Les trois expositions d’art contemporain les plus importantes de l’année se tiendront à la galerie d’art de Surrey jusqu’au 16 décembre prochain.
Selon Jordan Strom, curateur de l’exposition de la galerie municipale, leur thème commun est la traduction : « Les expositions ont comme thème le langage, l’identité culturelle, l’authenticité. Nous les avons fait venir à Surrey parce que la galerie d’art doit maintenir une relation avec les citoyens, et refléter les différentes langues, origines et cultures qui donnent à Surrey sa dynamique passionnante. »
On parle ici d’un art contemporain innovatif, qui ne fait pas peur aux non-initiés. L’équipe de la galerie d’art compte aussi une responsable des programmes éducatifs, Mme Ingrid Colt. Elle s’occupe de la programmation scolaire, des tables rondes avec les artistes, des discussions publiques. Pour les expositions actuelles, il y a des panneaux explicatifs dès l’entrée, des visites guidées : « L’accessibilité aux amateurs d’art traditionnel, se réalise par notre habilité à encadrer et présenter une exposition, d’une manière accessible par tous. Notre rôle est aussi de familiariser le public avec cette forme artistique qu’est l’art contemporain. D’où les visites et les textes écrits et mis en ligne (www.surrey.ca/arts), les discussions, les journées pour la famille, etc.»
Dans le couloir menant à l’entrée, on remarque un cadre de fenêtre, placé contre le mur, transformé en haut-parleur. Il s’agit de l’exposition amusante, enjouée, de l’artiste Dipna Horra, originaire d’Ottawa, de culture indo-canadienne et de langue pundjabi, comme la majorité des Indo-Canadiens de Surrey. Elle a cherché et trouvé des éléments architecturaux, comme ce cadre, pour nous parler de Dhunia, que l’on peut traduire par “Terre, Monde”. Et le texte qui paraît sur un écran est un récit religieux : la quête de la richesse matérielle par la Déesse Parvati.
La salle suivante est dédiée à l’idée même de la traduction, dans une ville ou des milliers de personnes ont quitté une autre culture et une autre langue. Finding Correspondences, œuvre de six artistes multiculturels, est tout aussi amusante qu’intéressante.
Le clou des expositions et le plus fascinant, nous est commenté par l’artiste lui-même. Brendan Fernandes, d’origine indienne – mais dont la langue (gujurati) et la culture de ses racines (kenyane) sont différentes de celles des Indo-Canadiens de Surrey – l’a appelé Disscontinent.
Il s’agit principalement de deux immenses écrans, recouverts d’expressions, de mots : l’œuvre murale Voo Doo You Doo Speak est une installation vidéo qui entoure les visiteurs de poésie abstruse, en différentes langues. L’œuvre murale principale, Current Location est un immense panneau très impressionnant, en noir et blanc, entouré de sculptures en paille tressée et bois noir qui projettent des messages incompréhensibles…. Il s’agit d’illustrer les discontinuités d’identité culturelle, de langues.
« Est-ce un processus de perte? Est-ce une menace d’acculturation? » demande M. Fernandes, en train d’installer son exposition. « Ou est-ce que la vie, donc l’art, ne serait pas un perpétuel devenir? » Renseignements : 604.501-5566. La galerie d’art se trouve au 13750 de la 88ème avenue à Surrey.