Huit jeunes « hippies » se réunissent un week-end d’été sur les îles du Golfe en Colombie-Britannique. Ensemble ils plongent et s’isolent dans un univers sans limites à la rencontre de tous les excès : sexe, drogue, alcool. Le film indépendant britanno-colombien Crusade fêtera bientôt son premier anniversaire. La première projection publique est prévue d’ici à la fin de l’été.
Crusade part 1 est le premier volet d’une trilogie relatant la naissance, la vie et la mort d’une famille Manson moderne. Lorsqu’on demande à Ronan Nanning-Watson s’il existe un lien évident entre le nombre de personnages du film et le nombre composant la fameuse famille Manson, sa réponse est « peut-être… ». Ronan Nanning-Watson ne souhaite pas s’exprimer quant au message ou au symbole qu’on pourrait associer à son premier film : chacun est libre de son interprétation, et ce n’est pas le rôle du réalisateur de prêcher la bonne parole.
Le film traite de divers sujets liés aux sectes ainsi que des territoires autochtones, le genre d’endroits où les cultes ont prospéré, des lieux d’évasion isolés et idéalisés. Il ne s’agit pourtant pas d’un film sur les sectes
avec l’image traditionnelle que l’on peut en avoir. Ronan Nanning-Watson précise que « les sectes, ce ne sont pas des costumes, des suicides collectifs et des messes occultes… C’est surtout basé sur un leader qui demande une totale loyauté et un dévouement absolu à ses fidèles ». Et ce type de manipulation mentale basée sur une domination psychologique peut se révéler dans de nombreux contextes sociaux : les affaires, la politique, le monde académique et parfois même au sein d’un groupe d’amis.
Un film indépendant, sans budget mais prometteur…
Soumis à la prochaine édition du Festival International du Film de Vancouver (VIFF), le réalisateur Ronan Nanning-Watson et son associé Aiden Brant Briscall souhaitent faire adhérer un maximum de personnes avant de passer à la phase dite de distribution. Ils pourront ainsi aborder plus sereinement la suite de leur travail. La deuxième partie est d’ailleurs en cours préparation, la phase d’écriture quasiment terminée.
Les deux protagonistes se connaissent depuis l’âge de cinq ans et collaborent depuis une dizaine d’année. Le projet est né en 2012 lors d’un voyage au Cambodge. Une « dévotion » de trois ans sur cette première partie. Un financement participatif d’environ 5 000$. Des acteurs jeunes. Du matériel prêté. Pas de maquillage. Le projet est basé sur une collaboration et c’est une des raisons pour lesquelles le réalisateur ne souhaite pas donner de clés pour comprendre Crusade. Il n’y a pas une unique interprétation à prendre comme parole d’évangile mais autant d’interprétations que de collaborateurs et de spectateurs. Ronan Nanning-Watson est un conteur d’histoires. Crusade est une de ses histoires et le médium choisi est le cinéma. Son approche artistique n’est pas fondée sur des inspirations ou des influences artistiques en particulier. « Je dirais que je n’en ai pas ou plutôt que je n’en veux pas, je suis essentiellement influencé par le monde qui m’entoure, ma perception ayant elle-même été façonnée par mon éducation, mes études, mes rencontres, etc ».
Ronan Nanning-Watson et Aiden Brant Briscall ont créé leur société de production Zugzwang Films. Zugzwang signifie « coup forcé » en allemand. Il est utilisé au jeu d’échecs lorsque le joueur n’a qu’un seul coup possible à sa disposition ou cette sensation souvent inconfortable du « je n’ai pas ou plus le choix ». C’est peut-être ce que l’on ressent, désespéré, avant de s’engager dans des sentiers isolés.
Alors… faites-vous partie d’une secte ? Pour le découvrir, rejoignez la croisade.
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