Artisans à l’œuvre : une formule touristique au service du bilinguisme canadien

Le réseau Artisans à l’œuvre de la Colombie-Britannique et son entité légale, la Société du réseau ÉCONOMUSÉE® de la C.-B. (SRÉCB), travaille sur une troisième phase d’expansion. La formule touristique plurilingue invite à la découverte de métiers ancrés dans des savoir-faire traditionnels. Elle regroupe ainsi des entreprises qui servent à la fois d’atelier artisanal et de musée, en employant une approche contemporaine présentée au sein du concept ÉCONOMUSÉE®. Un circuit se dessine tranquillement dans les Kootenays, au plus grand bonheur des francophones.

Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source.

La directrice du service aux entreprises et du développement stratégique et des affaires de la Société de développement économique (SDÉ), Fatima Zadra, veille sur la SRÉCB dans la province. «Le projet, créé en 2012, a débuté sur l’île de Vancouver grâce à un bailleur de fonds provincial, le Island Coastal Economic Trust, pas au niveau fédéral comme c’est le cas actuellement. Au départ, il y avait une volonté que ce soit géré par la province et qu’il y ait un savoir-faire qui soit développé en C.-B. pour produire les économusées », dit-elle, en précisant que la pertinence de s’appuyer sur la Société du réseau ÉCONOMUSÉE® (SRÉ) est «rapidement apparue évidente».

La SRÉ est une organisation internationale sans but lucratif créée en 1992 et basée dans la ville de Québec. Au Canada, elle compte des membres en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Québec et en Atlantique. Elle est aussi la propriétaire et promotrice du concept ÉCONOMUSÉE®

Après l’île de Vancouver, la SDÉ a concentré ses efforts sur Nelson. 

L’ÉCONOMUSÉE® de la chapelière Lillie & Cohoe a ouvert le bal. «En 2019, le premier membre de la région des Kootenays s’est joint à l’organisation, deux autres membres ont ensuite été intégrés en 2022, puis un quatrième s’est ajouté en 2023. Ces quatre entreprises sont activement engagées dans la réalisation d’événements, la promotion et les demandes de subventions pour poursuivre le financement de la croissance», soutient la propriétaire de Lillie & Cohoe et trésorière de la SRÉCB, Liz Cohoe, consciente que «l’avenir est entre les mains des artisans du présent».

Liz Cohoe a récemment fait un don pour le projet de l’AFKO, Sors ta langue de ta poche, qui traite de l’insécurité linguistique qui peut se créer lorsque nous ne maîtrisons pas une langue. | Crédit photographique : KDG Photography

La directrice des services aux membres, des communications et du marketing de la SRÉ, Cindy Vaillancourt, indique une volonté de mettre en valeur la région des Kootenays, riche en artisans. «Nous travaillons en «grappe» afin de créer des circuits touristiques et ainsi augmenter la visibilité du réseau Artisans à l’œuvre à travers la C.-B.»

Une offre pédagogique bilingue

«L’artisan peut être anglophone ou francophone, ce n’est pas lui qui porte le bilinguisme. Finalement, le bilinguisme est porté par la signalisation construite de manière à ce que, pédagogiquement, on partage le savoir-faire de l’artisan. Ce qui est beau, c’est qu’il n’y a pas un ÉCONOMUSÉE® qui ressemble à un autre», explique Fatima Zadra, notant l’engagement sincère des membres envers le bilinguisme.

L’artisane Liz Cohoe met en lumière la relation établie avec la communauté francophone locale : «L’Association des francophones des Kootenays Ouest (AFKO) est une organisation solide qui nous a soutenus en nous incluant dans son infolettre et en étant présente lors de nos événements. Nelson compte également une école de langue française avec laquelle nous voulons collaborer.»

Cindy Vaillancourt  fait valoir que son organisation internationale crée des contenus d’interprétation bilingue pour tous ses membres. «En règle générale au Canada, c’est en français et en anglais, mais il arrive aussi de transmettre de l’information aux visiteurs dans une langue autochtone», précise-t-elle.

Pour plus d’informations: artisansaloeuvre.com