L’année 2022. Mais que de deux. Il manque un deux aux trois deux, déjà là, pour qu’il y en ait quatre. Un quatuor de deux à la queue leu leu me donnerait 2222. Aucune chance cette année-là que je sois là. Malgré tout, trois deux valent mieux que quatre deux tu l’auras. Avec tant de deux je dois me souvenir que je ne dois pas mettre autant d’œufs dans le même panier. En fait, ça ne dépend pas de moi mais d’eux. Voilà qui est fait : rien de mieux que de commencer l’année 2022 par des calembours.
Maintenant, passons aux choses sérieuses sans vraiment l’être. Que nous réserve 2022 ? Intéressante question à laquelle je vais tenter de répondre tout en gardant mon aplomb. Tout d’abord, je ne peux qu’exprimer un souhait : que 2022 ne ressemble en aucune façon aux deux années qui l’ont précédé. Je tiens à ce que la pandémie et ses cousines germaines variantes arrêtent de faire des vagues et de nous enquiquiner d’année en année. Deux ans de suite (et oui, encore un deux), ça suffit. Si ce fléau ne prend pas fin sous peu, je ne fais ni une ni deux, je me retire vers une planète qui voudra bien m’accueillir, dès demain, les bras ouverts. Sous peu je devrais être fixé et connaître le lieu de ma possible future destination. Ce désir n’est pas tout à fait utopique. Le super télescope spatial James Webb (JWST en anglais), lancé le 25 décembre dernier (date mal choisie selon le père Noël qui craignait un carambolage), devrait en effet atteindre son orbite, à environ un million et demi de kilomètres de la terre, d’ici un mois. Ce faisant, le télescope géant serait en mesure de nous révéler non seulement l’origine de notre univers mais il pourrait, j’imagine, m’indiquer une planète d’asile, un refuge, si j’en éprouve le besoin. Ainsi,
2022 s’annonce comme une année bien spéciale dans le domaine de l’exploration spatiale.
En politique, 2022 pourrait nous réserver quelques surprises. Pas chez nous, en tout cas. À moins qu’une lubie particulière ne frappe l’esprit de notre premier ministre Justin Trudeau, ce qui n’est pas à exclure, je ne pense pas (je suis prêt à parier les deux dollars qu’il me reste après les fêtes de fin d’année) qu’une élection fédérale dont personne n’a besoin, ni ne veut, soit envisageable cette année. Chat échaudé craint l’eau froide. Respirons donc un peu, ne soyons pas taciturnes, sachant qu’en 2022, nous n’irons pas aux urnes.
Privé d’élections, mon attention se portera dès lors vers nos voisins du sud qui eux, en novembre à mi-mandat, seront à deux doigts de sombrer dans l’autocratie si les Trumpistes l’emportent. Si ces derniers obtiennent la majorité à la chambre des représentants ainsi qu’au sénat, attention aux dégâts. En ce cas, pour le Canada, moment critique. De deux choses l’une : ou nous faisons l’autruche et subissons les caprices des Américains ou nous rompons les ponts et cherchons d’autres alliés en mal d’affection. Pourquoi ne pas faire un clin d’œil à l’Inde qui au cours de 2022 dépassera la Chine en termes de population. On ferait ainsi d’une pierre deux coups.
Côté divertissement, les amateurs de sport vont être gâtés en 2022. Tout d’abord avec les XXIVe Jeux olympiques d’hiver de Pékin qui se tiendront en Chine du 4 au 20 février. Les athlètes seront présents mais le Canada, à la remorque des États-Unis, de l’Angleterre et de l’Australie, boudera ces jeux par un boycottage diplomatique, afin de dénoncer le traitement de la Chine envers sa minorité musulmane ouïgoure au Xinjiang. De toute évidence, ce n’est pas en 2022 que l’on verra Xi et Justin, sur la pointe des pieds, sans tutu, faire un pas de deux, ensemble.
Autre événement à ne pas manquer : la coupe du monde de foot au Qatar du 21 novembre au 18 décembre. Le Canada a plus d’une chance sur deux d’y aller. Nous serons fixés d’ici le mois d’avril. Je suis assez chauvin pour y croire. Alphonso Davies et sa bande de co-équipiers représentant le Canada, nous ont pas mal étonnés jusqu’à présent. Qui sait, s’ils poursuivent sur leur lancée, ils peuvent créer la surprise de l’année.
Puisque le français se dit la langue de Molière, ne pas oublier que le 15 de ce mois de janvier nous célébrerons le 400e anniversaire de naissance de l’auteur du Bourgeois gentilhomme. Aurait-il écrit Le malade imaginaire, en pleine pandémie, en 2022 ? Une chance sur deux, que non.
Terminons sur une bonne note. Histoire de mettre cette année de notre côté tout en implorant sa bienveillance, je vous invite, dès aujourd’hui, à applaudir des deux mains l’arrivée de 2022. Allez, à deux, on y va. Une, deux. Voilà, c’est bien parti.