Pour sa dix-neuvième édition, le festival Talking Stick propose une sélection de spectacles et d’animations autour de la culture autochtone.
Le festival Talking Stick présente fièrement des performances et les arts des Premières Nations, le thème de cette année étant « se soutenir les uns les autres, se tirer vers le haut les uns les autres ». Tous les arts de la scène (danse, théâtre) et visuels (cinéma) seront de la partie pour cette édition 2020. Des ateliers et des conférences attireront petits et grands.
Derrière le Talking Stick ou bâton de parole, il faut comprendre la puissance du symbole : on passe un bâton à celui qui prend la parole et ne sera pas interrompu. Les Premières Nations ont une forte tradition orale. La poésie autochtone s’inscrit donc tout naturellement dans ce festival visant la promotion.
En ligne avec la tradition ancestrale du conte et de l’oralité mais avec une touche actuelle par le biais du slam, Nyla Carpentier parle plus en détails d’une soirée vouée aux amoureux de la déclamation.
« L’idée de ce festival est d’ouvrir la scène aux artistes autochtones comme on passe le bâton pour prendre la parole. Nous accueillons des artistes autochtones mais notre public est très varié. C’est un évènement ouvert à tous », explique Nyla Carpentier (Tahltan/Kaska), artiste autochtone aux talents multiples, qui en est à sa onzième collaboration avec le festival.
La poésie, porte-voix naturel d’une culture orale
La poésie autochtone sera mise en valeur avec la soirée From Talking Stick to Microphone le 21 février. Initiée en 2011 par Nyla Carpentier et Zaccheus Jackson (Blackfoot), disparu à l’âge de 36 ans seulement, cette soirée était l’occasion de donner la parole à des amis poètes et jongleurs de mots.
« Quelques artistes déclamaient avant que cette soirée spéciale soit créée mais ils étaient généralement inclus dans d’autres évènements. Avant From Talking Stick to Microphone, la poésie autochtone n’avait pas encore une scène à elle », affirme Nyla Carpentier.
La jeune femme a perpétué la soirée, en mémoire du « poète du ghetto d’East Van » à partir de 2015. Cette année, le public aura l’occasion lors de cette soirée de découvrir ou redécouvrir huit artistes qui incarneront leurs mots sur scène.
« Nous avons tous les profils. Certains ont publié leurs écrits mais d’autres ne se proclament pas du tout poètes, par exemple. Ils se sentent simplement narrateurs ou conteurs car ils ne font que transmettre une histoire qui leur a été transmise. Mais c’est exactement ce que nous avons tous en commun, la
transmission. Ce sont donc tous des artistes et ils font tous vibrer le public », confie-t-elle.
Écrin musical pour bijou littéraire
« Zac voulait mettre en valeur les jeunes. Il supportait notamment le slam », poursuit Nyla Carpentier.
Aux côtés des manieurs de la langue, le public pourra aussi découvrir un artiste mêlant ce style cher à Zac Jackson. La soirée a déjà accueilli des DJs tels que DJ Kookum et s’impose comme un aperçu de la culture hip-hop. Le slam ou mariage des mots et de la musique constitue une occasion d’écouter une déclamation en musique, un maniement du verbe au son du beat ou s’envolant avec le flow.
« Cette cohabitation de traditions et de formes actuelles autour des mots font la beauté de cet évènement. Il y en a pour tous les styles. Nous avons même eu des textes piquants, parfois d’activistes, sur certains sujets d’actualité, en abordant des scandales qui touchent la communauté autochtone. C’est donc l’occasion de réfléchir mais aussi de rire, de pleurer, bref, d’être touché par les mots ! », conclut Nyla Carpentier.
Soirée à ne pas rater pour s’affranchir de l’image d’une poésie hermétique ; elle promet au contraire d’accéder à un univers ouvrant sur le rêve dans tous les registres avec la fine fleur de la poésie locale.
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