Les auteurs mexicains Luis Javier et Vania Vargas dépeignent les déboires d’une famille canadienne en décomposition confrontée aux mensonges quotidiens et à la dépendance cybernétique. Dans cette comédie dramatique, chaque fait et geste des personnages est décrypté et mis en scène de manière interactive pour donner à voir aux spectateurs la part dissimulée de leurs vies virtuelles. Pénétrer l’intime des clics, des textos et des sites sur lesquels chacun des membres se rendent pour mieux comprendre les interconnexions et les incompréhensions qui se créent entre les personnages, telle est la volonté des créateurs de cette pièce hors-norme.
Mettre en scène les relations virtuelles interfamiliales
No More Lies tente de questionner les rapports familiaux à l’heure où les nouvelles technologies influencent notre façon de communiquer et de penser. Cette nouvelle donne a progressivement bouleversé certains aspects de l’organisation sociale dans nos sociétés contemporaines.
« Il s’agit de montrer le ridicule de certaines scènes de vie courante qui aujourd’hui nous paraissent banales » précise Luis Javier. La pièce met notamment en scène un jeune cadet accro aux jeux vidéo, une mère de famille insatisfaite qui passe la plus grande partie de son temps sur des sites échangistes et un père inerte totalement dépassé par les évènements.
Au cœur de ce cercle familial éclaté, chacun tente de s’émanciper à sa manière. Les téléphones portables, les tablettes numériques apparaissent comme les seuls capables de maintenir un lien social entre les protagonistes. L’autorité parentale ne fait plus loi et les rôles sont redistribués. Les enfants tentent délibérément de sceller avec leurs parents des contrats pour naviguer tranquillement sur la toile et vaquer à leurs occupations dans le plus grand secret.
Internet devient alors un refuge, une zone de liberté, voire une échappatoire. Quand les non-dits, les contradictions, les trahisons et les mensonges deviennent monnaie courante, la confiance au sein du cocon familial s’amenuise pour laisser place au doute, à la suspicion.
Promouvoir la culture latino-américaine via le prisme anglophone
Fondée il y a un an, l’association Latin Scénario rassemble 14 professionnels et bénévoles issus des quatre coins de l’Amérique latine. La troupe compte ainsi dans ses rangs des Argentins, des Mexicains ou encore des Dominicains qui puisent leurs inspirations dans un théâtre qu’ils qualifient eux-mêmes de populaire, initié notamment par Mario Benedetti ou encore de Garcia Marquez.
« Bien que ce que ce soit la langue espagnole et notre passion commune pour le théâtre qui nous aient rassemblé à l’origine, il était important pour nous de promouvoir notre culture latino-américaine via le prisme anglophone. L’improvisation nous est apparue comme une solution pour contourner la barrière de la langue et nous aider à nous en détacher ». D’après les comédiens Gabriel Patrich et Rita Garcia, cela se ressent sur scène : « aujourd’hui nous jouons plus librement, en laissant s’exprimer une partie de nous-mêmes enfouie jusqu’alors et dont nous ne soupçonnions même pas l’existence. »
Profitez de cette grande première, d’autant plus que la compagnie ne se produira qu’un soir.
No More Lies
Mercredi 27 Novembre 2013, de 19h à 20h30
Entrée Libre
Salle Alice MacKay
Bibliothèque centrale de Vancouver
350 rue Georgia ouest