Zoom sur un carnet de photos

Un cliché de l'exposition prise à Chinatown | Photo par Liana Sipelis

Un cliché de l’exposition prise à Chinatown | Photo par Liana Sipelis

A partir du 7 mai à la Seymour Art Gallery, Liana Sipelis, photographe et architecte canadienne, s’approprie et interprète la variété de la Colombie-Britannique sous son regard d’artiste. L’exposition BC 5×3 est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la diversité des paysages de la province.

Inspirée par son environnement

En donnant aux visiteurs l’occasion de revoir ces endroits qu’ils connaissent bien ou de les découvrir pour la première fois, Liana Sipelis invite au voyage en Colombie-Britannique. Canadienne pure souche, elle est née à Montréal, a grandi à Toronto, et s’est installée ici, sur les bords du Pacifique, en 2006.

Tombée amoureuse de la province, elle l’a parcourue par petits bouts, à la recherche de paysages pour combler ses envies de photographe. L’œil averti, elle s’est toujours armée de son objectif et de sa soif de capturer le moment lors de ses escapades : « peu importe où je vais, je prends toujours mon appareil photo avec moi » raconte-t-elle.

Comme beaucoup d’autres, ce sont les paysages variés et les grands espaces sauvages qui l’ont séduite dans les alentours de Vancouver, à Tofino ou à Merritt. Elle qui a voyagé sur la côte Est du Canada, en Europe, ou aux Etats-Unis, il n’y a qu’ici qu’elle a trouvé une telle inspiration pour exprimer pleinement son art.

À travers ses photographies, Liana ne veut toutefois pas tomber dans le stéréotype des images représentant généralement la province. Elle tient à y apporter son propre regard et son expérience personnelle. Une approche qui a fait la différence pour Sarah Cavanaugh, conservatrice de la Seymour Art Gallery : « l’art est une manière de refléter notre environnement, et c’est exactement ce que fait Liana » exprime-t-elle.

Pour représenter son expérience de voyage en Colombie-Britannique, Liana Sipelis s’est décidée sur un format 5×3, devenu le titre de son exposition. 3 images étaient suffisantes pour décrire l’harmonie des territoires selon elle, même s’il a été difficile d’éliminer certaines photos : « 2 cela ne fait pas assez sérieux, 3 c’est substantiel et adapté à la taille de la galerie. Et puis, le 3 est un numéro secret » sourit-elle, se permettant une référence à la numérologie.

Jeux de couleurs et de lumières

L’artiste aime avant tout travailler avec les couleurs. C’est ce qui donne leur particularité, leur essence aux lieux qu’elle a voulu mettre en valeur. « Située sur le bord du désert de Colombie-Britannique, Merritt est un territoire très sec, qui se caractérise par des tons pastels et des jaunes légers. Vancouver, au contraire, est tout dans les verts et gris », nuance-t-elle pour illustrer sa démarche.

Les touches de couleursqu’elle choisit donnent le ton et l’âme de l’endroit dans ses photos. La photographe a par exemple préféré convertir ses clichés pris en couleur de Tofino, sur l’île de Vancouver, en noir et blanc, car ils représentaient mieux l’atmosphère de ce jour gris et humide si présent dans ses souvenirs.

L’artiste se laisse aussi porter par la force du moment, et photographie ses paysages à différents instants de la journée.

« L’heure du jour a tellement d’influence sur la palette de couleur, la clarté des images, » livre-t-elle. Enfin, animée par les matières, elle se plaît à jouer avec l’ombre et la lumière, comme le montrent par exemple ses images de neige épurées prises au Mont Seymour, au Nord de Vancouver.

Certaines photographies de l’exposition de Liana Sipelis tiennent de l’art abstrait ; une référence qui n’est sans doute pas étrangère à son parcours. Car si la photographie est son premier amour, elle est aussi architecte dans la vie et reconnaît l’influence de son métier sur son art, sur ses arts puisqu’elle s’essaye aussi à la sculpture et la peinture : «l’architecture m’a appris à simplifier ; lorsque je rendais mes premiers projets, j’avais tendance à y jeter plein d’idées en même temps ; avec le temps, j’ai appris à aller plus à l’essentiel et compris que cela marchait mieux comme ça. » Habituée à fréquenter le design contemporain, l’esthétique, cela l’a donc guidé vers l’art abstrait qu’elle pratique aujourd’hui.

En dressant un portrait global et varié de la province en images, Liana Sipelis peut toucher un public divers, des amoureux de la Colombie-Britannique l’ayant traversée en long, en large et en travers aux touristes de passage.

Pour Sarah Cavanaugh, c’est d’ailleurs le gros intérêt de l’exposition : « ce sont des scènes que les gens d’ici vont reconnaître, pouvant identifier leur environnement. C’est également l’opportunité pour les touristes d’avoir une vue globale de notre territoire ». L’artiste, qui espère aussi encourager les gens à voyager dans cet environnement unique, invite tous ceux qui le souhaitent à participer à la séance publique organisée le 11 mai.

 

Liana Sipelis: BC 5×3

Du 7 mai au 1er juin 2013

Rencontre avec l’artiste le samedi 11 mai à 14h, réception de 15h à 17h