La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Moussa Magassa. Enseignant à l’Université de Victoria (UVIC), il est également Président de la Société francophone de Victoria. À ce titre, il représentera la communauté francophone de la Colombie-Britannique à la Table nationale de concertation communautaire en immigration francophone qui se tiendra le 25 novembre prochain à Ottawa.
Arrivé en Colombie-Britannique en 2001 en provenance du Sénégal d’où il est originaire, Moussa Magassa a depuis fait son chemin au sein de la communauté francophone de la province. Il a d’abord rejoint les équipes de l’Immigrants Service Society (ISSBC) à Vancouver où il s’occupait de faciliter l’adaptation des immigrants et des réfugiés dans leur nouveau pays d’accueil. Il coordonnait alors un programme qui a depuis été adapté par d’autres provinces. ll enseigne aujourd’hui à Victoria différentes matières liées aux droits humains et à la résolution des conflits.
Le 25 novembre prochain, à Ottawa, il siègera à la première table nationale de concertation communautaire francophone. En tant que représentant francophone de la Colombie-Britannique, il apportera sa voix et son expérience lors de cette rencontre dédiée à la question de l’immigration francophone hors Québec comme enjeu national. Initiée par la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) conjointement avec Citoyenneté et Immigration Canada, cette table de concertation est l’aboutissement d’un processus entamé en 2002 afin d’évaluer l’apport de l’immigration francophone hors Québec et de définir ses besoins et mettre en place des outils.
« Cette concertation a pour objectif de renforcer la capacité des communautés à accueillir les immigrants francophones afin que l’immigration francophone en dehors du Québec soit une réussite », explique Moussa Magassa.
Pour cet ardent défenseur de la francophonie hors Québec, il s’agit maintenant de passer à la vitesse supérieure et de se faire entendre du gouvernement fédéral. « Après avoir normalisé le français à l’extérieur du Québec, il est temps maintenant de normaliser et faciliter l’immigration francophone dans les autres provinces du Canada », résume-t-il.
Cela passe par l’appui aux organisations locales déjà existantes, par le partage de l’information entre les provinces. En Colombie-Britannique des structures sont déjà mises en place pour accueillir les immigrants francophones et faciliter leur intégration comme l’Agence francophone pour l’accueil des immigrants (AFAI).
« Le Canada doit se rendre compte que les immigrants francophones qui arrivent ici sont très attachés à la langue française et représentent une chance pour le pays, » explique Ibrahima Diallo, qui présidera la Table de concertation. Sénégalais, Canadien et profondément franco-manitobain, il est à l’image de cette immigration qui fait bouger la francophonie canadienne plurielle.
« Pendant longtemps, l’immigration francophone n’a pas été une priorité en dehors du Québec, aujourd’hui nous voulons passer de la survie à la vie en français et pour cela nous avons besoin d’une masse critique car nous avons des droits mais il faut du monde pour les faire valoir », souligne l’ancien président de la Société Franco-manitobaine (SFM).
Le 25 novembre prochain, représentée par Moussa Magassa, la communauté francophone de la Colombie-Britannique ajoutera sa voix au débat. « Les bases ont déjà été jetées, dans chaque province des outils ont été mis en place mais ce qu’il nous manque c’est une concertation nationale, un angle canadien et c’est ce que nous allons chercher », indique Moussa Magassa.