Musée Beaty, Invitation des Profondeurs

Musée Beatty

Photo par AFR

Dans un sous-sol vaste et sombre de Vancouver, des oiseaux de proie guettent votre venue. Depuis un an déjà, ils espèrent vous surprendre. Irez-vous enfin cet automne aux rendez-vous crépusculaires du Musée Beaty ?

Même en plein midi au cœur de l’été, les couloirs souterrains du musée de la biodiversité vous donneront un frisson. Leurs murs noirs sont faits d’immenses casiers métalliques découpés, à intervalles irréguliers, par de petites vitrines illuminées doucement de l’intérieur. Derrière le verre, toutes sortes d’animaux empaillés vous attendent, figés dans un silence troublant. Que signifie ce lieu ténébreux ? Pourquoi cette crypte à UBC ?

Musée Beaty

La section réservée aux oiseaux - Photo par Derek Tan, beatymuseum.ubc.ca

« Il s’agit de conserver des spécimens amassés depuis une centaine d’années dans des collections autrefois dispersées aux quatre coins du campus ou même chez des particuliers, » explique Lindsay Burlton en charge de l’interprétation au Beaty Biodiversity Museum, qui fait partie du Beaty Biodiversity Centre d’UBC. «Notre nouvel immeuble offre de bien meilleures conditions pour les protéger et les sauver des ravages du temps, » ajoute-t-elle, « et on y trouve maintenant rassemblés aussi une cinquantaine de scientifiques qui poursuivent des recherches parmi les plus avancées en biodiversité dans le monde. Leurs champs d’intérêts sont incroyablement diversifiés. C’est vraiment époustouflant… Notre collection peut également servir aux chercheurs à l’étranger. »

Dans une entrevue télévisée, le Dr Wayne Maddison, co-directeur scientifique du musée, amène une autre donnée : « Nous croyons qu’une de nos missions premières est la possibilité d’inspirer les jeunes…nous croyons que cela pourrait changer leur vision du monde. » Effectivement des éducateurs diplômés attendent les visiteurs pour expliquer ce qui échappe complètement au premier coup d’œil : le lien entre toutes ces choses empaillées.

Ces interprètes sont en fait la véritable richesse de ce musée. Ils changent cette exposition surprenante mais taciturne et sombre, en découvertes remarquables. Un champignon devient notre « proche »parent, les baleines se mettent à marcher sur terre, un type de pigeon qui a complètement disparu de la planète peut nous livrer les secrets d’une époque révolue. Toutes ces choses une fois racontées, le musée prend son sens et interpelle vraiment le visiteur.

Si le sous-sol nécessite l’interprétation d’un guide chevronné pour intéresser le commun des mortels, par contre, l’atrium qui sert d’entrée au niveau de la rue n’en a pas besoin.

Cette immense boîte de verre haute de deux étages abrite le locataire vedette du musée Beaty : le squelette reconstitué d’une baleine bleue. L’animal parait flotter dans cet espace vitré et le campus derrière les fenêtres semble être à la fois sous-marin et éthéré.

Tout le long de cette pièce, des panneaux expliquent cette trouvaille et son long cheminement de l’Île du Prince-Édouard à Victoria en C.-B., puis son arrivée à Vancouver. On peut voir le squelette et lire cette fascinante épopée muséologique gratuitement, sans payer l’entrée pour le musée lui-même au sous-sol. Cette partie du Centre de la recherche de la biodiversité n’effraiera pas les très jeunes enfants. Le sous-sol, pour sa part, semble plus approprié pour les petits téméraires et les plus âgés.

À l’heure du conte, dans le laboratoire, grâce aux marionnettes et aux films, les curieux découvriront que « toutes les formes de vie sont reliées entre elles. Nos ancêtres sont toutes ces choses » comme le dit Lindsay Burlton. Les insectes, les animaux, les plantes, les mollusques, les poissons, les fossiles et même les moisissures de ces étonnantes collections s’apparentent aux êtres humains.

Musée Beaty

Le musée Beatty vous invite à découvrir ses spécimens

Selon Lindsay, la biodiversité signifie « la variété des formes de vie. Ce champ de recherche dépasse l’étude de l’environnement pour inclure aussi celle des gènes, des différentes espèces et des subdivisions à l’intérieur même de ces trois secteurs. » Et pour Katie Teed, gérante des communications, les meilleurs moments pour comprendre toutes ces connexions seront les 22 et 23 octobre lors des célébrations de la première année d’existence du musée. Répondrez-vous à l’invitation des profondeurs ?

___

Pour plus d’informations : www.beatymuseum.ubc.ca