Le CSF au coeur de la francophonie

La nouvelle école francophone à Revelstoke. Photos par Conseil scolaire francophone

Cette rentrée, le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique inaugure une nouvelle école à Revelstoke, où 12 élèves pourront étudier en français à partir du 6 septembre. Une nouvelle école qui vient s’ajouter aux nombreuses autres supervisées par le CSF et qui tend à consolider l’enseignement en français dans la province.

Créé par l’article 8 du Provincial School Act, le CSF a pour mission de veiller sur l’éducation, en français, des ayants droits. Ces derniers sont les descendants des personnes ayant la langue de Molière comme langue maternelle, qu’ils soient immigrants ou francophones nés au Canada.

Pour cela, le CSF gère 37 écoles dispensant une éducation en français à plus de 4 700 élèves avec plus de 850 membres du personnel. Des écoles plébiscitées par la communauté car le potentiel d’élèves en français de la province est estimé à 6 000, ce qui fait que plus de 78 % des apprenants francophones potentiels étudient dans une école dépendante du conseil.

« Notre mission », nous explique-t-on au conseil, « c’est tout d’abord d’apporter une éducation en français, mais aussi d’apprendre aux élèves les cultures qui s’y rapportent. Qu’elles soient d’ici, bien sûr, mais aussi québécoise, française, ou encore créole et africaine. Pour cela nous avons un rôle très actif dans la communauté pour faire en sorte que nos enfants parlent notre langue et que la francophonie vive et s’épanouisse en Colombie-Britannique ».

Et le conseil n’est pas avare de moyens lorsqu’il s’agit d’aider ses élèves. Il avait déjà fourni à ces derniers des ordinateurs portables pour suivre les cours, mais il est également allé plus loin. En passant un accord avec Apple, le CSF a réussi le tour de force de doter d’iPads tous ses écoliers entre la maternelle et la troisième année! Un investissement que justifie le conseil par la mobilité et l’interactivité inhérente aux tablettes, ainsi qu’au succès certain qu’elles ont remportées auprès des élèves lors de leur introduction.

De plus, sur le plan des études, les étudiants qui ont suivi leur cursus quittent l’école avec un indéniable atout sur leurs camarades anglophones : ils peuvent en effet se prévaloir de deux diplômes d’étude en français aussi bien qu’en anglais langue première, tandis que leurs camarades anglophones n’auront généralement qu’un diplôme de français langue seconde.

Loin de se contenter de cela, le CSF tient aussi à éveiller la curiosité de ses élèves à travers des échanges avec les francophones du monde entier. C’est ainsi que des voyages sont régulièrement organisés en association avec les communautés francophones du monde entier, qu’il s’agisse de France ou du Québec mais aussi de communautés plus… inattendues comme celles du Guatemala ou encore du Pérou. Plus remarquable encore, le programme Yaakaar permet aux jeunes entre 15 et 16 ans de découvrir l’humanitaire en Afrique, au Sénégal plus précisément. Dans des conditions bien éloignées de celles de la C.-B., les élèves y découvrent non seulement un monde nouveau, mais aussi que le français ne connait aucune frontière !

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Le CSF a entamé un bras de fer avec la province pour obtenir une parité de services entre le français et l’anglais dans le domaine de l’éducation. Il réclame notamment des capacités d’accueil suffisantes et davantage d’écoles afin de remplir sa mission auprès des élèves. A cela, la Colombie-Britannique a répondu en exigeant que l’ensemble des documents juridiques présentés par le CSF soient traduits en anglais, et a remporté une victoire dans ce domaine lorsque la cours d’appel de la province lui a donné raison en s’appuyant sur une loi datant de… 1731. Loi qui, comme l’expliquait l’avocat Roger Lepage à Radio-Canada, avait été créée précisément afin de rétablir l’anglais dans les tribunaux au XVIIIième siècle lorsque de nombreux documents juridiques étaient rédigés en français.