La durabilité, la technologie, la justice sociale et l’interface entre le design et l’anthropologie font partie des sujets abordés par la présentation publique de Mme Elizabeth Chin le 1er avril par l’entremise de la série d’événements 2021 Colloquia du département d’anthropologie de l’université de la Colombie Britannique (UBC).
Les événements 2021 Colloquia ont abordé divers sujets tels que les connaissances autochtones, les connaissances épidémiologiques, l’ethnoécologie et la circulation linguistique. La présentation de Mme Chin s’intitule : The Laboratory of Speculative Ethnology Anthropology + Design = Experiments in Participant Making « Le laboratoire d’anthropologie ethnologie spéculative + Design = Expériences dans la fabrication participante ».
Elizabeth Chin, professeure à l’Art Center College of Design à Pasadena, en Californie, enseigne dans le cadre du programme de maîtrise en beaux-arts de Media Design Practices. Son travail traite d’une variété de sujets, y compris la race et la consommation, et engage aussi les jeunes marginalisés. Mme Chin a des projets en cours à Los Angeles, en Ouganda et en Haïti. Elle a travaillé avec différentes organisations partenaires, y compris le département de police de Los Angeles et des diverses écoles publiques. Elle est également spécialiste de la danse folklorique haïtienne.
La technologie et le design comme outils de l’anthropologie
Mme Chin définit son concept de « laboratoire » comme à la fois fictif et réel : « D’une certaine façon, c’est comme un personnage dans une pièce de théâtre ou un roman – c’est une entité fictive que j’utilise comme plateforme pour expérimenter les intersections entre le design et l’anthropologie, en faisant des choses, en jouant avec la technologie, en faisant des installations et en spéculant (principalement sur la race et l’inégalité) ».
Mme Chin étudie les façons dont la recherche anthropologique peut produire des matériaux nouveaux et intéressants, tels que des données, des visuels, des objets et des expériences – alors, elle analyse comment le domaine du design peut soutenir l’anthropologie en créant de nouvelles technologies passionnantes. Elle préconise aussi de poser des questions plus précises dans le domaine de l’anthropologie : sans identifier correctement l’essence d’un problème social, il y a un risque qu’une nouvelle « solution » ne fasse rien d’autre que créer un problème supplémentaire. « Le monde en développement est jonché de projets de filtre à eau qui n’ont rien fait d’autre que de gagner des prix de design pour leurs inventeurs », constate-t-elle.
Différences entre le design et l’anthropologie
Selon Mme Chin, le domaine du design a une énergie positive précieuse, bien qu’il manque parfois de l’humilité plus présente dans le domaine de l’anthropologie : « Historiquement, le design a proposé des produits industriels comme solutions », souligne-t-elle. L’anthropologie, par contre, est plus efficace pour expliquer des problèmes sociaux tels que le racisme ou l’homophobie, en partie grâce à un « cadrage prudent et contextuel » des questions pertinentes. Toutefois, Mme Chin croit que l’anthropologie a une capacité limitée d’intervenir et de résoudre directement ces genres de problèmes.
Projet sur le terrain en Haïti
Mme Chin a collaboré avec de nombreuses organisations pour appliquer ses idées sur l’anthropologie dans le monde réel. L’un de ses projets en cours comprend des travaux appliqués sur le terrain en Haïti. Elle collabore avec une école locale pour élaborer un programme d’études en technologie basée sur l’art et pour rénover le laboratoire informatique de l’école en utilisant des matériaux d’occasion disponibles localement. Au lieu d’importer de nouveaux ordinateurs de haute gamme qui ne sont pas durables à long terme et que personne ne peut réparer sur place, ce projet se concentre sur la construction et l’assemblage de « nouveaux » ordinateurs très basiques à partir de matériaux facilement disponibles – c’est une solution plus durable pour les besoins technologiques des écoles et des étudiants locaux.
Conseils aux jeunes anthropologues
Mme Chin offre quelques conseils utiles aux jeunes anthropologues : elle les encourage à faire de l’espiègle et à expérimenter, sans laisser la peur les empêcher de prendre des risques dans leurs recherches ou leurs écrits. Elle les encourage également à être généreux.
Pour de plus amples renseignements sur la présentation d’Elizabeth Chin le 1er avril au 2021 Colloquia de l’UBC, veuillez visiter :