Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès, avait déclaré Nelson Mandela, lors de son discours d’investiture. À Hastings-Sunrise, la maison de quartier Kiwassa (Kiwassa Neighbourhood House) cherche à tisser des liens entre ses résidents depuis plus de soixante ans.
La « petite soeur » du voisinage
Sur les murs de la salle de la famille de Kiwassa, Nancy McRitchie, directrice de la maison de quartier, commente des photographies en noir et blanc. Celles-ci représentent des jeunes femmes en tablier préparant des pâtisseries avec des enfants. Nancy McRitchie les décrit : « Ces clichés témoignent de nos débuts ».
Créé en 1949 par les épouses et les filles des membres du Club Kiwanis, le Club des filles Kiwassa (The Kiwassa Girls Club) propose des activités pour les enfants de Granview Woodlands et de Strathcona.
Selon ses fondatrices, kiwassa signifiait « petite soeur » dans une langue autochtone. Au fil du temps, les services proposés se sont diversifiés et l’établissement est devenu une maison de quartier indépendante, gérée par une association à but non lucratif.Il a été depuis découvert qu’en langue crie, kiwassa signifie « famille étendue » et ce nom a été conservé, car jugé approprié par l’association.
« Les femmes du Club sont restées impliquées dans la vie du centre jusqu’à la dissolution de leur organisation, il y a environ cinq ans », précise la directrice.Relocalisée à Hastings-Sunrise, Kiwassa offre désormais des activités pour tous les habitants du quartier et compte 95 employés et plus de 200 bénévoles.
Au-delà des barrières sociales et culturelles
Kahir Lalji, directeur des programmes communautaires définit Hastings-Sunrise comme « un quartier riche dans sa diversité, tant culturelle que socio-économique. » Une carte thématique située à quelques pas de l’entrée, indique les langues parlées dans chaque rue du voisinage. « Nous avons une large population autochtone. Ensuite, viennent les personnes originaires de Chine, d’Amérique latine, des Philippines et enfin du Vietnam » constate Kahir Lalji.
La directrice de Kiwassa affirme que le personnel de la maison reflète cette pluralité : « Pour certains programmes, trois ou quatre coordinateurs d’origine différente travaillent ensemble afin que tous les participants puissent être servis dans une langue qu’ils comprennent ». La maison de quartier propose également des cours d’anglais pour personnes âgées. Dans l’une de ces classes se trouve Kim Wong, retraitée qui vit au Canada depuis une quarantaine d’années. Elle a appris l’existence de ces cours par une amie.
« Auparavant, j’étais trop prise par ma famille et mon travail. Mais maintenant que je suis à la retraite, je peux m’occuper de moi », confie-t-elle. Une autre élève de la classe, Cony Barragan, se rend à Kiwassa deux fois par semaine depuis presque quatre ans pour suivre ces cours. Sa langue maternelle est l’espagnol et, comme pour Kim, ce sont les seuls moments de la semaine où elle s’exprime en anglais. Toutes deux ne viennent à Kiwassa que pour ces cours, mais elles indiquent que d’autres aînés de leur classe font de la natation ou de la danse avec le centre.
Activités à venir
A l’approche des fêtes de fin d’année, plusieurs activités sont proposées. Le 12 décembre, les 13–18 ans sont invités à construire une grande maison en pain d’épices. Le 19 décembre, le programme de cuisine multiculturel convie tous les résidents du quartier à s’échanger leurs recettes culinaires et à partager un repas ensemble. Ce programme sera répété le 29 janvier, et un mercredi sur deux pour le reste de l’année. En janvier, Kiwassa célèbrera le Nouvel An Lunaire, « fête chinoise, mais aussi vietnamienne, coréenne et japonaise », précise Nancy McRitchie.
Une multitude d’autres programmes se déroulent tout au long de l’année, tels que des programmes culturels et artistiques, des formations en informatique, ainsi que des programmes alimentaires.
Lors de ces derniers, les parents peuvent, par exemple, venir prendre un petit déjeuner avec leurs enfants tout en rencontrant d’autres familles avant de les amener à l’école. Le coût de l’adhésion annuelle à Kiwassa revient à environ deux dollars, et la participation financière aux activités proposées se fait à hauteur des moyens de chacun.
Soixante ans après sa naissance, l’esprit du club des filles Kiwassa continue de souffler dans L’Est de Vancouver.
Kiwassa Neighbourhood House
http://www.kiwassa.ca
(604) 254-5401
Les dons, financiers ou matériels, sont bienvenus.