« OM mani padme hum » ou l’hommage au joyau du lotus

Le karma Orgyen Trinley, l’une des figures bouddhistes les plus influentes de sa génération. | Photo de kagyuoffice.org

OM mani padme hum ou « l’hommage au joyau du lotus » est le mantra national du Tibet. Récité par de nombreux fidèles bouddhistes, ce mantra est une métaphore de l’être comme étant un lotus recouvert de boue. Le réciter à plusieurs reprises, avec les bonnes intentions, est censé mener à se débarrasser de la boue jusqu’à devenir aussi pétillant, pur, compatissant et sage que la fleur de lotus elle-même.

Alors que notre esprit peut parfois être submergé de sentiments négatifs, les adeptes du bouddhisme tendent à maîtriser l’art de la gestion des émotions par l’étude des enseignements Akshobhya et la méditation. Ces derniers pourront d’ailleurs bénéficier d’un enseignement particulier offert par sa sainteté le 17e Gyalwang Karmapa, Orgyen Trinley Dorje, en visite pour la première fois à Vancouver en juin.

Orgyen Trinley Dorje

Chef de l’école Karma Kagyu du bouddhisme tibétain, le Karmapa, Orgyen Trinley est le 17e porteur d’une lignée de 900 ans. Issu d’une famille nomade dans l’est du Tibet, il a fait les manchettes en 2000 avec son évasion dramatique en Inde, où il vit maintenant près du dalaï-lama. Âgé de seulement 31 ans, le 17e Karmapa est perçu comme l’une des figures bouddhistes les plus influentes de sa génération et joue un rôle clé dans la préservation de la culture et de la religion tibétaines. Alors qu’il voyage à travers le Canada, le Karmapa rencontrera des communautés tibétaines et visitera de nombreux centres bouddhistes reliés à la lignée du Karma Kagyu, comme le Thrangu Monastery situé à Richmond et faisant partie de l’Association Karma Kagyu du Canada.

« Il y a des moines vivant dans la région de Vancouver suivant de nombreuses traditions bouddhistes, mais sa sainteté a des responsabilités guidant à la fois la communauté monastique et laïque du Karma Kagyu dans le monde entier », affirme Lyle Weinstein, porte-parole pour le Thrangu Monastery. « Les pratiques varient entre les différentes traditions, mais tous les principes convergent vers le même objectif, celui d’atténuer la souffrance des êtres sensibles », ajoute-t-il.

Artiste, poète et compositeur, sa visite au Canada coïncide avec la parution de son dernier livre, Interconnected : Embrace life in our global society, dans lequel il décrit sa vision pour bâtir une société plus compatissante en favorisant le développement des valeurs humaines telles que la compassion, la responsabilité, l’égalité et l’appréciation de la diversité.

La quête du bonheur et de la paix intérieure

Lyle Weinstein explique que « la communauté bouddhiste à Vancouver est définie par des praticiens se rassemblant pour étudier et méditer ensemble, pour réfléchir sur la façon d’appliquer les enseignements de Bouddha vers ses propres obscurcissements et soulager la souffrance des autres. Ce n’est pas une communauté monolithique. Il existe de nombreux centres de méditation, des monastères et des groupes d’étude correspondant à de nombreuses lignées bouddhistes de partout dans le monde ». Selon lui, l’enseignement de base du bouddhisme repose sur la pratique de la compassion et que, grâce à la pratique et à l’étude de la méditation, on s’efforce d’apporter cette compassion dans chacune des expériences
de la vie.

Comme cela a été enseigné par le Gyalwang Karmapa précédemment, le but de la pratique de l’enseignement Akshobhya est de nous offrir une méthode qui empêche notre esprit d’être submergé par des émotions négatives, en particulier la colère et la haine. Le point principal est alors de mettre l’effort dans la protection de notre propre esprit.

Événements à Vancouver

Le 22 juin, une conférence animée par Wade Davis, célèbre anthropologue, auteur, cinéaste et professeur à l’Université de la Colombie-Britannique, alimentera la conversation sur la conservation de l’environnement, l’égalité sociale et la nécessité d’un dialogue inter-religieux. L’initiative actuelle du Karmapa d’accorder la pleine ordination aux nonnes dans sa lignée est un premier pas révolutionnaire vers la création d’un accès complet aux possibilités spirituelles pour les femmes dans le bouddhisme tibétain.

Sa sainteté offrira également un enseignement Akshobhya et d’autonomisation les 23 et 24 juin au Queen Elizabeth Theatre. Ouvert aussi au public, cet événement se veut une prémisse à la pratique de la méditation et de l’étude du bouddhisme. Le Karmapa soutient que la pratique Akshobhya est saluée comme la méthode suprême pour purifier les obscurcissements karmiques, obscurcissements résultant de nos propres actions. Le porte-parole du Thrangu Monastery souligne que la relation avec un véritable professeur, comme Orgyen Trinley Dorje, peut donner aux gens un aperçu de l’illumination possible de ces obscurcissements et de la véritable réalisation du chemin pour y arriver. « Étudier et pratiquer les enseignements est la façon de commencer son propre voyage », conclut-il.

Signification du mantra OM mani padme hum

 

OM

Les bouddhistes croient que la vibration sonore de l’OM purifie l’orgueil. Il aide à dissoudre l’ego et à cultiver la bonté et la générosité chaque fois qu’il est récité.

 Ma

Cette syllabe est associée à la dissolution de la jalousie et de l’attachement aux plaisirs fugaces. Sa récitation aide à desserrer les attachements jaloux tout en cultivant le comportement éthique.

 Ni

Cette syllabe particulière est censée dissoudre les attachements au désir et à la passion tout en cultivant la capacité d’être patient avec nous-mêmes et les autres. Le mot entier, Mani, signifie « joyau ».

 Pad

Pad est une syllabe qui dissout les attachements aux nombreux préjugés et les notions de jugement, tout en cultivant la qualité de la persévérance.

 Me

Cette syllabe aide à dissoudre les comportements possessifs, tout en cultivant les pouvoirs de concentration. Ensemble, Padme signifie « lotus » et représente la sagesse.

 Hum

La syllabe Hum dissout les attaches à l’agressivité et à la haine. Invitant plutôt à cultiver notre propre sagesse innée. Hum indique aussi « ne peut être dérangé par rien, inébranlable ».

 Source : www.yogapedia.com