Colombie-Britannique. | Crédit : Francoqueer

Paul T Tshilolo – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Amélia Simard, agente de développement communautaire et fondatrice des causeries arc-en-ciel, explique l’origine de cette initiative : « J’ai commencé ces rencontres parce que j’ai remarqué qu’il n’y avait pas d’espace sécuritaire garanti pour les personnes francophones et queer dans la communauté. Être francophone et queer, c’est appartenir à une double minorité dans l’Ouest canadien. » La première session a eu lieu le 21 novembre 2023, et depuis, le groupe n’a cessé de croître.

Une initiative pour combler un vide

Initialement organisées de manière bimensuelle, les rencontres sont devenues mensuelles en raison de leur succès et de la demande croissante. Elles se tiennent maintenant en mode hybride, offrant la possibilité de participer en présentiel ou en ligne, ce qui attire des participants de plusieurs provinces, dont l’Alberta, où Francoqueer a été fondé.

Un espace d’écoute et de soutien

Chaque session réunit en moyenne quatre à six participants. Ces rencontres ne se limitent pas à des discussions informelles, mais s’inscrivent dans une démarche plus large d’inclusion et de soutien. Les causeries arc-en-ciel permettent aux membres de la communauté de partager leurs expériences, de s’écouter mutuellement et de se sentir compris.

Nathalie Astruc, participante aux causeries | Crédit : Nathalie Astruc

Une participante régulière, Nathalie Astruc,  raconte son expérience : « J’ai connu les causeries en ligne par une publication sur Facebook. J’étais curieuse de découvrir de quoi il s’agissait. La première fois, c’était sur Zoom avec des membres de la communauté. Pour moi, c’était très important, car je ne m’étais pas encore dévoilée officiellement. Ça m’a permis de rencontrer des gens ayant vécu des expériences similaires. »

En plus de favoriser des liens sociaux, ces rencontres offrent un espace d’éducation et de sensibilisation. Nathalie ajoute : « J’ai pu comprendre les perspectives d’autres membres de la communauté qui n’ont pas les mêmes lettres que moi dans l’acronyme LGBTQIA+. Ça m’a aidée à mieux comprendre leurs réalités. »

Un impact au-delà des discussions

Les causeries arc-en-ciel jouent également un rôle essentiel dans la création d’un sentiment d’appartenance pour les nouveaux arrivants. Amélia explique : « Ces discussions montrent qu’il existe un espace sûr et inclusif pour eux au sein de la communauté francophone, ce qui aide à maintenir une certaine rétention des contributeurs. Ça montre aussi aux alliés que la communauté francophone est pour tout le monde. »

Pour Nathalie, l’impact est très personnel : « Avant les causeries, je n’avais aucun membre de la communauté queer dans mon entourage. Ces rencontres m’ont aidée à trouver des amis, une communauté et des perspectives différentes. Elles m’ont aussi donné confiance pour me dévoiler professionnellement. »

Des ambitions pour l’avenir

Après une première année couronnée de succès, les organisateurs souhaitent aller plus loin. Amélia rêve d’élargir la portée des causeries : « Nous espérons avoir plus de participants réguliers, ce qui nous permettrait d’organiser des sorties, même pendant l’été, et d’élaborer des activités plus variées. »

Nathalie, quant à elle, souligne le besoin de plus de communication pour attirer davantage de participants et renforcer la visibilité de l’initiative auprès des partenaires.

Un modèle pour l’inclusion

Les causeries arc-en-ciel illustrent comment des initiatives locales peuvent avoir un impact profond sur des communautés souvent marginalisées. En créant un espace inclusif et bienveillant, elles participent à faire de la francophonie de l’Ouest canadien un exemple d’ouverture et d’acceptation.

Alors que la prochaine rencontre approche, le groupe continue de tisser des liens et d’élargir ses horizons, montrant ainsi que l’inclusion est non seulement possible, mais essentielle pour une communauté francophone dynamique et unie.

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