Un bol d’air frais sur les bords du Pacifique

Le respect scrupuleux des passages pour piétons.
Photo par Camera Obscura, Flickr

Immigrer à Vancouver était un projet qui me tenait vraiment à cœur. Cela représentait une coupure nécessaire afin de m’évader de ma vie parisienne qui contrairement à ce que l’on peut croire n’apporte pas que paillettes et bonheur.

Il m’a suffi de peu de jours pour me forger un premier avis sur Vancouver et ses habitants. Je suis agréablement surprise par la facilité que les Vancouvérois ont à communiquer, plaisanter et échanger quelques anecdotes personnelles sans se connaître. Un regard, un sourire suffisent à déclencher une discussion qui peut s’éterniser. La présence de nombreux étrangers facilite peut-être un certain intérêt porté à son voisin mais dans ce cas pourquoi les Parisiens n’agissent pas comme cela ? Paris rassemble aussi beaucoup d’étrangers mais le problème des Parisiens et des banlieusards est la communication et l’ouverture à l’autre. L’individualisme prime avant tout, c’est notre moteur quotidien. Proposer son aide, discuter juste pour le plaisir d’échanger quelques mots ou encore être amical ne font pas partie de nos habitudes. A Vancouver, la première fois que j’ai pris le Skytrain, j’étais complètement déboussolée. Je n’ai pas demandé d’aide car j’étais persuadée que personne ne me consacrerait son précieux temps, mais à ma plus grande surprise trois passants se sont arrêtés successivement pour m’expliquer le fonctionnement des lignes du métro.

Quel civisme, quelle gentillesse, quelle générosité, quelle serviabilité et quel respect sont les mots que j’ai pour habitude d’utiliser maintenant pour décrire les Vancouvérois. Et quel changement pour moi, Parisienne de toujours.

Premièrement, je suis contrainte, pour mon plus grand bien, à suivre des règles en permanence. A titre d’exemple, j’essaie de devenir une piétonne respectueuse de la main orange et du piéton blanc qui s’offrent à mon regard à chaque intersection. Seulement rompre avec mes habitudes parisiennes, qui sont bien évidemment de ne suivre aucune règle, est un processus qui prendra du temps. Ensuite, je me surprends à abandonner mes réflexes de défense car je me sens en sécurité dans cette ville. Se balader avec un iPhone à la main et ne pas se le faire voler, marcher à 3h du matin dans les rues désertes sans regarder une cinquantaine de fois si je ne suis pas suivie, ou encore ne pas se sentir attaquée par des attitudes agressives dans la rue dans une ville où les déplacements me semblent moins dangereux qu’à Paris et sa banlieue.

Aussi, ce qui est appréciable à Vancouver est le fait de pouvoir rencontrer une multitude de gens originaires des quatre coins du monde. En effet cela donne à Vancouver un autre cachet. Vancouver est à mon avis une ville cosmopolite par excellence. En rassemblant autant de communautés, cette ville permet à chacun de s’ouvrir aux autres et à la diversité culturelle, d’accepter et enfin de comprendre certaines différences culturelles. Il est enrichissant de comparer et de découvrir les us et coutumes pratiqués par mes nouveaux amis. Je me surprends à toujours vouloir amener la discussion vers un aspect culturel juste pour me familiariser avec les habitudes, la manière de penser et de vivre des personnes m’entourant ici. Vancouver est donc pour moi une école de la vie. La richesse culturelle de Vancouver est visible à chaque coin de rue. Mes impressions sont bien évidemment induites par le fait que je sois une nouvelle arrivante ici et donc étrangère contrairement à mon statut de Française en Hexagone, native du pays. Cependant, être étrangère à Paris permet aussi peut être une accessibilité plus grande à différentes cultures.

Une autre différence remarquable est que Vancouver vit grâce à un mélange culturel omniprésent. Ici, on ne cherche pas à cultiver « l’unique » mais la diversité. A Paris, nous cherchons tous à nous conformer à des standards. Nous devenons ce que la société nous dicte de devenir. A titre d’exemple, en général, une personne s’intègre plus facilement si elle répond à certains critères physiques ou vestimentaires. Cela est vrai pour les adultes mais aussi pour les enfants. Une personne en surpoids ou encore une personne ne s’habillant pas selon les dernières tendances sera jugée immédiatement et se sentira honteuse de ne pas ressembler à l’ensemble de la population. Il n’y a pas, à mon avis, ce type de pression et d’attitude à Vancouver. Chacun porte, amène sa richesse culturelle et la garde car la diversité profite à tous.

En bout de ligne, la liberté d’être, pour moi, à un prix : le départ. Vancouver, une des villes les plus agréables à vivre ? Je confirme à 100% et recommande à tous les Français, qui sont lassés des attitudes désobligeantes de leurs concitoyens, de venir ici prendre un bol d’air frais. Ils redécouvriront ce que c’est de vivre dans une société où la diversité prime avant l’uniformité, une société où la différence n’est pas jugée mais appréciée.

Une opinion sur “Un bol d’air frais sur les bords du Pacifique

  1. Compliments pour votre description qui reflète bien le sentiment des visiteurs ou résidents d’origine française après quelques semaines passées à parcourir les rues de Vancouver. Imaginons que ce comportement puisse se diffuser dans les rues de Paris…….

Les commentaires sont fermés.