Avec Vancouver comme point de mire, nos villes s’en vont en campagne électorale

Suzanne Anton

Suzanne Anton, candidate du NPA - Photo par Brent Granby

Les électeurs de la Colombie-Britannique éliront leur conseil municipal respectif le samedi 19 novembre prochain. Enfin, certains électeurs se prévaudront de ce droit. Les élections municipales ont un taux de participation électorale historiquement pathétique. Une des luttes les plus intéressantes est bien entendu celle qui a lieu à Vancouver.

L’équipe du maire Gregor Robertson, sous la bannière Vision Vancouver, tentera de conserver la mairie et la majorité au conseil pour un deuxième mandat. Elle bataille principalement contre les troupes du Non Partisan Association et sa candidate à la mairie, Suzanne Anton. Madame Anton joue gros puisqu’elle est le seul porte-étendard de son parti avec un siège au conseil municipal. C’est donc dire qu’en cas de défaite contre Gregor Robertson, ce qui est très possible, voire probable, elle quitterait son siège.

La campagne s’annonce corsée et il y a fort à parier que Vision et le NPA investiront probablement des sommes d’argent jamais vues pour une élection à Vancouver. Les deux formations ont déjà tiré les premières salves et elles annoncent une bataille féroce. Pour le NPA, remporter plus d’un siège au conseil municipal serait une amélioration par rapport à 2008 lorsque la formation a non seulement perdu la mairie, mais a été aussi fortement marginalisée au conseil avec un seul siège, celui de madame Anton.

Pour Gregor Robertson, cette élection est aussi très importante. Son premier mandat a été, malgré quelques controverses fortement rapportées dans les médias, sans grands éclats. La plupart de ses grandes priorités énoncées en 2008 ont certes été l’objet d’une attention de sa part, mais on ne peut dire qu’il ait réussi à transformer fondamentalement la ville. Les grands ensembles qu’il a mis en avant ont eu comme conséquence de créer un certain degré d’insatisfaction. Je pense ici aux centres pour les sans-abris, les pistes cyclables au centre-ville, ou cette ambition de faire de Vancouver la ville la plus verte au monde. Sur ce dernier point, personne ne semble savoir au juste ce que cela veut dire et comment sera-t-on en mesure de savoir si l’objectif a été atteint.

Et, dans tous les cas ce n’est pas tellement que les initiatives elles-mêmes n’étaient pas bonnes, mais surtout la façon de les mettre en avant qui a été la source de nombreuses insatisfactions. Un thème qui revient souvent contre le maire Robertson c’est que son administration y est allée plus souvent qu’autrement de pseudo-consultations quand son idée était d’avance toute faite. Il y a aussi sa tendance au cours de son mandat à augmenter les taxes municipales bien au delà du taux d’inflation, ce qui pourrait devenir un thème de la campagne.

Ceci dit, je crois que Gregor Robertson arrivera quand même à gagner un second mandat. La composition du conseil municipal, pour sa part, verra du changement.