Premières nations : la sécurité culturelle dans le milieu de la santé

Les différences entre l’approche autochtone et l’approche occidentale de la santé peuvent représenter un défi pour les praticiens de la médecine occidentale lorsqu’ils cherchent à répondre aux besoins des patients autochtones. Depuis peu, un congrès est organisé afin d’atténuer ces contrastes. L’association BC Women’s Hospital + Health Centre offre le 12 octobre prochain une journée d’information sur la sécurité culturelle indigène au Roundhouse Community Centre.

L’objectif de cet événement est de promouvoir le changement des services de santé auprès des patients autochtones afin d’offrir un environnement culturellement sécuritaire et de stimuler l’engagement communautaire au sein des Premières nations. Le BC Women’s Hospital + Health Centre accueille cet évènement pour présenter les dernières mises à jour des programmes et des initiatives. Lors de la conférence Indigenous Cultural Safety, il sera possible de faire du réseautage avec les divers intervenants et membres de la communauté.

La conférencière d’honneur sera l’honorable Melanie Mark, première femme autochtone à être élue à la législature de la Colombie-Britannique en 2016 en qualité de députée de Vancouver-Mount Pleasant. En outre, Melanie Mark prévoit évoquer d’autres sujets, comme la violence latérale et la vision autochtone du monde.

Les valeurs et les cérémonies demeurent sacrées. | Photo par Organisme BC Women’s

Les valeurs et les cérémonies demeurent sacrées. | Photo par Organisme BC Women’s

« Cette conférence devrait spécialement intéresser les membres de la BC Women’s Hospital + Health Centre et le personnel des hôpitaux, le gouvernement et les organismes de services sociaux, les autochtones et communautés des Premières nations ainsi que les gens tournés vers le changement », souligne Jenny Morgan, directrice de Indigenous Health, Women + Families et de BC Women’s Hospital + Health Centre.

Sécurité culturelle

Une déclaration d’engagement a été signée le 16 juin 2015 par l’ensemble des sept dirigeants des autorités de santé et par le sous-ministre du ministère de la Santé de Colombie-Britannique. Cette convention collective a pour but d’intégrer la sécurité culturelle et l’humilité dans les services de santé dispensés aux autochtones de la Colombie-Britannique.

La déclaration définit comme priorité de créer un climat positif pour le changement. Chaque partie signataire de cette déclaration a désormais le devoir de concrétiser cet engagement.

« La Provincial Health Services Authority (PHSA) avec son agence BC Women’s Hospital + Health Centre et l’Hôpital des enfants de C.-B., entérinent avec cet événement la mise en pratique de cette déclaration », explique Jenny Morgan.

Le concept de sécurité culturelle est tout d’abord apparu en Nouvelle-Zélande en réaction à la perpétuation des inéquités entre populations européennes et autochtones (privilégiant les cultures européennes au détriment des cultures indigènes). Un milieu sécuritaire sur le plan culturel signifie intégrer la conscience de la culture, la compétence et la sensibilité culturelle, pour ensuite l’appliquer dans l’approche et le traitement auprès des patients indigènes afin de les rendre plus à l’aise. Les malades pris en charge par des intervenants culturellement compétents peuvent être plus enclins à retourner se faire soigner, plus ouverts aux plans de traitements recommandés par les intervenants de la santé et avoir tendance à mieux les suivre.

Répondre à un besoin

Selon une étude de Statistique Canada sur la santé chez les Premières nations effectuée en 2009, plusieurs raisons ont été données par les adultes autochtones afin d’expliquer pourquoi ils n’avaient pas reçu de soins de santé adéquats. Parmi ces réponses, certaines reviennent souvent : les soins n’étaient pas disponibles dans leurs régions, ou pas disponibles lorsque cela était nécessaire. Une part d’entre eux reconnaît même avoir pris la décision radicale de ne pas se faire soigner.

De ce manque de service résulte une augmentation des douleurs chroniques. Les maladies
s’aggravent en causant des mortalités qui auraient pu être évitées auprès des membres des Premières nations. Les inégalités relatives de mortalité évitable entre les Premières nations et les non autochtones sont de 50 % selon une étude effectuée par Statistique Canada entre 1991 et 2006.

Une situation qui est de plus en plus prise en main afin de faire prendre un virage positif aux soins de santé dispensés au Canada.

 

Indigenous Cultural Safety in Practice, le 12 octobre de 10 h à 15 h 15.
Au Roundhouse Community Centre – Exhibition Hall, 181 Roundhouse Mews,
Vancouver

Qu’est-ce que la violence latérale ?

Voici la définition de la violence latérale donnée par le groupe Kweykway Consulting sur son site Internet :

« La violence latérale se produit au sein des groupes marginalisés où les membres se frappent les uns les autres en raison de l’oppression. Les opprimés deviennent leurs propres oppresseurs. Les comportements communs qui empêchent un changement positif de se produire comprennent les commérages, l’intimidation, le fait de pointer les autres du doigt, la trahison et l’ignorance (au sens de désintérêt). »

Dans le milieu hospitalier, des articles de journaux ont notamment mentionné des cas de violence latérale entre infirmières.