La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons au mouvement scout francophone dans la province.
En 2015, les scouts francophones de la C.-B. fêteront leurs 60 ans d’existence. Mais avant cela, les trois groupes actifs d’ici se préparent avec joie à participer cet été au Moot, le plus grand rassemblement international du mouvement scout qui pour la première fois se tiendra au Canada du 8 au 18 août. Un évènement chargé de symbolique que ne pouvait manquer l’une des plus vieilles institutions francophones sur la Côte du Pacifique.
Avec près de 120 membres répartis en trois groupes au sein de la province, les scouts francophones de Colombie-Britannique représentent un des piliers de la communauté francophone. Fondé en 1955 à Maillardville, le mouvement a joué un rôle important dans le combat identitaire à une époque où l’existence et la survie du français semblait être beaucoup moins encore un acquis.
«Le mouvement est né à la même période que celle de la bataille pour l’école en français, rappelle Lorraine Fortin, coordinatrice des scouts francophones de Colombie-Britannique. Les trois groupes qui se sont créés dans la province se sont très vite soudés et le mouvement scout est devenu un facteur de consolidation de la communauté francophone.»
Une singularité canadienne
L’essor du scoutisme en français en Colombie-Britannique s’explique par une forte présence francophone à ses débuts mais aussi parce que le Canada bénéficie d’un statut particulier au sein de l’Organisation mondiale du mouvement scout. C’est en effet le seul pays à compter deux organisations distinctes et reconnues, une anglophone et l’autre francophone. Une particularité qui permet à la Fédération francophone des scouts du Canada de fonctionner de manière indépendante et en français uniquement.
C’est une institution qui fonctionne selon ses propres codes, ce qui ne l’empêche pas de participer à des évènements internationaux majeurs comme le MOOT.
Plusieurs membres issus des trois groupes de Colombie-Britannique basés à Maillardville, Victoria et Kamloops se rendront cet été à Gatineau au Québec pour participer au plus grand rassemblement scout mondial. «Ce genre d’évènement est important pour les communautés scoutes en milieu minoritaire car c’est une véritable ouverture sur le monde pour les jeunes qui y participent et qui peuvent à leur retour partager leur expérience avec les autres», explique Danielle Salles, membre du comité de gestion du groupe de Maillardville.
Défi d’ouverture en milieu minoritaire
Vivre le scoutisme en français en milieu minoritaire est un défi quotidien que relève la petite communauté que forment les scouts francophones en Colombie-Britannique. «Nous en sommes aujourd’hui à la troisième génération de scouts francophones à Maillardville,» se félicite Danielle Salles. Mais de plus en plus, l’organisation se tourne vers les nouveaux arrivants qui choisissent d’investir dans le français.
«Nous voyons aussi de plus en plus de jeunes pour qui le français n’est seulement que la troisième langue rejoindre les rangs des scouts francophones», note Danielle.
Pour Ben Johnston, le scoutisme est une affaire de famille. Son grand-père a fondé le mouvement des scouts francophones à Maillardville en 1955. Entré dans l’organisation à l’âge de sept ans, aujourd’hui c’est l’instructeur en chef pour les scouts francophones de la province.
«Le scoutisme m’a permis de pratiquer mon français, sans le scoutisme, j’aurais peut-être perdu ma langue», résume ce francophone passionné.