Il n’est jamais trop tard pour célébrer le Nouvel An. Surtout lorsqu’on appartient à la communauté juive qui fêtera, le 29 septembre prochain, la 5772ème année du calendrier hébraïque.
Loin des boîtes de nuit et des bouteilles de champagne de la Saint-Sylvestre, Rosh Hashanah est avant tout une fête solennelle qui représente à la fois le passage vers une nouvelle année et le jour du couronnement de dieu comme roi de l’univers.
Selon la tradition juive, de grands événements se sont produits à Rosh Hashanah : la création du monde, la naissance des patriarches Abraham, Isaac, Jacob, les destructions du Temple, la conception d’enfants issus de femmes stériles, la libération de Joseph des prisons égyptiennes, la fin du travail forcé des Hébreux sous le joug des Egyptiens.
Qu’est-ce que Rosh Hashanah ?
L’événement en lui-même se déroule en deux jours dits jours de pénitence pendant lesquels un des rites les plus importants est celui de la sonnerie du « Chofar ». Cette corne de bélier que l’on peut entendre tôt le matin, en souvenir du jour où Abraham sacrifia un animal à la place de son fils Isaac.
Afin d’essayer de mieux comprendre cette célébration, La Source a contacté Mijael Lacher, le directeur du programme des jeunes et des jeunes adultes à la Congrégation Beth Israël de Vancouver.
Pour lui, Rosh Hashanah est tout d’abord le moment idéal pour faire le bilan de ce qui a été effectué tout au long de l’année. C’est également l’opportunité de remercier sa famille, ses amis, ses voisins et tous les membres de sa communauté et de demander pardon à nos proches pour nos erreurs. C’est enfin la période adéquate pour se projeter vers la nouvelle année en se fixant des objectifs à atteindre.
Par exemple, l’un des objectifs de Mijael pour cette nouvelle année, est d’organiser un service religieux et d’éducation à destination des adolescents de sa congrégation. Ceci dans le but de transmettre aux plus jeunes l’essence de la fête du Nouvel An juif qui a une portée bien particulière dans le calendrier hébraïque.
Une célébration qui s’inscrit dans une continuité
En effet, Rosh Hashanah est célébrée dix jours avant Yom Kippour : le jour du Grand Pardon. Ainsi, les festivités du Nouvel An marquent le début du jugement de Jéhovah. Jugement qui sera rendu le jour de Yom Kippour. Pendant les dix journées (appelées “Yamim Noraim”) qui séparent les deux fêtes, chaque membre de la communauté juive est invité à méditer sur sa vie spirituelle en observant des journées de jeûnes et en lisant des passages des textes sacrés.
Mais que les plus gourmands se rassurent ! Au-delà de ces rites purement religieux, Rosh Hashanah, c’est également des retrouvailles autour d’un festin dont chaque met cache une bénédiction. Au cours de ce repas appelé “Séder” qui marque véritablement le début des festivités, on sert habituellement des aliments qui font allusion à l’accession à la liberté après les siècles d’esclavage en Egypte. Lors de ce riche diner, il est parfois de coutume de servir des dattes qui sont syno-nymes d’un nouveau cycle et de nouveaux défis à relever en famille. La famille et la communauté étant les nœuds gordiens de Rosh Hashanah.
C’est ainsi que lorsque nous avons demandé à Mijael, qui est arrivé à Vancouver il y a un an, quel était son souhait le plus cher pour cette nouvelle année, il nous a répondu : « j’espère surtout pouvoir fêter cette nouvelle année entouré d’amis et de ma nouvelle famille canadienne. » Un vœu qui, nous l’espérons, se réalisera pour tous les membres de la communauté juive à Vancouver et dans le monde, auxquels nous souhaitons une Shana Tova Umetuka ! (Bonne et heureuse année).