Le temps n’a pas d’emprise sur certaines personnes. C’est le cas de Marielle Phaneuf Demorest, 81 ans et de l’énergie à revendre. Confortablement installée sur sa balançoire, la Présidente de l’association francophone de Richmond parle en détail d’une structure qu’elle a créé en 2000 avec l’aide de quelques-uns de ses amis. « Nous avions l’habitude de nous réunir autour d’un café. Comme nous étions tous francophones, nous avons pensé à créer une association pour nous représenter. » Le début d’une aventure et la naissance d’une organisation dont l’adresse postale se trouve encore aujourd’hui au 8680 Francis Road, au domicile de Marielle Phaneuf Demorest, non loin de la fameuse balançoire.
Des moyens limités
Comme le confie celle qui s’occupait naguère des sondages pour Radio Canada, le problème de l’association réside dans ses fonds : « Nous dépendons des cotisations fixées entre 10 et 15 dollars et n’avons pas beaucoup d’argent. »
Sans site internet et avec une cinquantaine de membres, la petite structure souffre en effet de la comparaison faite avec celles présentes à Vancouver. « Beaucoup de choses s’y passent et les gens de Richmond préfèrent volontiers se rendre là-bas pour assister aux évènements. » Vancouver 1 – Richmond 0.
Pas pour autant la fin du match. Située non loin de l’aéroport et de ses employés bilingues, Richmond présente tout de même l’avantage de pouvoir compter sur la présence d’écoles francophones et d’immersion. Un bassin de population qui pourrait potentiellement constituer une cible pour l’association ou permettre de développer des partenariats. « C’est une possibilité mais les gens paraissent trop occupés avec leur travail », regrette Marielle Phaneuf Demorest qui pense toutefois à la possibilité d’inscrire son association à la Fédération des francophones de Colombie-Britannique : « C’est une option à laquelle nous devons réfléchir. Cela pourrait être bien de l’intégrer.»
Une volonté d’entraide
Si la structure peine encore à se développer, elle peut néanmoins compter sur des membres fidèles, à grande majorité féminine : « Elles sont originaires du Québec mais aussi d’Europe et d’Afrique. La plus jeune n’a que treize ans mais la plupart ont environ une cinquantaine d’années. Tout le monde se connaît plutôt bien car nos adhérents font aussi souvent partie du Groupe de Femmes Francophones et de Réseau-Femmes Richmond, » précise la retraitée.
Entre elles, l’esprit de solidarité reste important. « Nous nous soutenons mutuellement au quotidien et apportons également notre aide aux nouveaux arrivants. L’autre jour, nous avons d’ailleurs conseillé une femme dans sa recherche d’emploi et elle a aujourd’hui un travail.»
Les objectifs de l’association vont cependant au-delà avec une réelle volonté de préserver la langue française et de répandre l’information sur tout ce qui a trait au domaine francophone. Réuni au centre Richmond Women’s Ressource Centre qui l’accueille gratuitement, le petit groupe s’évertue ainsi à présenter les services francophones disponibles dans la région, que ce soit en matière de langue ou de santé. La partie historique n’est pas non plus oubliée : « En décembre, nous organiserons une cérémonie sur le massacre de l’école polytechnique de Montréal », cite en exemple la Présidente.
Des voyages culturels et de nombreux ateliers thématiques sont également au rendez-vous. De la lecture à la diffusion de films en passant par les médecines complémentaires, un vaste choix est proposé aux membres : « Cela nous permet d’échanger sur des sujets différents », explique Marielle Phaneuf Demorest. Le 19 octobre dernier, l’écrivain Thérèse Jourdain avait d’ailleurs fait le déplacement de Montréal pour se livrer à une lecture de sa biographie. Un bien long chemin qui pourrait inciter les francophones de Richmond à venir grossir les rangs de l’association.
Association francophone de Richmond
8680, rue Francis, Richmond
604 277 3086
francophonerichmond@hotmail.com
10$/membre et 15$/famille