Un vol de nuit en songe

Vancouver skyline

Photo by Gord McKenna, Flickr

Cela ne fait qu’un mois depuis mon arrivée à Vancouver. Un endroit spécial, et je suis bien placé pour le savoir : j’ai fait le tour du monde.

Je suis né en Israël de parents argentins, qui ont déménagé à Buenos Aires lorsque je n’avais que cinq ans. J’ai travaillé six mois en Colombie, je suis monté petit à petit vers le nord jusqu’à la côte est américaine avant de me retrouver entouré de montagnes. Tout est bien différent ici, sur cette merveilleuse terre de Vancouver.

Selon ce que j’ai compris en Amérique du Sud, on y perçoit l’Amérique du Nord comme un continent insensé et barbare, spécifiquement surtout (sinon exclusivement) les États-Unis. C’est sans surprise que, en y grandissant et en y vivant, ma famille et moi avions toujours regardé vers l’Europe ; le style européen, leur éducation, leur raffinement, et enfin leur culture. Pour une raison ou une autre, nous rêvions de la France.

Je suppose que le Canada s’est trouvé inclu dans cette notion de « barbarisme nord-américain ». C’est certainement à cause de son caractère de grande muette qui fait que les Sud-Américains ne savaient pas grand-chose du pays de l’Érable. Cela me semble aujour’hui injuste. En réalisant que je venais à Vancouver, j’ai senti que je m’apprêtais à vivre une expérience unique. Je ne m’étais jamais imaginé que le Canada, de tous les pays du monde, se trouverait sur mon itinéraire de vie. Je savais en fait très peu de choses sur ce pays et de sa qualité de vie très élevée en comparaison à son géant voisin si bruyant et si chaotique.

Alors me voici, dans cette merveilleuse ville de la Côte Ouest entourée de montagnes, avec sa verdure flamboyante, ses nuages, sa pluie, la mer, une grande variété de gens… et bien sûr le hockey! Je n’ai pas voulu arriver en ignorant tout de mon nouveau pays, j’ai donc entrepris des recherches sur Internet. En tapant ‘Vancouver’ sur Google, mon écran se remplissait de superlatifs. Qui l’eut dit ? Et une fois sur place je me suis rendu compte de la justesse du jugement de Google.

Il y a cependant quelques lacunes dans les informations de Google. Par exemple, lorsque tu veux traverser la rue à Vancouver, les automobilistes s’arrêtent en douceur et te sourient. Ou alors, lorsque tu te perds, il semble y avoir toujours quelqu’un prêt à t’aider pour t’orienter. L’accueil est partout le même à Vancouver. Les gens me semblent gentils. Très gentils même. C’est un bon changement. Est-ce que c’est trop demander? Pas ici, semblerait-il.

J’ai passé les deux premières semaines dans une famille fabuleuse. Ils m’ont accueilli chaleureusement, je me suis senti tout à fait chez moi. Lors d’un dîner, j’ai demandé s’il y avait quelque chose de négatif à propos de Vancouver, parce qu’il n’est pas possible qu’une ville soit aussi parfaite!
Là on s’est mis à se plaindre des transports en commun et des émeutes… au fond nous avons passé le reste de la soirée à en parler. C’était les deux seuls problèmes principaux qui semblaient leur venir à l’esprit.

Je pensais, malgré moi : c’est incroyable. J’habite dans une ville animée d’un sens éthique fort et qui aspire à une société plus juste. J’en étais fasciné. Non seulement les Vancouvérois sont conscients de leur réalité mais en plus ils cherchent à l’améliorer. C’est bien élèmentaire non? Bien entendu, mais ce n’est pas toujours le cas ailleurs.

Trente jours après mon arrivée, alors que je commence à connaître la ville, à respirer son air frais, à manger beaucoup de saumons, à apprendre l’anglais du Canada (les toilettes, mais non pas ‘les cabinets’), à observer le comportement des gens… Après ces trente jours, je suis plus que passionné par l’idée de vivre ici. Il me semble que Vancouver a beaucoup à m’offrir.

Qu’on aime les sports, les évènements culturels, la nature, le ski, la randonnée ou la tournée des bistros, cette ville comblera vos désirs. Oui, j’ai bien dit vos désirs. Parce que la sensation de se trouver ici est si profonde, si fantastique, qu’on aura l’impression de faire ce que j’appelle un ‘vol de nuit en songe’.

Bon. La prochaine fois que l’on écrit ‘Vancouver’ sur Google, j’estime qu’il devrait apparaître le mot ‘paradis’.