le Vendredi 11 juillet 2025
le Samedi 28 juin 2025 0:55 | mis à jour le 28 juin 2025 1:20 Initiative de Journalisme Local

Tour d’horizon des camps d’été francophones à la campagne et à la ville

Des enfants du camp d’été francophone de Nanaimo à la plage en 2024 | Association des francophones de Nanaimo
Des enfants du camp d’été francophone de Nanaimo à la plage en 2024 | Association des francophones de Nanaimo
Tour d’horizon des camps d’été francophones à la campagne et à la ville
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Pendant la saison estivale, nombreuses sont les associations francophones de la Colombie-Britannique qui organisent des camps d’été de jour pour les enfants de 5 à 12 ans. Ces organismes communautaires multiplient, selon leurs moyens, les activités à l’extérieur

Suzanne Leenhardt – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source 

Plusieurs études relatées par le média Reporterre, ont déjà mis en lumière les avantages de se retrouver dans la nature pour la santé des enfants. Ce que les associations confirment sur le terrain. 

Au camp d’été de l’école Océane de Nanaimo, les enfants ont un accès privilégié à la nature. La directrice de l’Association des francophones de Nanaimo, Camille Veron, le concède : « On peut se rendre à pied dans des parcs, des forêts et des plages. Des sorties sont prévues presque tous les jours. » 

À chaque balade, les enfants croisent des aigles, des étoiles de mer ou des lions de mer et cueillent aussi des baies comestibles en chemin. « Ces observations attisent leur curiosité. Comme ils sont dans la découverte, il y a moins de conflits », dit la directrice. 

Jouer dans la nature, c’est aussi pouvoir s’amuser dans un environnement sécuritaire. À Nanaimo, les enfants se rendent parfois sur l’île de Saysutshun, où les voitures sont absentes. 

Développer l’imaginaire des enfants

C’est un autre décor que connaissent les enfants à Kamloops. À l’intérieur des terres, les arbres disparaissent et le climat aride offre à la vue un paysage plus désertique. Le camp d’été FrancoFun se tient dans les locaux de l’Association francophone de Kamloops au nord de la ville, là où les deux bras de la rivière Thompson se rejoignent. 

En passant des heures au bord de la rivière avec son groupe, la coordinatrice du camp, Anne-Marie Bouchard, constate la créativité des enfants qui explorent et s’amusent sans jouets à leur disposition. « Ils construisent des maisons en bois et font des ricochets. Quand ils jouent, ils sont très observateurs de leur environnement. Par exemple, ils remarquent la force et la direction du courant de l’eau », souligne-t-elle. 

Pour la coordonnatrice du camp, cette liberté au milieu d’un espace balisé permet aussi à chaque caractère de s’exprimer, entre l’enfant qui reste concentré pour creuser du sable et l’autre qui court d’un bout à l’autre de la berge. À chaque sortie, Anne-Marie Bouchard en profite pour distiller de l’information sur l’écologie, comme le concept de « laisser le moins de traces possible de notre passage ». 

Éveiller les consciences

Du côté de Maillardville, les enfants sont davantage des citadins. Bien que les forêts et les rivières soient moins accessibles, la Société francophone de Maillardville démarre son camp d’été avec le thème « Mission planète Terre ». Au programme : création de masques de superhéros écolos avec des matériaux recyclés et chasse aux déchets recyclables. 

Quant aux sorties extérieures, les enfants se rendent au parc Wellington chaque semaine et parfois plus loin, jusqu’à Science World à Vancouver. « Le camp d’été permet de sensibiliser au développement durable dès le plus jeune âge, quand certains seraient restés à la maison sur leurs écrans », estime Pooja Parsan, directrice générale de la Société francophone de Maillardville. 

Des enfants du camp d’été francophone de Nanaimo entretiennent le potager de l’école Océane | Association des francophones de Nanaimo

La sensibilisation à l’environnement, c’est aussi au moyen de l’assiette qu’elle se transmet. À Nanaimo, les enfants apprennent à identifier les plants de pommes de terre, de carottes ou encore de radis, grâce à des étiquettes écrites en français et en langue autochtone Hul’q’umi’num’. Jemana Elsharkawi, maman d’une campeuse, passionnée par le jardinage, a créé un potager de douze bacs et s’en occupe dans son temps libre. L’été, elle anime des ateliers pour apprendre aux campeurs à arracher les mauvaises herbes, à arroser le jardin et à cuisiner les aliments. « Comme nous vivons en milieu urbain, les enfants ne savent pas reconnaître un chou frisé », s’amuse la bénévole.

Avec le jardinage, Jemana Elsharkawi veut transmettre la compréhension du cycle de la terre : avoir de la bourrache pour attirer les abeilles qui pollinisent, avoir des lombrics dans la terre ou encore se servir de plantes comme la calendula pour en faire de la crème pour la peau. « Le but est de comprendre que c’est à nous de nourrir la terre et de bâtir un avenir durable », indique-t-elle.