Du 16 au 26 février 2012, se tiendra le Festival de films Les 18èmes Rendez-vous du Cinéma québécois et francophone de Vancouver. Ce festival a pour vocation de présenter au public une sélection de films issus du Québec et de la francophonie, peu présent dans les grands complexes de cinéma de la Colombie-Britannique.

Une ouverture vers un autre type de cinéma

Ce festival est né il y a dix-huit ans. Régis Painchaud, Lorraine Fortin, Sylvie Godin et Martine Galibois-Barrs ont mis sur pied Visions Ouest productions. Cette entité a créé les Rendez-vous du cinéma québécois et francophone, festival très axé sur le cinéma indépendant, dans le but d’offrir au public un autre choix de films que celui proposé dans les multiplexes. Comme le rappelle Régis Painchaud, directeur général de Vision Ouest Productions, lors de son arrivée à Vancouver, « il n’y avait pas cette ouverture au cinéma étranger et au cinéma indépendant ».

Le constat est simple mais parlant : 95% des salles de cinéma en Colombie-Britannique appartient à des entités américaines, et seulement 1% des films est proposé par le cinéma national canadien. Ce monopole a pour effet de créer une offre de cinéma à vocation essentiellement commerciale, laissant de côté le cinéma d’auteur et le cinéma francophone.

De « bons crus » et des ateliers sur le cinéma

Claude Lelouche, réalisateur D'un film à l'autre - Photo par Cérérales Killer, Wikimedia Commons

Le festival offre plus de 50 films, courts et longs métrages. Il s’agit d’une programmation mixte, représentée à 50% par des films québécois et à 50% par des films issus de la francophonie de manière générale. En ouverture du festival, seront présentés D’un film à l’autre, le récit des 50 années de cinéma de Claude Lelouch, précédé de Les Cordes de Muybridge, du réalisateur Koji Yamamura, un court métrage basé sur la vie et les travaux du photographe américain Eadwear Muybridge.

Le point culminant du festival sera sans doute la journée du 23 février. Cette journée consacrée au thème des jeux vidéo, recevra Pierre Blaizeau de la société Ubisoft, qui présentera à l’occasion les vingt-deux premières minutes de son nouveau film Assassin’s Creed, inspiré du jeu vidéo du même nom. Ce film est un véritable petit bijou du genre et a demandé la participation d’une quarantaine d’entreprises à travers le monde. Une rencontre est d’ailleurs prévue entre Pierre Blaizeau et les plus jeunes au cours d’un atelier spécial.

Sont également prévus des ateliers s’adressant aux étudiants, sur les métiers du cinéma et sur divers aspects techniques comme le maquillage, les effets spéciaux, les techniques de son et la caméra.

Associer les plus jeunes

Pour Régis Painchaud, il est primordial d’associer les plus jeunes à sa démarche. Comme il le rappelle souvent, ce défaut d’ouverture vient de l’offre cinématographique au public. «Si on lui offre autre chose, il [le public Ndlr] va connaître autre chose. Et cela commence à l’école. C’est pour cela que nous sommes très près du milieu de l’éducation ». Ce qui explique pourquoi le festival se tiendra dans les locaux de l’école secondaire Jules Verne.

Dans une société où la jeunesse est quotidiennement sollicitée par l’image, il est nécessaire de les aider à en comprendre la mécanique. En effet, toute image est la conséquence d’une démarche de création. Ainsi, « un film n’est pas juste une succession d’images. C’est un choix idéologique. Quand on construit une image. Rien n’est innocent », explique M. Painchaud.

En offrant au public de véritables petits bijoux du cinéma tel que Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau – qui a fait l’unanimité des critiques, et qui représente le Canada aux Oscars 2012 – ce festival ne manquera pas d’intéresser les amoureux du cinéma et les autres.

Le film Monsieur Lazhar, nominé aux Oscars, sera projeté au 18èmes Rendez-vous du cinéma québécois et francophone

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