Hanoucca allume ses lumières

La course aux cadeaux a déjà débuté, les petits plats seront bientôt dans les grands, et les enfants s’impatientent. À l’approche des fêtes de fin d’année, l’effervescence monte. Pourtant, à l’écart du tumulte mercantile, les religions nous rappellent l’essence de ces célébrations. Cette année, les fêtes juives de Hanoucca, non sacrées, commenceront le 24 décembre au soir et se poursuivrons huit jours. C’est dans ce cadre que, le 25 décembre, le centre Chabad Lubawitch organisera une cérémonie d’illumination d’une Menorah à la bibliothèque centrale de Vancouver à 18 h. Une célébration faite de lumière et de partage, comme le veut la tradition.

Hanoucca, appelée aussi fête des Lumières, symbolise la lumière face à l’obscurité. Huit jours pour commémorer le miracle de la fiole d’huile qui redonna au peuple juif sa liberté de croyance. Le rabbin Dan Moskovitz, à la tête de l’association des rabbins de Vancouver et du temple Sholom, et le rabbin Chalom Loeub du centre Chabad, nous éclairent.

Rabbin Dan Moskovitz | Photo de Dan Moskovitz

Rabbin Dan Moskovitz | Photo de Dan Moskovitz

Du miracle à la liberté

À l’origine, au 2e siècle avant notre ère, après trois années de combat contre les Grecs et les Syriens qui les persécutèrent, leur interdisant leurs pratiques religieuses issues de la Thora, les juifs purent reprendre le temple de Jérusalem. Celui-ci, alors profané, fut réhabilité en lieu de culte. Désirant en premier lieu obtenir la lumière en allumant la Menorah, qui ne pouvait être allumée qu’avec une huile sacrée, ils trouvèrent une petite fiole contenant cette huile d’olive sacrée. Mais son contenu était suffisant pour une journée seulement, ne laissant pas assez de temps pour la production de plus d’huile. Par miracle, l’huile brûla pendant huit jours et ils produisirent l’huile nécessaire pour garder le feu, signe de la présence de Dieu. Le rabbin Chalom Loeub explique que l’huile est le symbole de l’âme juive qui, malgré les persécutions, s’en sortira toujours et gardera sa lumière.

Une lumière s’ajoute chaque soir sur le candélabre ! | Photo par Robert Couse Baker

Une lumière s’ajoute chaque soir sur le candélabre ! | Photo par Robert Couse Baker

Si Hanoucca n’est pas une fête religieuse au sens strict, pour le rabbin Dan Moskovitz elle incarne « une histoire forte de gens qui se sont battus pour la liberté de croyance, sans exclusion. Chacun a le droit de pratiquer la religion qu’il souhaite, c’est un très beau message ». Une fête juive qui célèbre la tolérance de culte à travers le rite de la Menorah et ses traditions.

Le rituel de la Menorah ou Hanoukkia

Pas de célébration de Hanoucca sans Menora, ou plutôt Hanoukkia, symbole de l’identité juive. Ce candélabre, initialement à 7 branches comme la Menorah du temple de Jérusalem, compte huit branches, comme les huit jours de cérémonie, et doit être visible de l’extérieur, souvent en rebord de fenêtre, en tant que message de tolérance donné au monde. La neuvième branche, appelée Slamash, permet d’allumer les huit autres. Une lumière s’ajoute chaque soir sur le candélabre. Au sein du foyer, chacun a sa propre Hanoukkia et l’illumine. « C’est très beau le dernier soir » souligne le rabbin Dan Moskovitz. La coutume veut que, chaque soir, les familles se rassemblent et partagent des cadeaux, des plats frits et à base d’huile d’olive, une référence au miracle, comme des galettes de pomme de terre, des pâtisseries. Des chants sont également entonnés.

Le temps sera lui aussi un présent. Consacrer un soir pour donner de son temps, pour servir la communauté et penser aux autres en signe de reconnaissance. Le rabbin Dan Moskovitz explique : « C’est bien que Hanoucca soit en même temps que les fêtes de Noël, ça permet de rendre les choses plus grandes : si on peut prendre ce moment du calendrier pour le partage et l’attention à l’autre, c’est utile et c’est l’origine de ces fêtes ». Chacun est mis à contribution, les enfants aussi, et des collectes sont organisées.

Le 25 décembre, c’est une Menorah, ou Hanoukkia, de huit mètres de haut qui sera allumée. De la musique, des pâtisseries, la communauté juive se réunira pour cette grande fête de la lumière, qui aura lieu partout dans le monde au même moment. Un évènement créant un pont entre les cultures. Comme le dit le rabbin Dan Moskovitz : « nous sommes une minorité qui a toujours été persécutée partout où nous avons vécu. C’est merveilleux d’être juif au Canada et de vivre ma religion sans crainte ». Une autre célébration de liberté de croyance, une autre lumière.

Dimanche 25 décembre, 18 h
350 West Georgia Street
www.lubavitchbc.com
www.templesholom.ca