La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Rémi Marien, directeur général du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique. Retour sur le parcours de celui qui a remis l’organisme sur les rails et qui fait de la jeunesse un pilier de la communauté.
Le 20 juin dernier, Rémi Marien recevait le prix Gérald et Henriette Moreau décerné chaque année depuis 6 ans à un(e) employé(e) d’une association membre de la Fédération des francophones de Colombie-Britannique (FFCB).
Selon l’intitulé, ce prix récompense « le travail et la contribution hors du commun au développement de la communauté francophone » de celui ou celle à qui il est décerné. Une reconnaissance qui salue avant tout « un effort collectif », selon Rémi Marien pour qui « c’est un signe que le Conseil jeunesse francophone se trouve à la place qu’il doit occuper. »
À titre personnel, c’est aussi un accomplissement. À 29 ans, Rémi Marien a déjà derrière lui une solide expérience au sein de la communauté. En 2010, il prenait la direction générale d’un organisme considérablement endetté. Quatre ans plus tard, les finances ont été redressées et les bailleurs de fonds frappaient de nouveau à la porte.
Pourtant rien ne le destinait à jouer ce rôle.
Titulaire d’une maîtrise en gestion des entreprises en France, Rémi travaille d’abord dans une banque d’investissement. « Je me suis rapidement rendu compte que ce n’était pas pour moi, que je recherchais quelque chose de plus humain », se souvient-il. En 2009, il fait le saut et débarque au Canada « pour voyager et réfléchir ». Après quelques mois à Montréal, il prend rapidement la direction de l’Ouest d’où il ne repartira pas.
Il travaille d’abord dans un centre sportif sur l’Île de Vancouver avant de se voir proposer la direction du conseil jeunesse francophone. « À l’époque je ne connaissais pas la communauté mais je trouvais la cause noble », note-t-il. « Aujourd’hui, je vis pleinement dans ma communauté et je vis en français à 90 % ».
Cette communauté, Rémi a appris à la connaître au point d’en devenir l’une des figures. « Elle est multiculturelle et diverse, elle est faite de gens qui viennent d’ailleurs avant tout, remarque-t-il. Elle se développe par strates successives, il y a une réelle identité qui se construit ici. »
La province pour qui il a eu le coup de coeur y est aussi pour quelque chose. « Ici il est plus facile de s’affirmer comme individu », selon lui.
Désormais, il tient solidement la barre, d’un organisme-phare de la communauté, animé par sa foi inébranlable en la jeunesse. « Je sens qu’on peut faire une différence ici, les jeunes ont des besoins et leur potentiel est illimité, avance-t-il. Mais ils sont aussi victimes de leur âge et si on ne les implique pas dans la communauté il y a le risque qu’ils se désinté-
ressent d’elle. »
Dans quelques jours, plusieurs jeunes francophones encadrés par le Conseil jeunesse francophone iront d’ailleurs représenter la Colombie-Britannique aux Jeux de la francophonie canadienne qui se tiendront du 23 au 27 juillet à Gatineau, au Québec.