A l’aube de sa vie, Samantha Andrews a pourtant flirté avec son crépuscule. A seulement cinq ans, la jeune fille développe une forme très rare de cancer. Face à la lourdeur de la situation, l’enfant trouve rapidement refuge dans la légèreté des sons. Grâce à la chanson, Samantha s’évade et échappe un instant aux différentes hypothèses. Donner le « la » au milieu des « si » lui aura beaucoup servi. Aujourd’hui totalement guérie, la jeune femme de vingt-trois ans n’a cependant pas fini son combat avec une maladie qui fera à jamais partie intégrante de son existence. Devenue chanteuse, elle organise le 13 juillet, au Newtown Cultural Centre de Surrey, la deuxième édition de Talents for a Cure, un spectacle musical dont les dons seront reversés à la Société canadienne du cancer. L’occasion pour Samantha de nous en dire en plus et de revenir sur l’importance de la musique dans de tels contextes.
La Source : Même si vous étiez très jeune lorsque vous avez été diagnostiquée d’une leucémie aigüe, pensez-vous que cette période difficile vous apporte aujourd’hui un regard différent sur la vie ?
Samantha Andrews : Oui, j’envisage la vie sous un autre angle par rapport à la majorité des gens. Lorsque j’étais à l’hôpital ou au cancer camp, les gens autour de moi m’ont beaucoup aidé. Bien sûr, ils montraient de la compassion, mais ne me percevaient pas au quotidien comme une enfant malade. Je me sentais à l’aise et j’allais même jusqu’à oublier ma maladie. C’était très important car j’ai souffert de ce cancer durant presque trois ans, en étant constamment dans un milieu médical. Aujourd’hui, je vis chaque jour comme le dernier et j’apprécie les moments simples de la vie comme une promenade sur la plage.
L.S. : Il est intéressant de noter que votre évènement à venir, Talents for a Cure, crée une relation entre la musique et le cancer. Au-delà du spectacle, croyez-vous aux pouvoirs de la musicothérapie ?
S.A. : Absolument ! La musique m’a permis de me sentir beaucoup mieux et positive lorsque j’étais malade. Au cancer camp, on nous faisait parfois chanter avec les autres enfants et je trouvais cela très agréable. C’est devenu rapidement un réflexe chez moi de m’exprimer de cette façon pour expulser mes émotions. Même les chansons tristes ont un effet bénéfique. Que ce soit sur le plan mental ou physique, la musique est une très bonne chose en pareilles circonstances.
L.S. : Comment vous est venue l’idée de créer Talents for a Cure et comment avez-vous procédé ?
S.A. : Lorsque j’étais au lycée, j’avais déjà pris l’initiative d’organiser un petit évènement pour lever des fonds en faveur du cancer. J’avais chanté pour l’occasion, mais je n’avais réussi à collecter qu’une centaine de dollars. L’an dernier, après un concert, je suis allée manger dans un fast-food avec ma collègue également chanteuse. Je lui ai parlé de cette expérience passée et nous avons décidé de retenter le coup. Trois mois après, ce fut la première édition de Talents for a Cure où nous avons pu récolter plusieurs centaines de dollars en faveur de la Société canadienne du cancer. J’ai monté le projet rapidement avec l’aide de quelques personnes et de partenaires locaux. Cette année, j’ai gagné en expérience et j’espère améliorer le résultat.
L.S. : En tant que lecteur, pourquoi devrais-je assister à ce spectacle ?
S.A. : De nombreux artistes renommés de Colombie-Britannique ont accepté de venir gratuitement pour nous soutenir. Certains d’entre eux ont même assuré des prestations durant les Jeux Olympiques d’hiver. Il y aura de la chanson et des danses. Je peux notamment parler de Tommy Alto, dont la voix l’a rendu célèbre en raison de sa proximité avec celle de Johnny Cash. Adam Olguy sera aussi présent et reprendra le répertoire de Frank Sinatra. J’espère donc que les gens répondront présents car il s’agit d’une bonne cause.
Talents for a Cure
le 13 juillet de 18:30 à 22:00
Newton Cultural Centre, Surrey (King George et 72ème Avenue)
12$ pour les étudiants et les séniors 15$ pour les adultes, restauration sur place possible
Plus d’informations:
604-619-0236
Talents.for.a.cure@gmail.com