Ce n’est pas que l’on ne s’y attendait pas, mais Justin Trudeau devrait remporter haut la main la course au leadership qui tire à sa fin au Parti libéral du Canada. Seul un miracle permettrait à l’un ou l’autre des sept autres candidats de stopper le rouleau compresseur qu’est le député de Papineau dans cette course. En fait, on pourrait en avoir le premier signe concret dans quelques jours.
En effet, c’est le 3 mars que prend fin la vraie course dans toute campagne au leadership, c’est-à-dire la course aux membres. D’ailleurs, la campagne de Trudeau ne cesse d’encourager les personnes à s’inscrire pour pouvoir voter. Car, comme j’en ai déjà fait état, cette campagne a de bien particulier qu’elle permet à quiconque de voter sans devoir être membre du parti. Il s’agit de tout simplement s’inscrire comme simple sympathisant. Et c’est gratuit.
Cette façon de faire donne un avantage considérable à Justin Trudeau qui, selon moi, est celui qui attire le plus la curiosité d’un grand nombre de personnes et de nombreux jeunes. Et comme ces derniers n’ont pas l’habitude de devenir membres de formations politiques, devenir sympathisant est un peu comme signer une pétition; cela n’engage pas à grand chose.
Et si on se fie au nombre de personnes que Justin Trudeau attire à ses évènements publics, il ne devrait pas avoir eu énormément de difficulté à faire le plein de sympathisants. Un autre signe de l’attention dont il est l’objet est le nombre de personnes qui le suivent sur le réseau social Twitter. Avec près de 189 000, il est loin, très loin devant son plus proche adversaire, le député Marc Garneau qui est suivi par près de 12 000 personnes.
Mais attention, cela n’est pas une garantie de succès. Tout cela ne vaut rien si ces personnes ne votent pas pour vous. À compter de la semaine prochaine, sa campagne mettra toutes ses énergies à assurer une victoire dès le premier décompte. Cela n’est pas évident compte tenu du système préférentiel en place qui donne 100 points à chacune des 308 circonscriptions du pays. Le pourcentage de votes obtenu par chaque candidat correspond à son nombre de points. C’est donc dire qu’il a besoin de 15 401 points pour gagner. Pour y arriver au premier tour, il devra avoir fait bonne figure dans un grand nombre de circonscriptions. Selon moi, il est le seul capable d’y arriver compte tenu du fait qu’il a de toute évidence les plus grands moyens autant financiers qu’organisationnels.
Une fois chef, il peut aussi s’attendre à un accueil particulier de la part des conservateurs et des néo-démocrates. Les premiers sont passés maitres dans l’art de définir leurs opposants dans l’opinion publique. Ils ont de grands moyens financiers pour ce faire. Je ne m’attends à rien de différent cette fois.
Son avantage c’est que contrairement aux deux derniers chefs de la formation, on lui donnera au moins deux élections pour atteindre l’objectif de former un gouvernement avant de lui montrer la porte.