On entend souvent dire que Vancouver est une ville « sans culture »… Sans culture historique peut-être… Mais avec un grand sens du « mélange social » ! Dès mon arrivée, je fus frappé par la grande considération des Canadiens envers autrui, effaçant les barrières sociales, culturelles et ethniques.
Il n’y a qu’à se rendre au centre-ville de Vancouver pour constater la diversité humaine et celle des catégories sociales qui se mélangent. Marchez 50 mètres sur Granville Street, il y a de fortes chances qu’en un coup d’œil et avec un peu d’imagination vous voyiez un petit bout de Paris, New Delhi, Shanghai, Beyrouth, Tokyo, Mexico et Milan tant les visages comme les restaurants sont variés ici. Alors mettez votre assiette sur le dos, direction Downtown et faites le tour du monde !
J’ai eu la chance de résider deux mois dans le quartier de Chinatown, ce qui a largement inspiré ma vision des choses sur Vancouver…ce quartier est d’ailleurs pour moi une sorte de « berceau » de la mixité sociale. Moi, venant de France, j’allais habiter en colocation avec un Coréen, une Taïwanaise et un Tchèque dans le quartier chinois de Vancouver! D’ailleurs, il n’y a qu’à voir ce district pour constater là encore, la façon dont les populations se mêlent : au pied du métro Stadium-Chinatown, plusieurs cafés et restaurants canadiens, italiens ou japonais se côtoient et on peut y voir des hommes d’affaires assis en terrasse discutant avec des ouvriers, des marchands de légumes asiatiques vendant leurs produits à une clientèle étudiante venant de différents horizons et d’autres jeunes s’initiant à des danses hip-hop sur Keefer Place!
Le supermarché T&T, proposant des produits de spécialité asiatique en majorité, est aussi l’un des symboles de la grande distribution. En y entrant, on peut découvrir un véritable supermarché où là encore, toutes les cultures se retrouvent : jeunes, couples, retraités, canadiens, asiatiques ou européens y viennent pour acheter leurs produits asiatiques préférés. La pâtisserie de cette grande surface est aussi variée qu’en ville : des spécialités canadiennes, chinoises, françaises, philippines ou encore portugaises ornent les vitrines!
Autre constat : que vous soyez gérant d’entreprise, directeur, chef d’équipe ou travailleur à l’usine, tout le monde vous considère avant tout comme un humain ici. Peu importe votre étiquette sociale, vous êtes un individu comme tout le monde. Quelques jours seulement après mon arrivée, mon amie et moi étions installés dans un pub du centre-ville et à la table voisine, deux personnes d’une cinquantaine d’années discutaient autour d’une bière. La conversation s’est faite naturellement malgré la différence d’âge, et nous avons découvert que l’un des deux travaillait à un poste haut placé pour le gouvernement, l’autre était ouvrier. J’ai moi-même eu une bonne expérience d’intégration quand j’ai commencé mon travail de commercial sédentaire dans une grosse entreprise : le directeur en personne m’a tout de suite mis à l’aise pour privilégier une relation plus amicale.
En discutant avec les différents employés de cette même entreprise, je constatais là encore l’ouverture d’esprit dont jouit cette agglomération. Ceux qui occupaient par exemple des postes en ressources humaines avaient tous des antécédents différents: l’un était précédemment steward, l’autre paysagiste alors que le troisième avait forgé son expérience dans les cuisines anglaises… Autant dire qu’ici, là d’où on vient compte moins que là où on va.
Chacun a sa chance, alors profitez-en ! Là où les barrières sociales créent des tensions, à Vancouver, elles disparaissent pour laisser place à une mixité qui fait tout son charme.